Débat pour les élections européennes, sur France 2, le 4 juin 2024.
Live terminé

Européennes 2024 : revivez le dernier débat entre les huit principales têtes de liste françaises

Les principales têtes de liste ont parlé sur France 2 de l’immigration, de l’écologie, et enfin de la guerre en Ukraine.

Tout le live

Le 04/06 à 23:12

Ce direct est désormais terminé

Merci à toutes et à tous de nous avoir suivis dans cette nouvelle journée de campagne marquée notamment par ce dernier débat entre les principales têtes de liste et par l’avertissement de l’Arcom à TF1 et France Télévisions avant l’interview d’Emmanuel Macron prévue pour jeudi soir.

Nous nous retrouvons dès demain matin aux alentours de 7 heures juste ici. Bonne soirée à toutes et à tous !

Le 04/06 à 23:09 L’essentiel

Ce qu’il faut retenir du dernier débat entre les principales têtes de liste

  • A cinq jours des élections européennes, les huit principales têtes de liste se sont retrouvées sur France 2 pour un dernier débat. Celui-ci a surtout été occupé par des échanges sur l’immigration. Sur ce premier thème, Raphaël Glucksmann et Valérie Hayer se sont notamment accordés pour dire que « l’échelle européenne est la bonne » sur cette question migratoire. « Le problème aujourd’hui, (…) c’est qu’il n’y a pas de politique migratoire réellement européenne », a déploré la tête de liste du Parti socialiste et de Place publique.

    Valérie Hayer a, elle, défendu le pacte pour l’asile et les migrations adopté au Parlement européen en avril, malgré certains reculs. « Au Parlement européen, on est là pour porter des ambitions et pour faire des compromis. Si on dit toujours non, à la fin, c’est le statu quo et donc c’est la Méditerranée qui reste un cimetière à ciel ouvert », a-t-elle estimé. En ouverture du débat, la candidate du camp présidentiel a répliqué aux critiques sur l’omniprésence d’Emmanuel Macron et de Gabriel Attal. « Depuis le début de cette campagne, on a dit à peu près tout et n’importe quoi à mon sujet. On a dit que j’étais effacée, remplacée. Mais non, je n’ai pas besoin ni de commentateurs ni de mes adversaires pour parler à ma place », a-t-elle fait savoir.

    La tête de liste du Rassemblement national, Jordan Bardella, a, lui, dénoncé une « immigration massive, incontrôlée » et a défendu sa proposition de « double frontières ». « Je ne souhaite plus que l’Union européenne se comporte comme une hôtesse d’accueil pour migrants qui aurait interdiction de refouler des gens qui viendraient en mettant le pied dans la porte », a-t-il déclaré. Le candidat communiste, Léon Deffontaines, a de son côté défendu « l’intégration par le travail », en réclamant la régularisation des sans-papiers.
  • Les candidats ont ensuite été interrogés sur la réponse à apporter au réchauffement climatique. La tête de liste de La France insoumise, Manon Aubry, a estimé que l’écologie « ne [devrait] pas être un truc de riches parce que les plus pauvres sont déjà les premiers à subir les effets du dérèglement climatique », proposant « un impôt sur la fortune européenne ».

    Interrogée sur la différence de programme entre les écologistes et les « insoumis », Marie Toussaint a estimé que c’est avant tout « le rapport à l’Europe ». « Nous, nous pensons qu’il faut plus d’Europe pour faire face aux défis climatiques, aux défis de la biodiversité, aux pollutions », a expliqué l’eurodéputée écologiste. Pour François-Xavier Bellamy, « le vrai sujet, c’est qu’il faut décarboner les transports », sans faire de cadeau à la Chine mais en « laiss[ant] les industries libres de chercher des solutions ». Rappelant que « la moitié des émissions de gaz à effet de serre en France sont liées aux importations », Marion Maréchal estime que le « véritable enjeu écologique, c’est d’abord de faire en sorte de produire de nouveau en France ».
  • Après plus de deux ans de guerre en Ukraine, Raphaël Glucksmann a estimé que les gouvernements européens « n’ont pas fait le taf » pour aider Kiev. Revenant sur la question des avoirs russes gelés, M. Glucksmann a estimé qu’il fallait « les saisir et les affecter à l’aide à l’Ukraine ». Interpellé sur la position du Rassemblement national contre les sanctions sur le gaz et le pétrole russes, Jordan Bardella a considéré qu’elles « ont consisté à permettre à la Russie de vendre moins de pétrole mais de le vendre beaucoup plus cher ».

