François Olivennes est issu d’une famille de rescapés de la Shoah. Fils de parents psychiatres, frère aîné des hommes de médias Denis et Frédéric Olivennes, il s’est pris de passion pour la gynécologie et est devenu un spécialiste réputé de la procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples stériles. Engagé pour son élargissement aux couples de femmes, pas hostile à la gestation pour autrui (GPA), il revendique son métier comme une forme de déclaration d’amour à la vie.
Je ne serais pas arrivé là si…
Si mon père ne m’avait pas fait une guerre totale pour que je fasse des études. J’ai quitté la maison à 17 ans car je voulais entrer dans la vie active. Un de mes oncles avait un magasin de bateaux à Arcueil (Val-de-Marne). Je suis allé le rejoindre pour travailler avec lui, on vendait des planches à voile et des dériveurs qu’on allait essayer à Trouville (Calvados). Ça me plaisait beaucoup.
Comme je logeais dans un petit appartement qui appartenait à mon père dans le 13e arrondissement de Paris, il m’a envoyé les huissiers pour me menacer de me mettre à la rue si je ne reprenais pas le chemin de l’université. Ça a été redoutablement efficace : je suis rentré dans le rang. S’il ne m’avait pas fichu cette pression, je vendrais encore des bateaux.
D’où venait votre aversion pour l’école ?
Je crois que j’étais surtout très fainéant. J’avais déjà été « sauvé » une première fois en terminale. Je m’étais enfermé chez moi avec la ferme intention de ne plus retourner au lycée où je m’ennuyais terriblement. J’avais été renvoyé de Louis-le-Grand et, comme j’étais plutôt manuel, je me suis retrouvé en filière technique où je faisais du tournage, du fraisage, du dessin industriel. Comme j’avais disparu, le surveillant général est venu à mon domicile pour me sermonner. Je suis retourné au lycée et j’ai fini par avoir mon bac un peu piteusement.
Après les dériveurs, je me suis souvenu d’une phrase de ma grand-mère : « Quand on ne sait pas quoi faire, on fait médecine. » Alors je me suis inscrit en médecine. Mais là encore, ça a été laborieux. J’ai raté la première année, et en deuxième année j’ai failli abandonner à nouveau. Ça a été douloureux jusqu’à ce que je fasse un stage avec un patron que j’ai adoré, ce qui m’a entraîné définitivement vers la médecine.
C’est la rencontre avec la gynécologie…
Après six années de médecine, j’ai fait un stage avec le professeur Emile Papiernik à l’hôpital Béclère et j’ai eu le coup de foudre pour la gynécologie. Ce qui me plaisait, c’est que les patients n’étaient pas malades. Les naissances, c’est joyeux.
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