Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

La moitié des nouveaux médicaments mis sur le marché n’ont pas de valeur thérapeutique ajoutée

Des chercheurs se sont penchés sur tous les médicaments mis sur les marchés américain et européen entre 2011 et 2020 et leur évaluation par la Haute Autorité de santé et son équivalent allemand.

Par 

Publié le 21 juillet 2023 à 06h00

Temps de Lecture 3 min.

Read in English

Article réservé aux abonnés

Des plaquettes de médicaments destinés à la destruction, à Los Angeles (Californie), en avril 2021.

Chaque année, c’est plus d’une quarantaine de nouveaux médicaments qui sont autorisés par l’Agence européenne des médicaments (EMA). Autant sont approuvés par la Food and Drug Administration (FDA) et mis sur le marché américain. Mais nouveauté ne rime pas toujours avec innovation pour les patients, selon une étude publiée le 5 juillet dans le British Medical Journal.

Celle-ci révèle que moins de la moitié des médicaments approuvés par les autorités européenne et américaine entre 2011 et 2020 ont une valeur ajoutée substantielle pour leur première indication thérapeutique – maladie ou symptômes pour lesquels ils sont développés – par rapport aux produits déjà existants. Les secondes indications thérapeutiques, obtenues ensuite et qui élargissent le champ d’application de la molécule, sont quant à elles 37 % moins susceptibles d’être à forte valeur thérapeutique que la première indication.

Pour arriver à ces résultats, l’étude, menée par la professeure Kerstin Vokinger (université de Zurich, Suisse), s’appuie sur les évaluations des médicaments réalisées par la Haute Autorité de santé (HAS) en France et celles du Comité mixte fédéral, son équivalent allemand. La commission de transparence de la HAS rend un avis scientifique sur l’intérêt clinique des molécules ainsi que sur le progrès potentiellement apporté par rapport aux traitements déjà disponibles. Ces avis permettent de définir à la fois si le médicament sera remboursé ou non et de fixer son prix.

Surreprésentation des traitements contre le cancer

Kerstin Vokinger et ses collègues ont analysé les rapports d’évaluations de 149 indications thérapeutiques initiales et 386 indications thérapeutiques complémentaires de produits approuvés par la FDA et-ou par l’EMA. La majorité concerne des traitements anticancéreux (58 %). Suivent ensuite les immunomodulateurs (10 %) et les anti-infectieux (9 %).

Cette surreprésentation des anticancéreux s’explique par la fréquence de ces maladies, leur gravité, ainsi que par la nécessité permanente de trouver de nouvelles options pour les patients en échec thérapeutique. « C’est un champ où de nombreux besoins ne sont pas couverts », estime Dominique Deplanque, président de la Société française de pharmacologie et de thérapeutique (SFPT).

Des médicaments ciblés déjà disponibles pour traiter un cancer donné sont testés pour d’autres tumeurs avec des anomalies biologiques comparables, chez des patients qui ont déjà eu plusieurs lignes de traitement. « On complète ainsi l’arsenal thérapeutique en élargissant les indications des molécules », résume le professeur Deplanque. C’est ainsi que le Pembrolizumab, un anticorps monoclonal humanisé, approuvé à l’origine pour le traitement des mélanomes avancés, a ensuite été autorisé par l’EMA et la FDA pour traiter certains types de cancer du poumon, du rein, de la tête ou du cou.

Il vous reste 56.03% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.