    Manon Aubry a appelé à « ne pas avoir le droit international à géométrie variable », souhaitant aussi évoquer la guerre à Gaza. « On a su prendre des sanctions à l’égard du gouvernement de Vladimir Poutine, à juste titre. Pourquoi sommes-nous incapables de prendre des sanctions à l’égard du gouvernement de Benyamin Nétanyahou qui est en train de massacrer le peuple palestinien ? », a-t-elle interrogé, en clôture de ce débat.
Le 04/06 à 22:45

Le débat est terminé

La première partie du débat, avec les huit principales têtes de liste françaises, est maintenant terminée.

L’émission « L’Evénement », sur France 2, continue avec un deuxième débat en présence de huit candidats de plus petites listes françaises. Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière), François Asselineau (Union populaire républicaine), Jean-Marc Governatori (Ecologie au centre), Guillaume Lacroix (Europe Territoires Ecologie), Pierre Larrouturou (Changer l’Europe), Jean Lassalle (Alliance rurale), Florian Philippot (Les Patriotes) et Hélène Thouy (Parti animaliste) vont désormais débattre pendant plus d’une heure.

Le 04/06 à 22:40

Léon Deffontaines s’oppose à l’entrée de l’Ukraine dans l’UE ; Manon Aubry appelle l’UE à sanctionner Israël comme elle l’a fait pour la Russie

Sur ce sujet de l’Ukraine, Léon Deffontaines souhaite lui aborder la question de l’élargissement de l’Union européenne, refusant l’entrée de Kiev. « Aujourd’hui, Mme Hayer, notamment, profite du conflit ukrainien pour dire qu’il faudrait élargir l’Union européenne à de nouveaux pays de l’Est, notamment l’Ukraine, la Moldavie, la Géorgie, où les salaires minimums sont à moins de 200 euros par mois », a-t-il regretté, estimant que l’entrée de ces pays « signera[it] la fuite en avant de notre industrie ».

« Comment voulez-vous que les travailleurs français soient assez compétitifs avec des salariés qui ont, dans un marché unique de salaire minimum à 200 euros par mois ? », a-t-il fait mine d’interroger. Or, pour Léon Deffontaines, « cette Europe de la concurrence sème de la colère et du désespoir ».

La tête de liste Reconquête ! a, elle, estimé que « la première des réponses pour renforcer la sécurité européenne, c’est d’abord de renforcer l’armée française ». « Il faut faire en sorte que 3 % du PIB soit consacré à notre budget de la défense. Il faut qu’il y ait davantage de commandes d’Etat, il faut relocaliser des filières stratégiques comme celle des munitions », a-t-elle également défendu.

Pour la fin de ce thème sur la guerre en Ukraine qui n’aura été abordé que quelques minutes, la tête de liste « insoumise », Manon Aubry, a appelé à « ne pas avoir le droit international à géométrie variable », souhaitant aussi évoquer la guerre à Gaza. « On a su prendre des sanctions à l’égard du gouvernement de Vladimir Poutine, à juste titre. Pourquoi sommes-nous incapables de prendre des sanctions à l’égard du gouvernement de Benyamin Nétanyahou qui est en train de massacrer le peuple palestinien ? », a-t-elle interrogé. Rappelant que l’Union européenne « est le premier partenaire commercial d’Israël », Mme Aubry a déploré que les instances communautaires soient « incapables de prendre des sanctions alors [que des sanctions ont été mises en place], et à très juste titre, s’agissant de la Russie ».

