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Après le premier tour des élections législatives, le difficile chantier du front républicain

Avec une participation élevée et un nombre record de triangulaires, les appels au front républicain se sont multipliés dimanche soir face au risque de voir le RN obtenir une majorité absolue à l’Assemblée nationale.

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Publié le 01 juillet 2024 à 07h33, modifié le 01 juillet 2024 à 17h57

Temps de Lecture 5 min.

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Lors de la soirée électorale de Jordan Bardella, le président du Rassemblement national, à Paris, le 30 juin 2024.

Dimanche 30 juin, 20 heures. La bascule de 10,6 millions de Français vers le Rassemblement national (RN) apparaît sur les écrans de télévision. Les sondages avaient vu juste, mais le résultat n’en reste pas moins lourd de sens. Pour la première fois en France sous la Ve République, l’extrême droite se hisse en tête du premier tour des élections législatives. L’ex-Front national présidé par Jordan Bardella a obtenu 33,1 % des voix, selon les derniers chiffres du ministère de l’intérieur. L’eurodéputé d’extrême droite, fraîchement élu au Parlement européen le 9 juin, martèle sa volonté d’être le premier ministre d’une cohabitation avec Emmanuel Macron, implorant ses électeurs de « rester mobilisés dans un ultime effort » pour « l’un des votes les plus déterminants de toute l’histoire de la Ve République » le 7 juillet.

Vingt jours de campagne n’auront donc pas suffi à inverser la tendance électorale observée trois semaines auparavant. L’ampleur de la vague RN est similaire à celle du scrutin européen (31,4 %). Le mode de scrutin uninominal majoritaire à deux tours, qui constituait jusqu’en 2022 une entrave majeure à la formation d’extrême droite, longtemps en marge des institutions, favorise désormais son ascension, de par son effet amplificateur pour le parti arrivé en tête. Le score de la formation d’extrême droite est quasiment multiplié par deux par rapport aux législatives de 2022 (18,7 % au premier tour). Mais l’alliance formée avec le président du parti Les Républicains (LR), Eric Ciotti, qui comptabilise 3,9 % des suffrages, ne représente finalement qu’un gain électoral minime pour le RN.

La probabilité est élevée que le RN, compte tenu de ses résultats du premier tour, parvienne à rafler une majorité des sièges à l’Assemblée à l’issue du second tour. Mais dans quelle proportion ? Avec une majorité relative ? Ou absolue, qui suppose d’obtenir au moins 289 sièges ? Tel sera l’un des principaux enjeux du second tour. Selon la leader d’extrême droite Marine Le Pen, les électeurs, « dans un vote sans ambiguïté, [ont] témoigné de leur volonté de tourner la page après sept ans de pouvoir méprisant et corrosif » d’Emmanuel Macron. Comme en 2022, la triple candidate à l’élection présidentielle est élue dès le premier tour dans son fief d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) et rejoint ainsi soixante-seize députés élus dès dimanche soir.

« Pas une voix de plus pour le RN »

Une situation rendue possible par la remarquable participation des électeurs au premier tour de ces législatives anticipées (66,7 %). Cette participation abaisse le seuil de qualification pour le second tour fixé à 12,5 % des inscrits, engendrant 305 triangulaires, cinq quadrangulaires et seulement 191 duels, avant désistement. Le record des élections législatives de 1997 avec ses 78 triangulaires est pulvérisé. Cette configuration inédite rend difficiles toutes les projections en sièges des instituts de sondage. En 2022, les sondeurs évaluaient le nombre de sièges du RN entre dix et quarante au sortir du premier tour des législatives. La formation d’extrême droite avait finalement obtenu 89 sièges.

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