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Européennes 2024 : retrouvez notre direct du 29 mai et les dernières informations sur la campagne

« Je ne fuis pas le débat », a déclaré mercredi Marine Le Pen, alors qu’elle continue d’exiger que le chef de l’Etat s’engage à démissionner ou à dissoudre l’Assemblée en cas d’échec de la liste Renaissance le 9 juin pour accepter de débattre avec lui.

Le 29/05 à 22:05

C’est la fin de ce direct

Merci à tous et à toutes de nous avoir suivis pour cette nouvelle journée de campagne pour les élections européennes. Nous vous retrouvons demain, dès 7 heures, juste ici.

Bonne soirée !

Le 29/05 à 22:04 À retenir

Ce qu’il faut retenir de cette journée

  • Les candidats ont poursuivi leur campagne sur le terrain, à onze jours du scrutin. François-Xavier Bellamy (LR) était en déplacement à Troyes, avec le patron du parti, Eric Ciotti, tandis que Valérie Hayer (Renaissance) était dans les Pyrénées-Atlantiques aux côtés de François Bayrou, et que Léon Deffontaines (PCF) a tenu une réunion publique à Rouen, avec Fabien Roussel. Sur les ondes, Raphaël Glucksmann (PS-Place publique) a estimé que les sociaux-démocrates « seront une digue face à l’extrême droite », tandis que Marie Toussaint (EELV) a jugé que « se jou[ait] le 9 juin la capacité de l’Europe de continuer à agir pour le climat à l’heure du dérèglement climatique ».
  • Au lendemain du scrutin, « si l’extrême droite est à 40 %, on ne [pourra] pas faire comme si les Français ne nous avaient pas envoyé un message », a affirmé Gérard Larcher. Alors que depuis plusieurs semaines, l’idée d’une coalition entre la droite et la majorité refait son chemin, et que le nom du président du Sénat est souvent avancé en coulisse pour Matignon, le chef du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau, et François-Xavier Bellamy se sont opposés mercredi à une telle coalition, quand Nicolas Sarkozy a de nouveau plaidé en sa faveur.
  • Concernant l’après-9 juin, Manon Aubry (LFI) a estimé qu’à gauche il faudra « revenir tôt ou tard à la Nupes ». « Nous devrons tirer les leçons de la course de petits chevaux qui a ouvert un boulevard à l’extrême droite », a-t-elle déclaré au Figaro. Elle met par ailleurs en garde les socialistes « de ne pas prendre la grosse tête » et juge que « c’est une erreur de penser que la gauche peut gagner contre l’extrême droite sans la frange populaire qui vote LFI ».
  • Au niveau européen, des perquisitions ont eu lieu mercredi dans l’affaire liée à Voice of Europe. Elles ont été menées au Parlement européen, à Bruxelles et à Strasbourg, dans le cadre d’une enquête de la justice belge sur des soupçons d’ingérence russe et de corruption qui éclaboussent l’eurodéputé allemand d’extrême droite Maximilian Krah (AfD). Une perquisition a aussi été menée dans le bureau d’un assistant à Strasbourg, le français Guillaume Pradoura, ancien assistant parlementaire de M. Krah. Il a aussi été assistant de l’eurodéputé français Reconquête ! Nicolas Bay, et exclu du Rassemblement national (RN) en 2019 à la suite de la publication d’une photo à connotation antisémite.
  • Viktor Orban a plaidé pour un rapprochement des souverainistes européens autour de Marine Le Pen et de Georgia Meloni. « L’avenir du camp souverainiste en Europe (…) dépendra de la capacité à coopérer de Marine Le Pen, en France, et de Giorgia Meloni, en Italie » au Parlement européen, après les élections, a déclaré le premier ministre hongrois, nationaliste, dans une interview au Point.
Le 29/05 à 22:02

« Les souverainistes peuvent être une force politique majeure au sein du Parlement européen », estime Marine Le Pen

Interrogé au sujet de la récente rupture du Rassemblement national (RN) avec le parti d’extrême droite allemand AfD, son allié jusqu’alors au Parlement européen, l’ancienne candidate à la présidentielle Marine Le Pen a déclaré que « la rupture est définitive », en raison du virage, juge-t-elle, radical, que le parti a pris.