Le 04/06 à 22:38 Vérification

La France est le plus gros importateur de gaz naturel liquéfié (GNL) russe en Europe

La tête de liste du RN, Jordan Bardella, affirme qu’« avec le GNL, la France reste le premier pays importateur de gaz russe ». Il dit vrai. Malgré les embargos visant Moscou, et la volonté affichée de réduire sa dépendance énergétique envers la Russie, la France a acheté pour plus de 600 millions d’euros de GNL à la Russie depuis le début de 2024. Le pays a toutefois quasiment stoppé les importations de gaz russe par gazoduc.

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Le 04/06 à 22:37

Valérie Hayer défend de nouveau « le rapport de force » face à Vladimir Poutine ; Marie Toussaint appelle d’abord à le « taper au portefeuille »

A la fin de sa prise de parole, Jordan Bardella demande à Valérie Hayer, tenue pour responsable de la politique internationale d’Emmanuel Macron, ce qu’il se passera si un militaire français venait à être tué sur le terrain ukrainien. La tête de liste du camp présidentiel commence par rappeler que le groupe politique du Rassemblement national « n’a jamais aidé l’Ukraine » au Parlement européen. « Jamais vous n’avez appelé aux sanctions contre la Russie, jamais vous n’avez condamné la situation du premier opposant politique Alexeï Navalny », a listé Mme Hayer, sous les protestations de Jordan Bardella.

Sur l’arme nucléaire et l’envoi de troupes sur le terrain, les « propos du président de la République ont été détournés, caricaturés », estime Valérie Hayer. « Personne ne souhaite aller à l’affrontement direct avec Vladimir Poutine, mais il faut jouer le rapport de force », répète encore la candidate du camp présidentielle. Mais « évidemment qu’on ne va pas appuyer à vingt-sept sur le bouton nucléaire », affirme-t-elle. « Les intérêts vitaux de la France dépassent les frontières nationales. C’est ça qu’il faut rappeler et sortir des mensonges pour susciter la peur et l’angoisse chez les Français. »

Marie Toussaint estime à son tour que la « première des choses qu’il faut rappeler, c’est que l’Ukraine ne doit pas tomber », à la fois « pour l’intégrité du peuple ukrainien, mais derrière [pour] notre démocratie ». Selon la candidate écologiste, « il faut continuer à aider l’Ukraine et l’aider plus encore », appelant toutefois, en premier lieu, à « cesser de financer la machine de guerre russe ».

« Il faut taper Vladimir Poutine au porte-monnaie », demande Mme Toussaint, expliquant qu’« on importe encore du gaz, des engrais, de l’uranium enrichi depuis la Russie ou depuis ses alliés ». Dénonçant une « hypocrisie immense », Marie Toussaint estime : « Il faut que nous nous mettions en capacité d’empêcher Vladimir Poutine de financer son armée plutôt que de parler d’envoyer des troupes au sol. »

Le 04/06 à 22:26 Vérification

L’argument piégeux des nouvelles centrales à charbon chinoises

Pourquoi l’Europe ferait-elle des efforts environnementaux si la Chine n’en fait pas, s’est demandé François-Xavier Bellamy. « L’année dernière, la Chine a ouvert deux nouvelles centrales à charbon par semaine », a appuyé la tête de liste des Républicains. Là encore, le chiffre existe, mais il est approximatif, et surtout, sorti de tout contexte. L’an passé, le Global Energy Monitor relevait que la Chine avait autorisé en 2022 la fabrication de l’équivalent de deux centrales à charbon par semaine, son année la plus faste depuis 2015.

