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Un couple se prélasse sur un banc devant la plage de Foncillon à Royan, le 20 juin 2024.
Olivier Laban-Mattei / MYOP « Le Monde »

Législatives 2024 : à Royan, « les gens viennent vers nous », se réjouit le RN

Par  (Royan (Charente-Maritime), envoyé spécial)
Publié le 25 juin 2024 à 18h00, modifié le 25 juin 2024 à 19h39

Temps de Lecture 5 min.

Il a fini ses achats et s’apprête à rentrer chez lui avec sa fille. Mais la vue d’un paquet de tracts « Bardella premier ministre » entre les mains d’un militant fait s’arrêter net Didier (il a refusé de donner son nom, comme beaucoup de personnes interrogées). « Ah ça, c’est intéressant ! » Il s’approche des membres du Rassemblement national (RN) qui se sont posés à l’ombre, ce vendredi, derrière le marché de Royan (Charente-Maritime), et les félicite. « J’ai voté Mitterrand, Chirac, milité chez Les Républicains, leur raconte l’ancien gendarme de 66 ans, cheveux courts et muscles saillants sous le tee-shirt gris. Mais, aujourd’hui, je suis ravi que Ciotti et le parti aient rejoint le RN. Enfin ! Pour la première fois, je vais voter pour vous. Le programme me convient, je veux qu’on me rende la fierté d’être Français. Et puis, avec 7 %, LR ne pèse plus rien… Alors je voterai RN sans état d’âme. »

Au marché de Royan, installé dans un beau bâtiment d’après-guerre tout juste rénové, le succès du RN est palpable. Pour une femme qui refuse le tract en disant : « Merci, mais j’ai de la mémoire », cinq ou six passants viennent spontanément discuter avec ses candidats.

Près d’un étal d’huîtres, Pascal Markowsky en reste ébahi. En 1988, il était déjà candidat pour le Front national de Jean-Marie Le Pen : « A l’époque, on y allait pour faire 5 %. » Trente-six ans plus tard, le voici grand favori de l’élection anticipée dans la 4e circonscription de Charente-Maritime. « C’est devenu si facile…, constate-t-il. La droite n’existe plus, les barrières sont tombées une à une, alors les gens viennent vers nous. Avec une telle déliquescence politique, je ne vois pas comment on pourrait ne pas gagner. Au RN, nous ne prenons pas le pouvoir, nous le ramassons. »

Pascal Markowsky, candidat Rassemblement national dans la 4ᵉ circonscription de la Charente-Maritime, tracte en compagnie de sa femme Séverine Werbrouck (à droite), potentielle future eurodéputée RN, sur le marché de Royan, le 21 juin 2024.

Son épouse, Séverine Werbrouck, la déléguée départementale du parti, se frotte, elle aussi, les mains : « En Charente-Maritime, on a engrangé soixante adhésions la semaine dernière, soixante-quinze cette semaine, et les demandes de procuration pleuvent de partout. On est en train d’exploser. »

Rapport de force inversé

La 4e circonscription n’a rien d’un cas à part. Sur les cinq que compte la Charente-Maritime, toutes contrôlées par les macronistes et leurs alliés, seule celle de La Rochelle est à peu près sûre de rester aux mains d’Oliver Falorni. Les quatre autres pourraient passer au RN, en particulier les deux situées à cheval sur Royan.

« Pour la 4e, c’est plié, le RN va l’emporter », tranche Patrick Marengo, le maire LR de la ville. « Une commerçante de Royan, Céline Drouillard, a accepté de porter nos couleurs, mais elle y va dans un esprit de sacrifice, comme les derniers combattants de Dien Bien Phu », ajoute l’ancien général parachutiste. Dans cette circonscription, le candidat macroniste, Raphaël Gérard, avait été réélu d’un cheveu (50,9 %) en 2022 face à Pascal Markowsky. Cette fois-ci, la poussée du RN dans toute la France inverse le rapport de force. « Ici, si on prend juste les résultats des européennes, je ne suis même pas au second tour », reconnaît le député sortant.

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