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Législatives 2024 : sur le terrain, les « candidats fantômes » de l’extrême droite

Un certain nombre de candidats du RN et de son allié ciottiste ont refusé de débattre dans les médias locaux. Si ces absences ne relèveraient pas d’une consigne édictée par l’état-major du Rassemblement national, plusieurs cadres locaux auraient cependant incité leurs candidats à ne pas s’exposer.

Par  (Rennes, correspondant), , ,  (Marseille, correspondant) et

Publié le 05 juillet 2024 à 19h48, modifié le 07 juillet 2024 à 11h11

Temps de Lecture 4 min.

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François Hollande (Nouveau Front populaire), avec ses rivaux Francis Dubois (Les Républicains), et Maïtey Pouget (Rassemblement national), au débat d’entre-deux-tours sur le plateau de France 3 Nouvelle-Aquitaine, à Limoges, mercredi 3 juillet 2024.

De Meymac à Vigeois, de Bugeat à Sainte-Féréole, les électeurs interrogés dans la 1re circonscription de Corrèze se creusent la tête. En vain. Maïtey Pouget ? « Jamais vue », répondent-ils, inlassablement. Faire campagne n’était manifestement pas nécessaire pour cette retraitée de 69 ans qui n’habite pas dans la circonscription qu’elle brigue (30,9 % au premier tour), mais dans celle d’à côté, à Brive-la-Gaillarde. Pas de profession de foi sur ses tracts, mais une photo et un petit texte de Jordan Bardella, « comme si c’est lui qui allait devenir député ici », dit en soupirant l’ancien président et candidat François Hollande (37,6 %).

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La « candidate fantôme », comme l’appelle le député (Les Républicains, LR) sortant, Francis Dubois, arrivé troisième au premier tour, n’a pas de réseaux sociaux ni d’équipe de campagne, elle est simplement épaulée par Valéry Elophe, candidat du Rassemblement national (RN) – autrement aguerri – de la 2e circonscription de Corrèze, qui vole à son secours quand il faut.

Avant le débat télévisé du premier tour face à MM. Hollande et Dubois, Mme Pouget s’est fait porter pâle – M. Elophe l’a remplacée. Ce dernier lui a rédigé des réponses toutes faites à lire lors du débat de l’entre-deux tours, qui a largement souligné les limites de cette candidate qui s’est signalée, pendant la campagne, en expliquant que les villes de Corrèze commençaient à être « envahies » par les immigrés.

Désertion des plateaux

Si le RN a marqué l’entre-deux tours de ces législatives anticipées par ses dizaines de candidats racistes, antisémites, homophobes, xénophobes, anciens membres d’organisations nationalistes violentes ou condamnés par la justice, le parti d’extrême droite s’est aussi distingué, à l’inverse, par l’anonymat de plusieurs dizaines d’autres de ses représentants. Des aspirants députés absents parfois physiquement de leurs propres affiches, fuyant la moindre exposition ou expression publique.

Point d’orgue de cet évitement : un nombre inédit de candidats d’extrême droite ont balayé cette année les invitations à débattre face à leurs adversaires. Les radios du réseau France Bleu ont dû composer avec l’absence de trente-cinq candidats venus du RN et de son allié ciottiste, contre cinq d’un autre camp. Consigne de Matthieu Mondoloni, directeur de l’information du réseau France Bleu, à ses équipes face aux annulations ? Transformer le débat en entretiens des candidats présents, pour éviter la « confiscation du débat démocratique ». Une trace écrite du refus est consignée et transmise à l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, chargée de vérifier l’équité du temps de parole.

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