Mais, paradoxalement, le taux d’utilisation des centrales à charbon chinoises commence à baisser, alors que le pays a également développé son parc solaire et éolien, qui le concurrence frontalement. En mars 2023, ces nouvelles centrales perdaient ainsi de l’argent. La raison ? Leur construction ne correspond pas à une stratégie s’appuyant sur le retour au charbon, comme l’explique Reuters, mais plutôt à des sources d’énergie secondaire en soutien du solaire et de l’éolien, qui sont des sources intermittentes. Pour Hannah Ritchie, datascientifique et rédactrice en cheffe d’Our World in Data, cette politique en apparence aberrante s’explique également par des lourdeurs administratives et des commandes publiques mal calculées. Les experts s’attendent à ce que cette armada de centrales à charbon de secours soit peu utilisée, voire qu’elle reste inexploitée.

Les Décodeurs
Le 04/06 à 22:25

Sur la guerre en Ukraine, Raphaël Glucksmann estime que les gouvernements européens « n’ont pas fait le taff » pour aider Kiev

Après plus de deux ans de guerre en Ukraine, Raphaël Glucksmann estimant que les gouvernements européens « n’ont pas fait le taff » pour aider Kiev. « La France ne livre que 5 000 obus par mois, alors que la Russie en tire jusqu’à 20 000 par jour », a regretté la tête de liste du Parti socialiste et de Place publique.

Revenant sur la question des avoirs russes gelés estimés à 206 milliards d’euros, M. Glucksmann estime qu’il « faut les saisir et les affecter à l’aide à l’Ukraine ». Il a aussi plaidé pour autoriser les Ukrainiens « à frapper les bases militaires russes d’où partent les attaques contre l’Ukraine », comme l’ont fait ces derniers jours Joe Biden et Emmanuel Macron.

L’eurodéputé a ensuite interpellé sur ce sujet Jordan Bardella sur la position du RN contre les sanctions sur le gaz et le pétrole russes. « Je considère que les sanctions énergétiques qui ont consisté à permettre à la Russie de vendre moins de pétrole mais de le vendre beaucoup plus cher tout en permettant à la France de continuer à faire venir du gaz russe, par exemple d’Arabie saoudite ou d’un certain nombre de pays orientaux, étaient d’une hypocrisie effectivement très importante », a expliqué M. Bardella. L’eurodéputé plaide toutefois pour des sanctions contre la Russie « sur les semi-conducteurs et sur les oligarques » et défend l’utilisation seulement des « intérêts des avoirs russes ».

Le 04/06 à 22:20

Face à la guerre en Ukraine, « le grand défi, c’est aussi notre propre sécurité », estime François-Xavier Bellamy

Place maintenant à la guerre en Ukraine. La question posée est : que peut-on faire de plus pour empêcher la Russie de Vladimir Poutine de gagner contre l’Ukraine ?

Pour François-Xavier Bellamy, « le vrai défi, c’est de faire en sorte que l’Ukraine puisse se défendre face à cette agression de la Russie, et pour ça, il faut lui apporter les moyens matériels, les armes, les munitions dont elle a besoin ». Le candidat de la droite estime : « Nous ne sommes pas, la France, encore complètement à la hauteur parce que notre industrie d’armement n’a pas été mobilisée autant qu’elle le pourrait. »

Sans répondre à la question, M. Bellamy a poursuivi : « Le grand défi, c’est aussi notre propre sécurité qui est en jeu [parce que] nos propres forces armées ne sont pas équipées comme elles le devraient. » Ne souhaitant « surtout pas » une armée européenne, sous peine de « dissoudre nos démocraties dans une fonction régalienne absolument centrale », François-Xavier Bellamy souhaite que les Européens « construi[sent] ensemble, par exemple, cette industrie de défense qui pourra (…) permettre demain de mieux équiper [le]s forces armées nationales ».

Le 04/06 à 22:13

Pour Marie Toussaint, la différence entre les « insoumis » et les écologistes réside dans « le rapport à l’Europe ».

Interrogée sur la différence de programme entre les écologistes et les « insoumis », Marie Toussaint a estimé que c’est avant tout « le rapport à l’Europe ».

