Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Entre Emmanuel Macron et les Français, le temps de la disgrâce

Le chef de l’Etat est omniprésent alors qu’il s’était engagé à laisser Gabriel Attal mener la campagne des élections législatives. Il n’a pourtant jamais suscité autant de rejet, jusque dans son camp.

Par  et

Publié le 25 juin 2024 à 06h01, modifié le 26 juin 2024 à 15h41

Temps de Lecture 8 min.

Read in English

Article réservé aux abonnés

Ce dimanche 23 juin, Emmanuel Macron rumine une nouvelle idée, enfermé, comme chaque week-end ou presque, dans la résidence de la Lanterne, à Versailles. Ceux qui l’ont croisé ces derniers jours le décrivent comme un lion en cage. Passé les grilles de l’ancien pavillon de chasse, sourd le rejet du président de la République. Pour espérer se faire réélire, lors des élections législatives des 30 juin et 7 juillet, les députés du camp présidentiel n’affichent plus le visage du chef de l’Etat sur leurs affiches de campagne. « Les gens te détestent », lui a confié, le 11 juin, l’ex-député Renaissance de l’Hérault Patrick Vignal, lorsque le président l’a appelé pour savoir comment était perçue, sur le terrain, sa décision, prise deux jours plus tôt, de dissoudre l’Assemblée nationale. « Emmanuel Macron est comme un artiste passé de mode », déplore l’élu d’Occitanie, jugeant cette disgrâce exagérée. Même si, à l’image de la plupart des députés, l’ancien socialiste ne comprend pas le choix présidentiel de la dissolution.

Emmanuel Macron se sait incompris. Il enregistre, le 21 juin, un podcast pour un site d’entrepreneurs, « Génération Do it Yourself », défendant pendant une heure et quarante-cinq minutes la rationalité de son action. Le chef de l’Etat fustige les programmes de ses adversaires, « les extrêmes », dit-il, visant le Rassemblement national (RN), aux portes du pouvoir, et le Nouveau Front populaire – alliance des partis de gauche. A ses yeux, ils mènent « à la guerre civile ». Un mot fort. Trop ? « No comment », soupire-t-on depuis le QG de campagne, rue du Rocher à Paris, où les interventions du président de la République sont jugées de plus en plus maladroites. « Il se croit dans une série télé ! », commentent, sur un marché parisien, des électeurs devant le candidat Horizons Pierre-Yves Bournazel. Une référence à La Fièvre, série diffusée sur Canal+ narrant la polarisation à outrance de la société, après un fait divers, entre droite identitaire et gauche décoloniale.

Emmanuel Macron s’était engagé à laisser son premier ministre, Gabriel Attal, mener la campagne des législatives en première ligne. Mais, depuis le 9 juin, le président se fait entendre un jour sur deux. « C’est un homme qui ne désespère jamais de convaincre », défend-on à l’Elysée. Ce dimanche encore, il veut parler. Mais comment s’exprimer ? Aux dires du palais, le locataire de l’Elysée échange par téléphone avec les chefs de la majorité sur la pertinence d’écrire une « lettre aux Français ».

Il vous reste 80.46% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.