Actuellement, les forces d’extrême droite européennes siègent dans deux groupes : les Conservateurs et réformistes européens (CRE), où figure le parti d’extrême droite italien Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni, et d’Identité et démocratie (ID), auquel appartient le Rassemblement national et dont a été exclu l’AfD.

« On n’a pas besoin de l’AfD » pour constituer un groupe qui pèsera au Parlement européen, a assuré Mme Le Pen, ajoutant : « Je pense que demain, cette majorité peut s’inverser et que (…) les souverainistes peuvent être une force politique majeure au sein du Parlement européen. »

Après avoir été questionnée sur le projet européen du RN qui fait de l’anti-immigration sa première préoccupation, elle s’est expliquée sur le revirement du parti d’extrême droite français à propos d’une sortie de l’Union européenne, qu’elle prônait encore lors de la présidentielle de 2017, argumentant : « Nous avons abandonné, il y a sept ans de cela déjà, l’idée de proposer par référendum aux Français de sortir de l’Union européenne. Mais pourquoi ? Parce qu’on ne quitte pas la tête du jeu quand on est en train de gagner la partie. »

Un peu plus tôt dans la soirée, le premier ministre hongrois, Viktor Orban, déclarait souhaiter une alliance des souverainistes européens autour de Marine Le Pen et de Giorgia Meloni après les élections européennes du 9 juin, dans une interview publiée mercredi par Le Point.

Le 29/05 à 21:29

Marine Le Pen maintient ses conditions pour un potentiel débat avec Emmanuel Macron

« Je ne fuis pas le débat, mais je suis dans l’esprit de la VRépublique », a déclaré la cheffe de file des députés du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, mercredi soir sur LCI, au sujet des conditions qu’elle a fixées à la proposition du chef de l’Etat de débattre avec elle avant le 9 juin.

Pour accepter cette proposition, Marine Le Pen a exigé, samedi, que le chef de l’Etat s’engage à démissionner ou à dissoudre l’Assemblée nationale en cas d’échec de la liste Renaissance – donnée loin derrière celle du parti d’extrême droite dans les sondages, et alors que le RN est déjà arrivé en tête du scrutin en 2014 et 2019. Des conditions qui rendent, en l’état, inenvisageable le débat pour le camp présidentiel, qui souligne que le scrutin européen n’est pas un scrutin national et que ce scénario invoqué par Mme Le Pen n’est certainement pas prévu par la Constitution.

« Je tiens mon offre », a-t-elle déclaré, estimant qu’Emmanuel Macron « est le chef de l’Etat, il n’est pas le chef de la majorité. Donc s’il rentre dans une élection nationale comme les européennes en voulant en être un acteur, alors il doit en assumer les responsabilités ». Or en l’état, juge-t-elle, le président « ne prendr[a] aucun risque » car « Il sait qu’il perdrait les élections législatives ».

Le 29/05 à 20:56

Léon Deffontaines en meeting à Rouen ; nouveau « Manifestival » de LFI ; Gérald Darmanin et Bruno Le Maire en campagne à Lille

La tête de liste du Parti communiste français pour le 9 juin, Léon Deffontaines, tient en ce moment même une réunion publique à Rouen, avec le chef du parti, Fabien Roussel.

Côté La France insoumise, le député Louis Boyard et Les Jeunes insoumis.es organisent un deuxième « Manifestival » manifestation festive sur fond de DJ set, pour que « les jeunes participent aux élections européennes »à Lille ce soir, après le premier à Paris hier soir.

Toujours à Lille, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, et le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, tiennent une réunion publique en soutien à la candidate du camp présidentiel, Valérie Hayer.

Le 29/05 à 20:41 Pour approfondir

Témoignages | A gauche, des militants à l’épreuve d’une campagne sous le signe de la désunion

Si les formations qui composaient la Nupes ont décidé de présenter chacune une liste au scrutin du 9 juin, leurs organisations de jeunesse restent en contact. Avec l’objectif de relancer une dynamique commune dès le 10 juin.

Elections européennes : chez les jeunes militants de gauche, la volonté d’union à l’épreuve de la campagne

Par Sofiane Orus Boudjema

Lecture : 3 min.