« Nous, nous pensons qu’il faut plus d’Europe pour faire face aux défis climatiques, aux défis de la biodiversité, aux pollutions », a expliqué l’eurodéputée écologiste. Et de poursuivre : « La France insoumise parle beaucoup plus de nationaliser là où, par exemple, je considère qu’il faut européaniser les entreprises pétrogazières pour orienter leurs investissements des énergies fossiles vers intégralement les énergies renouvelables. »

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Le 04/06 à 22:07 Vérification

Marion Maréchal répète un chiffre très partiel sur les émissions françaises

Comme lors du précédent débat, Marion Maréchal a usé d’un argument classique des opposants aux mesures environnementales : la France pèserait uniquement 1 % des émissions de gaz à effet de serre (GES).

A première vue, c’est vrai. Selon les chiffres 2022 de la base de données des émissions pour la recherche atmosphérique mondiale (Edgar), la Chine (29,1 %), les Etats-Unis (11,2 %) et l’Inde (7,3 %) sont les principaux contributeurs aux émissions de GES. La France n’arrive qu’à la 20e place du classement (0,8 %), juste derrière la Thaïlande (0,86 %) et devant le Royaume-Uni (0,79 %).

Mais ce classement ne prend pas en compte notre empreinte carbone liée aux produits importés, ni les émissions de GES accumulées depuis le début de l’ère industrielle. En somme, ce chiffre, qui paraît petit, donne une vision trompeuse des responsabilités historiques de la France. Pourtant, dans son propos, Mme Maréchal explique que « la moitié des émissions de gaz à effet de serre en France sont liées aux importations ».

D’une part, l’Hexagone émet autant, si ce n’est plus, de GES parce qu’il importe plus que ce qu’il produit. En 2020, le Haut Conseil pour le climat avait d’ailleurs appelé la France à réduire ses émissions de CO2 liées à ses importations, après une forte hausse. D’autre part, selon le site Carbon Brief, qui calcule le cumul des émissions de gaz à effet de serre depuis 1850, la France se situe au 12e rang mondial. L’Allemagne, la France et le Royaume-Uni réunis montent même sur la troisième marche du podium, de peu derrière la Chine et loin derrière les Etats-Unis, malgré un territoire et une population bien plus modestes.

Les Décodeurs
Le 04/06 à 22:06

Le candidat socialiste défend « le passage à la phase 2 du pacte vert »

Pour Raphaël Glucksmann, quand « la droite et l’extrême droite sont en train de faire du pacte vert européen le bouc émissaire de l’ensemble des problèmes aujourd’hui en Europe », son groupe politique veut « défendre le passage à la phase 2 de ce pacte ». Pour ce faire, M. Glucksmann veut réfléchir à des « objectifs contraignants et [aux] normes, mais aussi [aux] investissements massifs qui seront la réponse européenne à l’Inflation Reduction Act acté aux Etats-Unis ».

Le candidat socialiste appelle à « un protectionnisme écologique européen aux frontières de l’Union européenne », pour ne « plus laisser rentrer les produits qui ne respectent pas les normes (…) impos[ées] [aux] producteurs [français] ». M. Glucksmann souhaite aussi « une loi “Achetez européen” qui réserve en priorité les commandes publiques européennes aux productions européennes ».

Prenant l’exemple des Etats-Unis où « quand il y a une concurrence déloyale, ils taxent à 135 % », du Canada, « à 235 % », Raphaël Glucksmann affirme qu’« il y en a marre ». « Cette transformation écologique doit être le moment où les Européens réindustrialisent l’Europe et où ils mettent fin à leur indolence, à leur permissivité, à leur naïveté et au fait que [ce soit] le dernier continent sur terre, à croire que les règles de l’OMC ont été données par Dieu à Moïse ».

