Ces mesures suffiront-elles au secteur de la pédiatrie pour surmonter une crise devenue systémique ? Et même, plus simplement, permettront-elles de trouver un pédiatre, un psychologue, un pédopsychiatre, en cas de besoin ? A l’occasion d’Assises de la pédiatrie, convoquées, vendredi 24 mai, à Paris, avec un an de retard sur le calendrier initial promis par le gouvernement, une feuille de route de seize grandes mesures, correspondant à 80 actions ou dispositifs, s’apprête à être annoncée. « L’objectif, c’est redonner de l’élan au secteur, une dynamique », défend le ministre délégué à la santé, Frédéric Valletoux, qui porte ce « plan pour la santé de l’enfant », aux côtés de ses homologues chargés de l’enfance et de la jeunesse, de l’éducation nationale et du handicap.
Allant de la prévention à la recherche, de l’offre de lits en néonatalogie à la médecine scolaire, en passant par la santé mentale des jeunes et la formation des pédiatres, cette liste d’engagements, que Le Monde a pu consulter, est vaste, mêlant une partie de mesures déjà annoncées et des pistes nouvelles. Toutes inspirées d’un rapport, remis il y a un mois, par les pilotes de ces assises, la professeure de pédiatrie Christèle Gras-Le Guen et l’ancien secrétaire d’Etat chargé de la protection de l’enfance, Adrien Taquet, qui en a lui-même préconisé 400. Une façon d’acter l’ampleur du chantier.
Dans ce flot de mesures, M. Valletoux en distingue quelques-unes, pour lui « structurantes » et « prioritaires ». Sur le dépistage, d’abord : 100 % des enfants devront bénéficier, avant l’entrée au primaire, d’une consultation à 6 ans pour permettre de détecter d’éventuels troubles du neuro-développement. Un rendez-vous qui viendra renforcer, à l’horizon 2027, la vingtaine de consultations obligatoires dont les plus petits doivent bénéficier.
« Choc d’attractivité »
Toujours sur ce volet du dépistage, le ministre délégué entend autoriser un « accès direct » aux orthophonistes, sans recours préalable au médecin traitant ou au pédiatre pour être remboursé. Autre piste : pour tenter de relancer une médecine scolaire en déshérence, le gouvernement souhaite permettre aux professionnels libéraux ou hospitaliers, de venir renforcer les rangs, épars, de leurs collègues de l’éducation nationale, en ouvrant la possibilité d’un « exercice mixte ».
Le gouvernement se sait aussi attendu sur le volet hospitalier. Un secteur d’où sont parties, à l’hiver 2022-2023, les interpellations de milliers de soignants, sous la pression d’une triple épidémie (grippe, bronchiolite, Covid-19), mettant à mal les services et les cabinets de ville. Plusieurs dizaines de nourrissons avaient, à l’époque, dû être transférés, notamment d’Ile-de-France, faute de place en soins critiques.
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