« Il n’y a plus de Nupes. » Invité de la matinale de France Inter en décembre 2023, le leader « insoumis », Jean-Luc Mélenchon, entérine la fin de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale. Au même micro, dix jours plus tard, Marine Tondelier, secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts, tranche la question d’une candidature unique à gauche : il n’y aura pas de liste commune pour les élections européennes du 9 juin.
Le 29/05 à 20:26

Le président du groupe LIOT à l’Assemblée espère un « changement complet de méthode » du gouvernement après le « choc » qui s’annonce le 9 juin

« Il va y avoir un choc dans quelques jours », avec une large victoire probable du Rassemblement national (RN) aux élections européennes a estimé, mercredi, le président du groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT) à l’Assemblée nationale, Bertrand Pancher, devant l’Association des journalistes parlementaires.

« J’espère (…) que ce choc va être compris de la part de l’exécutif et qu’il va y avoir un changement complet de méthode sur la base de l’écoute de nos propositions », a-t-il ajouté. Le groupe LIOT compte vingt-trois députés, qui apportent au coup par coup leurs voix aux textes présentés par la majorité.

A l’issue des élections, le groupe pourrait lancer un « appel au rassemblement », ou plutôt, a corrigé M. Pancher, un « appel à tenir compte des priorités » de LIOT. « Le pays ne peut pas continuer à être dirigé (…) à coups de 49.3 », a-t-il dit, dans une allusion à cet article de la Constitution qui permet de faire adopter un texte sans vote à l’Assemblée, abondamment utilisé par l’exécutif depuis les législatives de 2022. M. Pancher a notamment dénoncé le « passage en force » du gouvernement concernant l’assurance-chômage.

« Personne ne pourra rester inactif si le résultat des sondages se traduit maintenant dans les urnes », a-t-il continué, joignant sa voix à celles de nombreux autres responsables politiques qui appellent à une initiative de l’exécutif après les européennes.

Le 29/05 à 19:36

« Ce n’est pas nous qui installons le duel avec le RN, ce sont les Français », estime le directeur de campagne de Valérie Hayer

Pieyre-Alexandre Anglade, député (Renaissance, Français établis hors de France) et directeur de campagne de la liste du camp présidentiel, portée par Valérie Hayer, était l’invité de la radio Franceinfo à 18 h 20. A la question de savoir si le camp présidentiel n’avait pas pris le risque de faire le jeu du Rassemblement national (RN) en instaurant un duel avec lui – notamment par l’organisation d’un débat entre Gabriel Attal et Jordan Bardella la semaine passée – M. Anglade a répondu par la négative.

« On peut nous reprocher beaucoup de choses, nous majorité présidentielle, et au président de la République, mais il y a quand même une chose sur laquelle on ne peut pas être pris à revers : c’est l’engagement européen », a d’abord fait valoir M. Anglade. Avant d’avancer : « Nous verrons ce qu’il se passera le 9 juin. Et puis encore une fois, ce n’est pas nous qui installons le duel avec le RN, ce sont les Français, qui [l’]ont fait gagner deux fois d’affilée aux européennes », en 2014 et 2019.

Il a justifié la tenue du débat entre le premier ministre et le chef du parti d’extrême droite par la volonté du camp présidentiel de vouloir « débusquer [le] projet [du RN], parce qu’il est dangereux pour la France et pour l’Europe ».

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L’étonnante sérénité de Gabriel Attal, premier ministre en suspens

Publié le 29 mai 2024 à 05h00 Temps de Lecture 4 min.
Le 29/05 à 19:14

Viktor Orban plaide pour un rapprochement des souverainistes européens autour de Marine Le Pen et Georgia Meloni

Les souverainistes européens doivent se regrouper autour de Marine Le Pen et de Giorgia Meloni après les élections européennes du 9 juin, a déclaré le premier ministre hongrois, Viktor Orban, dans une interview publiée mercredi par Le Point.