A son tour, Léon Deffontaines s’exprime sur le pacte vert, estimant qu’il faut « remettre le discours scientifique et rationnel au cœur de [de]s ambitions [françaises] ». Selon lui, « soit on investit dans le 100 % renouvelable, mais on accepte que, lorsqu’il n’y a pas suffisamment de vent, suffisamment de soleil, on ne produi[se] pas suffisamment d’électricité pour faire fonctionner [le]s services publics, faire rouler [le]s trains », soit « on adopte le mix énergétique nucléaire et renouvelable ».

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Le 04/06 à 22:05

Marion Maréchal appelle à « faire en sorte de produire de nouveau en France »

C’est au tour de la tête liste des Républicains de donner sa position sur cette question de la réponse à apporter au réchauffement climatique. M. Bellamy a estimé que « le vrai sujet, c’est qu’il faut décarboner les transports ». Or, pour lui, « fixer cette norme-là, c’est faire un immense cadeau à la Chine, qui est aujourd’hui le principal responsable des émissions de carbone », dénonçant la fin de la production des véhicules thermiques à partir de 2035. « L’Europe, c’est 7 % des émissions mondiales, 93 % des émissions sont faites en dehors d’Europe », a-t-il soulevé, déplorant que la Chine ait ouvert récemment de nouvelles centrales à charbon. Pour M. Bellamy « il faut laisser les industries libres de chercher des solutions ».

Rappelant que « la moitié des émissions de gaz à effet de serre en France sont liées aux importations », Marion Maréchal estime que le « véritable enjeu écologique, c’est d’abord de faire en sorte de produire de nouveau en France ». Pour la tête de liste Reconquête !, « [la France avait] trois atouts que les gouvernements successifs ont sabotés », listant l’agriculture, l’industrie et le nucléaire. Elle a ensuite dénoncé l’implantation d’éoliennes offshore. « On va recouvrir l’intégralité de la façade maritime française avec des éoliennes », a-t-elle fustigé.

Le 04/06 à 22:05 Vérification

Manon Aubry a, en effet, rejeté la majorité des accords de libre-échange

L’eurodéputée LFI s’est félicitée de ne pas avoir voté un seul accord de libre-échange au cours des cinq dernières années : « Je suis fière de présider au Parlement européen le seul groupe qui n’a jamais donné aucune voix aux accords de libre-échange. »

Les accords commerciaux et internationaux font partie des rares domaines réservés de l’Union européenne. Les eurodéputés élus en 2019 ont été amenés à voter plusieurs accords commerciaux avec le Vietnam (2020), la Nouvelle-Zélande (2023), le Kenya ou encore le Chili (2024). Peu importe quels sont les pays tiers dont se rapproche l’Union, les élus français tiennent la même ligne : seul Renew, le groupe dont font partie les macronistes, a voté en faveur de ces textes. Manon Aubry, ainsi que les députés français de LFI qui siègent au sein du groupe européen « The Left », les a en effet rejetés.

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Manon Aubry se dit « fière de présider le seul groupe au Parlement européen qui n’a jamais donné aucune voix aux accords de libre-échange »

« L’Europe est-elle trop ambitieuse sur l’environnement ? » A cette question posée par France 2 pour ce deuxième thème de la soirée, la candidate écologiste, Marie Toussaint, estime que « l’enjeu, ce n’est pas “est-ce qu’on arrête ou on continue ?” mais “est-ce qu’on accélère ?” » L’eurodéputée verte dénonce notamment « les hypocrites qui ont refusé de financer le pacte vert et de financer l’accompagnement social ».

La tête de liste « insoumise », Manon Aubry, a ensuite abondé en attaquant « l’hypocrisie » d’Emmanuel Macron en « théorisant la pause sur les normes environnementales », avant d’attaquer les accords de libre-échange votées au Parlement européen. « Vous faites venir du lait de la Nouvelle-Zélande, vous faites venir des haricots verts du Kenya, vous faites venir de la viande du Brésil et du Canada », a lancé Mme Aubry à destination des autres candidats, se disant « fière de présider le seul groupe au Parlement européen qui n’a jamais donné aucune voix aux accords de libre-échange ».

