Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

En Seine-Saint-Denis, cet hôpital qui tourne comme une entreprise

Moyens ultramodernes, effectifs ajustés, opérations en flux tendu... L'hôpital privé tente de concilier qualité des soins et rentabilité.

Par 

Publié le 27 novembre 2013 à 13h47, modifié le 27 novembre 2013 à 17h11

Temps de Lecture 8 min.

Article réservé aux abonnés

  • JULIE BALAGUÉ POUR "LE MONDE"

  • Ce matin, elle a commencé à 8h au bloc par une IVG. Sa deuxième intervention est cette hystéroscopie sur une patiente, qui a fait une fausse couche : il s’agit de lui enlever un fibrome utérin. Chacun des treize gynécos de l’établissement a sa spécialité. Elle, c’est la procréation médicalement assistée (PMA). « Une activité plus propice aux dépassements d’honoraire », reconnaît Fatiha Aissaoui, enceinte de huit mois. C'est son troisième enfant, mais elle ne compte s'arrêter qu'un mois.

    Ce matin, elle a commencé à 8h au bloc par une IVG. Sa deuxième intervention est cette hystéroscopie sur une patiente, qui a fait une fausse couche : il s’agit de lui enlever un fibrome utérin. Chacun des treize gynécos de l’établissement a sa spécialité. Elle, c’est la procréation médicalement assistée (PMA). « Une activité plus propice aux dépassements d’honoraire », reconnaît Fatiha Aissaoui, enceinte de huit mois. C'est son troisième enfant, mais elle ne compte s'arrêter qu'un mois.

  • JULIE BALAGUÉ POUR "LE MONDE"

  • JULIE BALAGUÉ POUR "LE MONDE"

  • JULIE BALAGUÉ POUR "LE MONDE"

  • JULIE BALAGUÉ POUR "LE MONDE"

  • JULIE BALAGUÉ POUR "LE MONDE"

  • JULIE BALAGUÉ POUR "LE MONDE"

  • JULIE BALAGUÉ POUR "LE MONDE"

  • JULIE BALAGUÉ POUR "LE MONDE"

  • JULIE BALAGUÉ POUR "LE MONDE"

  • JULIE BALAGUÉ POUR "LE MONDE"

  • JULIE BALAGUÉ POUR "LE MONDE"

  • JULIE BALAGUÉ POUR "LE MONDE"

  • Patron d'un hôpital privé, c'est diriger un établissement où plus de 600 personnes travaillent, mais dont seuls 320 sont ses salariés en CDI. Dans ce dédale de couloirs on croise les médecins, mais aussi leurs secrétaires, ainsi que le personnel de plusieurs sociétés indépendantes comme le laboratoire de fécondation in vitro ou le cabinet de radiologie. Sans oublier les salariés de la société Elior, à qui sont sous-traités la restauration et le ménage (sauf celui du bloc opératoire).

    Patron d'un hôpital privé, c'est diriger un établissement où plus de 600 personnes travaillent, mais dont seuls 320 sont ses salariés en CDI. Dans ce dédale de couloirs on croise les médecins, mais aussi leurs secrétaires, ainsi que le personnel de plusieurs sociétés indépendantes comme le laboratoire de fécondation in vitro ou le cabinet de radiologie. Sans oublier les salariés de la société Elior, à qui sont sous-traités la restauration et le ménage (sauf celui du bloc opératoire). JULIE BALAGUÉ POUR "LE MONDE"

116

Le visage crispé, mal rasé, un homme est allongé tout habillé sur le lit. Le docteur Ayse Can lui explique en turc qu'il est atteint d'une tuberculose osseuse qui attaque les vertèbres, le mal de Pott. Safat C. était venu ce matin de novembre sur ses deux jambes aux urgences de l'Hôpital privé de la Seine-Saint-Denis (HPSSD) pour un mal de dos. Kurde, travaillant dans un restaurant du quartier, il va devoir être hospitalisé dans le service de médecine, deux étages plus haut, et démarrer immédiatement un traitement antibiotique lourd. Ayse Can est la seule turcophone de l'équipe de médecins urgentistes dirigée par Amar Amrane, qui, lui, parle également l'arabe et le berbère.

Cet hôpital, implanté à cheval sur les communes du Blanc-Mesnil et de Drancy, s'est adapté à ces patients qui parlent mal ou pas le français. A l'accueil sont recensés les membres du personnel pouvant servir d'interprètes en kabyle, roumain, vietnamien, lingala, etc. En tout, vingt-trois langues sont répertoriées.

Mais le caractère peu banal de ce service d'urgences est ailleurs : nous sommes dans une entreprise. L'Hôpital privé de la Seine-Saint-Denis (HPSSD) appartient depuis 2006 au premier groupe français d'établissements de soins privés, la Générale de santé, cotée en Bourse.

Amar Amrane et ses trois associés urgentistes y exercent en libéral et gagnent très bien leur vie… sans pratiquer le moindre dépassement d'honoraires ni travailler plus que lorsqu'ils étaient à l'hôpital public. Leurs revenus proviennent intégralement de la Sécurité sociale, qui les calcule en fonction de chaque acte médical. En échange de la mise à disposition de l'infrastructure, l'établissement perçoit une redevance de moins de 5 % du chiffre d'affaires des médecins. Et 800 000 euros de subventions de l'Agence régionale de santé, le régulateur public. Plus de cent médecins exercent ainsi dans cet hôpital, une multitude d'entités y prospèrent. Avec des statuts et des politiques tarifaires indépendantes. « Nous n'avons aucun intérêt aux dépassements d'honoraires », assure Yves Thiery, le directeur de l'HPSSD.

Il vous reste 80.67% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.