« L’avenir du camp souverainiste en Europe, comme de la droite en général, repose aujourd’hui entre les mains de deux femmes. Tout dépendra de la capacité à coopérer de Marine Le Pen, en France, et de Giorgia Meloni, en Italie », a-t-il déclaré au magazine français, ajoutant : « Si elles parviennent à travailler ensemble, au sein d’un groupe unique ou d’une coalition [au Parlement européen], elles seront une force pour l’Europe. L’attrait de leur coopération sera très fort. Il pourrait suffire à redessiner la configuration de la droite européenne, voire à supplanter le Parti populaire européen [PPE]. »

Actuellement marginalisé au Parlement européen, le parti du chef du gouvernement hongrois, le Fidesz, qui avait été exclu du PPE en 2021 – en raison des atteintes à l’Etat de droit et aux libertés commises par le gouvernement de Viktor Orban – ne siège ni dans le groupe des Conservateurs et réformistes européens (CRE), où figure le parti d’extrême droite italien Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni, ni dans celui d’Identité et démocratie (ID), auquel appartient le Rassemblement national (RN).

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La recomposition du paysage national conservateur européen autour d’un seul groupe se heurte toutefois à des jeux d’influence au centre desquels la présidente du conseil italien s’ingénie à se placer, ménageant les aspirations conservatrices du groupe CRE tout en veillant à ne pas perdre l’oreille du puissant PPE dont est issue la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

« Le principal obstacle avancé, jusqu’à présent, à une coopération entre le CRE et le groupe Identité et démocratie de Marine Le Pen était la présence dans ce dernier des extrémistes allemands de l’AfD. Ce n’est plus d’actualité puisqu’ils en ont été exclus », a encore déclaré M. Orban, appelant à ce que « Giorgia Meloni et Marine Le Pen trouv[ent] donc un moyen de négocier tout de suite après les élections ».

Si elle n’a pris pour l’heure aucun engagement, Giorgia Meloni pourrait en effet soutenir la reconduction de la cheffe de l’exécutif européen sortante à condition d’obtenir en retour pour l’Italie un portefeuille prestigieux au sein de la future Commission européenne. Une telle perspective se heurterait aux projets de Viktor Orban qui ne cache pas son hostilité à l’encontre de la dirigeante allemande. « Ce que nous devons faire, c’est nous débarrasser de la direction actuelle, qui est la pire Commission que j’ai vue », a abondé le premier ministre nationaliste hongrois.

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Elections européennes : des partis d’extrême droite plus nombreux et plus puissants

Publié le 19 avril 2024 à 20h24 Temps de Lecture 2 min.
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Décryptage | Qui a voté quoi chez les eurodéputés français en matière environnementale et climatique ?

Grande cause de l’Union européenne en 2019, le pacte vert est de plus en plus contesté depuis la crise énergétique liée à la guerre en Ukraine. Les députés LR ont ainsi rejoint le RN sur les bancs de l’opposition aux textes environnementaux. Un décryptage des votes réalisé par nos collègues des Décodeurs à retrouver ici :

Comment ont voté les députés européens français sur les questions environnementales et climatiques ?

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C’est l’histoire d’un quasi-consensus qui n’a pas résisté aux crises. Compétence partagée de l’Union européenne (UE) et des Etats membres, l’environnement avait été érigé en priorité par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en 2019. Son pacte vert, ou Green Deal, un ensemble de plusieurs dizaines de textes législatifs, devait placer l’UE dans les clous des accords de Paris et à la pointe de la lutte contre le dérèglement climatique.
Le 29/05 à 18:43

Marie Toussaint et Raphaël Glucksmann boycottent le débat organisé par CNews

Alors que la chaîne CNews organise jeudi soir un débat entre les principales têtes de liste, sur le thème « Quelle France dans quelle Europe ? », la candidate écologiste et le candidat du Parti socialiste-Place Publique ont décidé de boycotter l’événement en raison de l’irrespect du pluralisme par la chaîne et son orientation idéologique. Seront présents selon la chaîne Manon Aubry (LFI), Marion Maréchal (Reconquête !), Léon Deffontaines (PCF), Jordan Bardella (RN) et Valérie Hayer (Renaissance).