La députée européenne LFI a ensuite estimé que l’écologie « ne [devait] pas être un truc de riches parce que les plus pauvres sont déjà les premiers à subir les effets du dérèglement climatique ». Elle propose ainsi « un impôt sur la fortune européenne qui permettrait de mettre à contribution les plus riche », qui rapporterait « 220 milliards d’euros ».

Le 04/06 à 21:54

Valérie Hayer annonce une aide de la Commission européenne « pour la rénovation de 500 petites lignes ferroviaires »

Les têtes de liste sont désormais interrogées sur l’écologie. Défendant le pacte vert, Valérie Hayer affirme que « le réchauffement climatique, c’est une réalité ». Désormais, « l’enjeu, c’est la mise en œuvre et c’est les financements », estime-t-elle, avant de faire une annonce. Les autres candidats aux élections européennes, Jordan Bardella en tête, ne manquent pas de relever le timing de cette annonce, à quelques jours du scrutin.

Mercredi, « la Commission européenne va verser à la France 7,5 milliards d’euros (…) pour la rénovation de 500 petites lignes ferroviaires partout dans le territoire », annonce la tête de liste du camp présidentiel. Ces 7,5 milliards d’euros « vont être très concrets dans la vie des Français. C’est ça, la transition environnementale », estime-t-elle.

Le 04/06 à 21:52 Vérification

42 % des Algériens sans emploi ? Le raccourci de Marion Maréchal

Est ce que vous pouvez sourcer les chiffres avancés sur l’immigration par Marion Maréchal et notamment le taux de chômage évoqué pour les algériens et les tunisiens ?
Le juriste

« Nous avons aujourd’hui, ce sont les chiffres de l’Insee, 42 % des Algériens qui sont sans emploi ou au chômage », a lancé la tête de liste Reconquête !. Le chiffre n’existe pas comme tel. L’Insee détaille en revanche le taux d’emploi par origines géographiques. Ce chiffre donne le rapport entre le nombre de personnes en emploi et le nombre et la population totale concernée.

En 2022, il était de 52,9 % pour les Algériens, chiffre à comparer au taux d’emploi de 70,2 des personnes sans ascendance migratoire.

Cela ne signifie pas que les 47,1 % d’Algériens qui n’y apparaissent pas sont oisifs, comme le laisse entendre Mme Maréchal. 14,4 % sont au chômage, 4,2 % sont en études initiales ou en formation professionnelle, tandis que les 33,3 % restants regroupent les « autres inactifs », qui ne sont ni en emploi ni au chômage, comme les retraités.

Les Décodeurs
Le 04/06 à 21:43

Jordan Bardella estime que l’immigration « tire les salaires vers le bas » et rappelle les propos du communiste Georges Marchais

Après une heure de débat où seul le premier sujet, l’immigration, a été abordé, Jordan Bardella répond à la question d’un téléspectateur qui lui demande s’il compte « forcer les chômeurs à prendre des postes non pourvus » alors que la tête de liste RN souhaite réduire l’immigration.

« L’immigration pèse depuis maintenant plusieurs années (…) sur les salaires, et l’immigration est utilisée pour créer une concurrence par le bas avec les travailleurs français », a déploré l’eurodéputé d’extrême droite, avant d’interpeller le communiste Léon Deffontaines.

« Je vous renvoie aux déclarations de votre leader historique, M. [Georges] Marchais, qui, dans les années quatre-vingt expliquait que le fait de faire venir des étrangers pour faire soi-disant le travail que les Français ne voudraient pas faire, créait en fait les conditions d’une concurrence déloyale sur les salaires et tirait les salaires vers le bas », a-t-il poursuivi.

