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Législatives 2024 : en Corrèze, le paradoxe d’une triangulaire favorable à François Hollande

Au second tour, les électeurs corréziens devront arbitrer entre l’ancien président de la République, une candidate RN inconnue et le député sortant LR qui s’est maintenu, en dépit des appels aux désistements venus de toute part.

Par  (Meymac, Tulle, Vigeois [Corrèze], envoyé spécial)

Publié le 04 juillet 2024 à 11h00, modifié le 04 juillet 2024 à 14h41

Temps de Lecture 4 min.

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François Hollande, candidat du Nouveau Front populaire aux élections législatives anticipées, discute avec des électeurs de sa circonscription, le 3 juillet 2024, lors d'une fête dans la ville de Meymac en Corrèze.

François Hollande déambule, mercredi 3 juillet, entre les stands du marché des producteurs de Meymac (Corrèze), sourit et serre des mains, répond « toi non plus ! » quand on lui lance « t’as pas changé ! », prend la pose aux côtés de dizaines de jeunes qui n’étaient pas nés lorsqu’il est devenu président de la République : « J’investis sur l’avenir ! » François Hollande écoute, interroge, mains dans le dos, ventre en avant, bonhomie et bons mots immuables. L’ancien président normal semblerait presque mener une campagne normale.

La 1re circonscription de Corrèze vit pourtant un scrutin hors norme. François Hollande, député local pendant vingt ans (1988-1993 puis 1997-2012), est en train de réussir, à 69 ans, son pari d’un retour en politique, sept ans après avoir quitté l’Elysée. Il est arrivé en tête du premier tour dimanche avec 37,6 % des voix, le voilà en ballottage favorable pour retrouver l’Assemblée nationale – une première pour un ex-président depuis Valéry Giscard d’Estaing, redevenu député en 1984.

Le candidat du Nouveau Front populaire (NFP) devra écarter celle du Rassemblement national (RN), Maïtey Pouget, arrivée deuxième avec 30,9 % des suffrages. Un score inédit, vertigineux, sur ces terres historiquement communistes, puis gaullistes, puis socialistes, où le RN avait fait 9 % aux législatives en 2017 et 15 % à celles de 2022. « Quand Macron a annoncé la dissolution, alors que le RN venait de faire 30 % aux européennes, j’ai tout de suite pensé que la réplique serait identique, analyse François Hollande, pas surpris. C’est un vote réflexe. »

François Hollande discute avec des électeurs dans sa circonscription, le 3 juillet 2024, sur la terrasse d'un bar de Bugeat en Corrèze.

Ça n’est, à l’évidence, pas un vote d’adhésion personnelle à cette candidate de 69 ans, que personne ne semble avoir jamais vue dans la 1re circonscription – elle vit d’ailleurs dans la 2e, à Brive –, et dont certains électeurs ignoraient le nom deux jours avant d’aller voter pour elle. Pas besoin de faire campagne, l’étiquette RN a suffi. « J’ai vu des gens, au bureau de vote, qui cherchaient le bulletin Bardella… », soupire Dominique (les personnes citées par leur prénom ont requis l’anonymat), 71 ans, entre deux tracts du NFP distribués sur le marché de Tulle. Commentaire dépité de Pierre, 50 ans, croisé dans un troquet de Seilhac, un village voisin : « S’ils avaient mis une poule estampillée RN, elle aurait fait le même score. »

« Candidate fantôme »

Maïtey Pouget n’a fait parler d’elle qu’une fois pendant la campagne, après avoir expliqué au micro de LCI qu’en Corrèze, « on commence à être envahi, dans les villes », par les immigrés. Au journaliste déconcerté qui lui faisait remarquer qu’il n’en voyait pas autour d’eux, elle a répondu : « Ils ne sont pas là parce qu’à cette heure-là [midi], ils dorment. »

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