Interrogé jeudi dernier par Sud Radio au sujet de sa décision, Raphaël Glucksmann, qui porte la liste du PS s’est justifié en déclarant notamment : « Je ne suis pas pour interdire CNews, mais quand on décide d’aller sur une chaîne de télévision on valide quand même le fait que cette chaîne serait un lieu de débat objectif (…). Et sur CNews, leur correspondant à Moscou est notamment un journaliste de Russia Today [RT], la chaîne de propagande de Vladimir Poutine. » Insistant sur les nombreuses sanctions financières et rappels à l’ordre que la chaîne du groupe Canal+ a reçu de la part de l’Arcom, le candidat PS-Place publique a estimé avoir « le droit de défendre [s]es convictions » en refusant de s’y rendre pour débattre.

Une semaine plus tôt, Marie Toussaint, questionnée sur la même antenne au même sujet par Jean-Jacques Bourdin, avait affirmé : « Non, je n’irai pas au débat de CNews et j’appelle mes camarades de gauche à ne pas y aller. » Elle a estimé qu’« il y a plusieurs sujets qui se posent, dont d’abord celle de la mainmise de milliardaires, extrêmement inquiétante, pas parce qu’ils sont milliardaires, mais parce qu’ils mènent un projet civilisationnel, comme c’est le cas pour Cnews », détenue par Vincent Bolloré.

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Le 29/05 à 18:02 Pour approfondir

Portrait | Marie Toussaint, tête de liste d’EELV

La juriste de 37 ans, qui a adhéré aux Verts à 18 ans, a été à l’initiative de « L’affaire du siècle », campagne lancée en 2018 qui a abouti à la condamnation de l’Etat français pour inaction climatique en 2021. Ses combats, à la frontière du droit et de l’écologie, pour une justice environnementale qu’elle articule, à chaque phrase, avec une exigence de justice sociale, la candidate les défend avec constance et une pugnacité croissante sur les plateaux.

Mais entre un recul généralisé sur l’environnement, un pacte vert européen largement critiqué et un parti qui a préféré l’autonomie aux alliances, la tête de liste d’Europe Ecologie-Les Verts peine à s’imposer. Et à l’heure où, dans certains sondages, la liste frôle le seuil critique des 5 % des intentions de vote – requis pour envoyer des députés à Strasbourg –, certains à gauche tentent une vente à la découpe de l’électorat des Verts :

Elections européennes : la campagne très « vent de face » de l’écologiste Marie Toussaint

Par Julie Carriat, Virginie Malingre

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« Patience, courage, espoir, détermination… » Le mantra de la militante Tran To Nga, figure du combat contre l’« agent orange », arme chimique de la guerre du Vietnam, résonne sur une place de la République ensoleillée mais presque vide, samedi 25 mai, à Paris. A ses côtés, lors de ce rassemblement contre l’agrochimie, Marie Toussaint, tête de liste d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) pour les élections européennes du 9 juin, acquiesce. Au micro, elle reprend : « Patience mais pas trop quand même… courage, espoir, détermination. »
Le 29/05 à 17:34

Nicolas Sarkozy ne rendra pas public son choix pour les européennes, mais plaide de nouveau pour un accord de gouvernement entre LR et la macronie

Interrogé sur son choix pour le 9 juin par Le Figaro, dans un entretien plus général à propos de la situation politique, l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy, issu des rangs de LR mais qui s’est rapproché ces dernières années d’Emmanuel Macron, déclare qu’il « ir[a] voter, sans rendre public [s]on choix », argumentant : « Même si mon engagement européen est connu, je ne suis plus dans la vie politique partisane. »

Il ajoute tout de même avoir « beaucoup de sympathie pour François-Xavier Bellamy et compte[r] des amis sur sa liste » – comme Brice Hortefeux et Nadine Morano, eurodéputés sortants et intimes de l’ex-chef de l’Etat, qui ont sauvé de peu leurs places. Nicolas Sarkozy poursuit toutefois : « Mais je ne cache pas les divergences que j’ai avec certains des dirigeants actuels des Républicains. Ils oublient que la droite, si elle ne se rassemble pas, ne peut pas gagner. Le rétrécissement de notre famille est un contresens politique autant qu’historique. Je ne peux m’y résoudre. »