Le 04/06 à 21:38 Vérification

Le pacte sur la migration et l’asile approuvé par les seuls eurodéputés macronistes

Le pacte sur la migration et l’asile, adopté au Parlement européen le 10 avril 2024, est au cœur des débats. Ce pacte, composé d’une dizaine de règlements et de directives, prévoit notamment un contrôle durci des arrivées de migrants au sein de l’UE et un système de « solidarité » entre les Etats membres dans la répartition des réfugiés.

Valérie Hayer a mentionné le vote de François-Xavier Bellamy, qui a rejeté cette réforme, alors que son groupe au Parlement, le PPE, a voté en sa faveur. « Je suis la seule ici à l’avoir voté, mais je ne l’ai pas voté toute seule. Je l’ai voté avec le PPE, le groupe politique de François-Xavier Bellamy », a déclaré la tête de liste du camp présidentiel.

Valérie Hayer et les eurodéputés français qui siègent avec elle dans le groupe centriste « Renew », sont en effet les seuls parlementaires français à avoir voté en faveur du pacte. Celui-ci a été rejeté par tous les élus de droite français présents, dont François-Xavier Bellamy, (à l’exception de Laurence Sailliet), d’extrême droite, de gauche et d’extrême gauche. Et en rejetant ce pacte, M.Bellamy s’est en effet démarqué de ses collègues européens du PPE, qui eux, l’ont approuvé.

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Européennes 2024 : comment ont voté les eurodéputés français sur les textes concernant l’immigration ?

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Le 04/06 à 21:36

François-Xavier Bellamy défend « une coopération européenne » sur l’immigration, en garantissant « la souveraineté nationale des États membres »

Interrogé sur le même sujet, François-Xavier Bellamy (Les Républicains, LR) défend « une coopération européenne pour protéger ensemble les frontières extérieures de l’Europe » tout en « garanti[ssant] la souveraineté nationale des Etats membres sur leur politique migratoire ». Le candidat de la droite a proposé de nouveau la construction d’« infrastructures physiques de protection des frontières extérieures » de l’Union européenne.

« La vérité, c’est que, si vous refusez de construire des murs, vous acceptez que Vladimir Poutine, comme Loukachenko, comme Erdogan, instrumentalisent les migrations à des fins de déstabilisation », estime M. Bellamy. « [En construisant des murs autour de l’Europe,] vous prêtez le flanc à des gens comme Poutine qui veulent manipuler les Européens et les Européennes avec des vagues migratoires », rétorque Marie Toussaint. « En refusant de protéger nos frontières, vous êtes en train de vous faire les alliés de ces puissances autoritaires comme vous êtes en train de transformer la Méditerranée en cimetière », répond François-Xavier Bellamy.

Pour le candidat de droite, « tout le monde sait dans le monde entier que si vous arrivez à mettre le pied illégalement sur le sol européen, vous avez toutes les chances d’y rester ». M. Bellamy veut « sortir de cette impuissance [en] conditionn[ant] toute aide européenne, tous les visas de tous les pays européens aux pays de départ à une stricte coopération sur le sujet migratoire ».

Le contexte

Live animé par Marie Pouzadoux, Sandra Favier et Jérémie Lamothe

Image de couverture : Débat pour les élections européennes, sur France 2, le 4 juin 2024. STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Depuis le 9 mai, Journée de l’Europe, Le Monde tient un direct quotidien consacré à la campagne des élections européennes, qui se tiendront le dimanche 9 juin en France, à travers les réunions publiques et les débats télévisés. Du lundi au vendredi, suivez avec nous les déplacements et les prises de parole des principales têtes de liste, les débats entre candidats en France et dans les vingt-sept Etats membres.

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Décryptage. Tout comprendre aux élections européennes en 5 points

Comparateur de programmes. Quelles sont les propositions des principaux candidats ?

Reportage. A Plœuc-L’Hermitage, l’Europe du quotidien dans les campagnes : « Tout d’un coup, l’Europe est devenue concrète »

Analyse. Emmanuel Macron, atout ou handicap pour son camp aux élections européennes ?

Décryptage. Qui sont les candidats aux élections européennes de 2024 ?

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