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Comment les membres du Nouveau Front populaire ont composé leur programme commun

Pouvoir d’achat, retraites, croissance… L’alliance de gauche se retrouve en terrain connu : celui d’un affrontement gauche-droite. Elle compte porter un message social à destination d’une France « affaiblie » par sept années de libéralisme.

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Publié le 21 juin 2024 à 06h20, modifié le 21 juin 2024 à 11h18

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Fatiha Keloua Hachi, Rima Hassan, Olivier Faure, Marine Tondelier et François Ruffin montent sur scène lors du premier meeting du Nouveau Front populaire à Montreuil, le 17 juin 2024.

Un programme « sérieux », comme le clament les membres du Nouveau Front populaire (NFP), ou « dangereux pour l’économie française », « tout autant, voire plus » que celui du Rassemblement national, comme l’affirme le numéro un du Medef, Patrick Martin, dans un entretien au Figaro ? Conclu en quatre jours à peine, le programme du NFP s’affinait encore, jeudi 20 juin, sur fond de discussions autour du chiffrage, aux airs de poursuites des négociations entre socialistes, « insoumis », écologistes et communistes. Elles devaient aboutir en une conférence de presse vendredi 21 juin midi.

Mais l’essentiel est peut-être ailleurs. A l’heure où les arguments du monde économique et du gouvernement pleuvent pour dénoncer un programme synonyme de banqueroute nationale, la gauche joue sa crédibilité. Avec un avantage, note le politiste Rémi Lefebvre, « la stratégie du gouvernement de mettre l’accent sur le caractère irréaliste, sur le chiffrage, amène le débat sur les questions socio-économiques, et cela, la gauche y a tout intérêt… » Après avoir passé la plus grande partie des négociations à discuter pied à pied des questions internationales – de Gaza à l’Ukraine – et de la lutte contre l’antisémitisme, les reproches en irréalisme sonnent presque comme un répit. Un retour à un terrain classique d’affrontement gauche-droite au sein duquel mettre en valeur les messages sociaux de ce Nouveau Front populaire.

Ce n’est pas que ces messages soient très nouveaux. Dans leurs négociations, les partenaires de La France insoumise (LFI) ont tenu à ne pas partir du programme de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), lui-même dérivé de la plate-forme présidentielle de Jean-Luc Mélenchon, toutefois l’accord du NFP se situe dans sa continuité.

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Les communistes ont eu l’idée de lui donner la forme d’un « contrat de législature », terme qu’utilisait déjà Fabien Roussel en 2022. Les « insoumis » ont proposé un séquençage des mesures, un ordre de priorité qui restreint un peu le catalogue d’il y a deux ans. L’idée de faire encore plus bref, quinze mesures, a un temps circulé, avant d’achopper. « Quinze mesures, ça ne suffit pas à gouverner », explique Cyrielle Chatelain, ancienne présidente du groupe écologiste à l’Assemblée nationale, qui évoque un besoin « de transparence par rapport aux électeurs ».

Smic à 1 600 euros net

A la marge, le vocabulaire a changé, passant de la théorie à la pratique. Il n’est plus question de « révolution fiscale » comme en 2022, mais de mesures similaires dans un projet de loi de finances rectificative dès le 4 août, « pour se doter d’une politique fiscale juste ». Plus question de « nationaliser » les autoroutes, les aéroports stratégiques, EDF et Engie, ni de « socialiser » certaines banques généralistes pour créer un circuit du Trésor public assurant à l’Etat son financement. Si l’alliance souhaite toujours la création d’un « pôle public bancaire », ce dernier ne s’appuie désormais que sur la Caisse des dépôts et des consignations et la Banque publique d’investissement, sans nationaliser les banques généralistes. L’alliance prône toujours la création d’un pôle public du médicament, mais l’idée de LFI et du Parti communiste français (PCF) d’une nationalisation de Sanofi a été abandonnée, jugée trop coûteuse.

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