L’ancien président, qui plaide depuis 2022 pour un « accord de gouvernement » entre LR et la macronie, revient également sur ses « rapports cordiaux avec Emmanuel Macron », avec qui il « aime échanger », sans pour autant être « d’accord avec tout ce qu’il a fait ». Il estime que la droite « ferait mieux d’utiliser son influence réelle (…) en faisant le choix de la France. »

Nicolas Sarkozy a aussi affirmé dans cet entretien qu’il y a un lien « évident » entre délinquance et immigration, estimant que ne pas le reconnaître constitue « un déni de réalité ». Interrogé sur la demande de LR et du RN d’un référendum sur l’immigration, l’ancien chef de l’Etat, condamné en appel en février à un an d’emprisonnement dont six mois avec sursis dans l’affaire Bygmalion, estime « difficile de répondre à cette problématique par oui ou par non ». « La vérité, c’est qu’on ne peut pas traiter de la politique migratoire sans évoquer la question européenne et celle de Schengen », souligne-t-il.

Le 29/05 à 17:25 Vos questions
Est-il vrai que la fille du porte parole de l'armée israélienne est sur la liste ps?
Dash

Bonjour. Vous faites sûrement référence à Emma Rafowicz, présidente des Jeunes socialistes, adjointe au maire du 11e arrondissement de Paris, candidate aux élections européennes en huitième position sur la liste de Raphaël Glucksmann.

La militante socialiste de 28 ans, qui soutient la cause palestinienne, n’est pas la fille, mais la nièce d’Olivier Rafowicz, l’un des porte-parole de l’armée israélienne. Ce dernier fait, depuis le 7 octobre, la tournée des chaînes d’information, CNews en tête, pour porter la voix du gouvernement israélien.

Son patronyme et son lien de parenté avec cet oncle établi en Israël, qu’elle connaît mal, ont fait d’elle la cible d’attaques antisémites ordurières. Pendant des mois, des trolls anonymes l’ont traitée de « catin sioniste », de « tueuse d’enfants palestiniens », de « youpine ». En mars, elle a porté plainte et rendu l’affaire publique dans Libération. Pour en savoir plus, vous pouvez lire son portrait, juste ici :

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Au PS, Emma Rafowicz, combative malgré les attaques antisémites

Publié le 04 mai 2024 à 05h00 Temps de Lecture 4 min.
Le 29/05 à 17:00

Pour François Bayrou qui reconnaît « une campagne difficile », cette dernière « commence » seulement, à onze jours du scrutin

« J’ai vécu beaucoup de campagnes européennes. Elles se jouent dans les dix derniers jours, parfois dans les dernières heures. Il ne faut pas croire que la campagne s’achève, il faut être dans l’idée qu’elle commence. Et être dans cette dynamique-là », a déclaré mercredi François Bayrou en soutien à Valérie Hayer, candidate du camp présidentiel aux européennes, pour l’instant distancée de loin dans les sondages par la tête de liste du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella.

Le maire de Pau s’exprimait à Bizanos (Pyrénées-Atlantiques) en marge d’un déjeuner avec Valérie Hayer, auquel participaient une centaine de militants. « C’est une campagne difficile. Mais le devoir des responsables politiques est d’alerter sur l’enjeu. Et cet enjeu est sans précédent », a ajouté le président du MoDem, « alors que depuis 2022 et l’invasion de l’Ukraine, la planète est la proie d’entreprises de domination, militaires ou commerciales ».

« Seule l’Union européenne peut résister à cela. Et qui porte l’idée d’une Europe ? La France (…). Ce serait un plaisir pour Poutine que (…) la France et ses dirigeants soient affaiblis. Ce n’est pas une élection politique, c’est une élection de survie », a-t-il poursuivi, dans un registre rappelant celui d’Emmanuel Macron et de Gabriel Attal, qui ont tenté ces dernières semaines de dramatiser les enjeux du scrutin afin de mobiliser les électeurs pour le 9 juin.

Interrogé sur la tête de liste du camp macroniste, Mme Hayer, eurodéputée depuis 2019 et présidente du groupe Renew au Parlement européen mais encore inconnue du grand public, le dirigeant centriste a répondu qu’on « aurait pu imaginer d’autres profils », mais qu’en l’absence de personnalités « qui ne pouvaient ou qui n’ont pas voulu », Mme Hayer « est tout à fait compétente ». « C’est une jeune femme courageuse » qui « ne baisse pas les bras » et dont les qualités « méritent la mobilisation, le respect, le soutien », a-t-il insisté.

A moins de deux semaines du scrutin, la liste présidentielle est en difficulté dans les sondages, donnée aux environs de 15-16 %, nettement distancée par celle du candidat d’extrême droite Jordan Bardella, donnée à plus de 30 %, et talonnée par la liste PS-Place Publique de Raphaël Glucksmann, créditée d’environ 13-14 %.

Le 29/05 à 16:40 Pour approfondir

Décryptage | Les programmes des quatre ex-membres de la Nupes font réapparaître deux gauches

Si les quatre anciens partenaires de la Nupes partagent de nombreux combats communs, l’étude des programmes montre des divergences sur la vision de la construction européenne, en particulier entre communistes et « insoumis » d’un côté, et de l’autre, écologistes et sociaux-démocrates du Parti socialiste et de Place publique.

Elections européennes : deux gauches pour quatre programmes

Par Sandrine Cassini

Lecture : 4 min.

A moins de deux semaines du scrutin européen, les attaques fusent entre les partis de gauche. Sur BFM-TV, lundi 27 mai, la tête de liste Place publique-Parti socialiste, Raphaël Glucksmann, a invité sa rivale de La France insoumise (LFI), Manon Aubry, à lui « lâcher les baskets ». « Concentrez-vous sur l’extrême droite », a-t-il ajouté. « Quand on entend M. Glucksmann et [la tête de liste Renaissance Valérie] Hayer dire que l’Europe est une chance, il y a un décalage entre ce qu’on vit quotidiennement et les discours », a enchaîné, le lendemain sur C8, le candidat communiste Léon Deffontaines, associant le représentant du Parti socialiste (PS) à la candidate du camp présidentiel.
Le 29/05 à 16:23

Manon Aubry estime qu’il faudra « revenir tôt ou tard à la Nupes » et met en garde les socialistes « de ne pas prendre la grosse tête »

Alors que la Nupes a éclaté fin décembre 2023 sur fond de profondes dissensions à gauche et que les attaques se sont multipliées entre les différents candidats dans cette campagne – en particulier de la part des « insoumis » envers les socialistes et les écologistes – la tête de liste La France insoumise (LFI), Manon Aubry, affirme pourtant qu’après le 9 juin, il faudra « revenir tôt ou tard à la Nupes ».

« Nous devrons tirer les leçons de la course de petits chevaux qui a ouvert un boulevard à l’extrême droite », estime-t-elle dans une interview au Figaro, publiée mercredi, argumentant que « la dernière fois que la gauche a dépassé le Rassemblement national, c’est au premier tour des élections législatives, avec la Nupes » – en cumulant les scores des quatre partis alliés.

Alors que Raphaël Glucksmann, tête de liste du Parti socialiste-Place publique est donné en troisième position, talonnant la liste du camp présidentiel dans les sondages, et premier à gauche, devant la liste « insoumise », Manon Aubry met en garde les socialistes, leur conseillant « de ne pas prendre la grosse tête ».

Selon elle, « la dernière fois que quelqu’un [à gauche] a fait 13 % aux élections européennes [l’écologiste Yannick Jadot, en 2019] tout le monde se souvient du score qu’il a fait à la présidentielle [4,6 %, en 2022] ». « C’est une erreur de penser que la gauche peut gagner contre l’extrême droite sans la frange populaire qui vote LFI », poursuit l’élue LFI.

Lors du débat organisé sur BFM-TV, lundi, entre les huit principales têtes de liste, le candidat du Parti socialiste-Place publique Raphaël Glucksmann, a invité sa rivale à lui « lâcher les baskets », mettant en cause les nombreuses attaques « insoumises » à son égard. « Concentrez-vous sur l’extrême droite », a-t-il ajouté. Manon Aubry a par ailleurs lancé dimanche dernier un « appel à tous les écologistes », en leur disant que « la manière la plus sûre d’envoyer des députés écolos au Parlement européen, c’est de voter pour [sa] liste ».

Le 29/05 à 15:53

Pendant ce temps, sur le terrain de la campagne cet après-midi

  • François-Xavier Bellamy, tête de liste Les Républicains est en déplacement cet après-midi à Troyes, avec le patron du parti, Eric Ciotti. Ils doivent rencontrer des militants avant d’échanger avec des maires sur la question du nucléaire.
  • Valérie Hayer est dans les Pyrénées-Atlantiques depuis ce matin, aux côtés de François Bayrou, président du MoDem et maire de Pau, et de Laurence Farreng, députée européenne, candidate à sa réélection. Ils ont visité ce matin l’entreprise Tissage Moutet, à Orthez, avant de se rendre cet après-midi à Pau. Ce soir, plusieurs réunions publiques sont par ailleurs animées par des membres du camp présidentiel, de Bruno Le Maire et Gérald Darmanin à Lille, de Yaël Braun-Pivet et Clément Beaune dans le 12e arrondissement de Paris et ou encore en présence de Marc Fesneau à Blois.
  • Pour la liste Parti socialiste-Place publique, Pierre Jouvet, candidat et porte-parole pour la campagne, et Sylvie Guillaume, eurodéputée sortante candidate à sa réélection, se rendent auprès des salariés de l’entreprise Niche Fused Alumina dans l’après-midi, à La Bâthie (Savoie).
  • Côté La France insoumise, le député Louis Boyard et Les Jeunes Insoumis.es organisent un deuxième « Manifestival » à Lille à partir de 20 heures, après l’événement parisien organisé hier soir.
  • Pour la liste Europe Ecologie-Les Verts, la patronne du parti, Marine Tondelier, se rend à Saint-Avold où elle rencontre des représentants de la CFDT à 16 heures, avant de tenir une réunion publique à Nancy à 20 heures.
  • Léon Deffontaines, candidat du Parti communiste, tiendra une réunion publique à Rouen à partir de 19 heures, avec le chef de file du parti, Fabien Roussel.
Le 29/05 à 14:19 Pour approfondir

Qui sont ceux qui votent contre l’Europe ?

L’Europe a un problème. En vingt ans, les performances électorales des partis fortement eurosceptiques ont triplé et frôlent les 15 %. Si on y ajoute les partis modérément opposés à l’Europe, c’est plus de 25 %. Comment expliquer une telle tendance ? Le Monde a enquêté pour mieux comprendre et cartographier le phénomène.

Le 29/05 à 14:15 Vos questions
Bonjour LM Mis à part l'absence d'eurodéputés, y a t-il des conséquences financières au fait de faire moins de 5% aux élections ? Merci de votre retour
marti

Bonjour marti,

Contrairement à l’élection présidentielle et aux élections législatives, où un candidat doit atteindre 5 % des voix pour voir l’Etat rembourser ses frais de campagnes, au scrutin européen, toutes les listes qui recueilleront au moins 3 % des suffrages exprimés pourront bénéficier d’un remboursement.

En 2019, huit listes sur trente-trois avaient atteint ce seuil des 3 %.

Le contexte

Live animé par Sandra Favier et Marie Pouzadoux

Image de couverture : LÉA GIRARDOT / « Le Monde »
  • Depuis le 9 mai, Journée de l’Europe, Le Monde tient un direct quotidien consacré à la campagne électorale des élections européennes, qui se tiendront le 9 juin en France. Du lundi au vendredi, suivez avec nous les déplacements et les prises de parole des principales têtes de liste, les débats entre candidats en France et dans les vingt-sept Etats membres.
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Nos contenus pour approfondir :

Chronique. « La campagne pour les élections européennes ressemble à une marche de somnambules face à la montée des périls »

Décryptage. En Allemagne, Emmanuel Macron fait campagne contre le RN

Reportage. « On a l’impression que Jordan Bardella nous comprend mieux » : cette jeunesse séduite par la tête de liste du RN aux européennes

Portrait. Raphaël Glucksmann, le pari socialiste

Explication. Le petit guide pour tout comprendre au scrutin du 6 au 9 juin

Podcast. L’Europe en fait-elle assez pour le climat ?

Décryptage. Qui sont les candidats aux élections européennes de 2024 ?

Analyse. Enquête sur les activités parallèles des députés européens

Décryptage. Le calendrier du scrutin

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