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Polio : En Inde, le dernier round contre le virus

Même si seuls quelques cas de polio sont rapportés dans le monde chaque année, ce succès reste précaire.

Par  (New Delhi, envoyée spéciale)

Publié le 22 mai 2017 à 16h34, modifié le 24 mars 2023 à 11h49

Temps de Lecture 11 min.

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Durant les Journées de vaccination, en Inde, quelque 170 millions d’enfants reçoivent les trois gouttes du vaccin contre la polio.

Les bouches s’ouvrent, les unes après les autres. Les gouttes de vaccin perlent, par milliers. Impossible de déambuler dans la capitale indienne sans remarquer ces ­attroupements d’enfants autour des bannières « Polio Sunday » jaune et bleu. Dans la gare de Delhi, dans les cours d’école, dans les trains, aux ­arrêts de bus, dans les temples hindouistes, bouddhistes, sikhs ou encore dans les mosquées : pas moins de 709 000 postes de vaccination sont ­déployés dans l’ensemble du pays.

Sans parler des voitures munies de haut-parleur qui sillonnent les routes pour informer les familles les plus démunies. « Pas un enfant de moins de 5 ans ne doit nous échapper à l’issue de ces cinq journées de vaccination nationales », insiste le docteur Sucheta Bharti, une petite femme énergique, responsable du bon déroulement de cette opération pour le district de Madipur, au nord-ouest de Delhi. Des enfants de moins de 5 ans, l’Inde en compte plus de 170 millions.

Le centre de santé du docteur Bharti ressemble, ce matin d’avril, à une ruche par un beau jour de printemps. Quelque 250 travailleurs sociaux, infirmiers, médecins et volontaires viennent récupérer des glacières pleines de vaccins ainsi que les cahiers de recensement de la population, puis repartent dans les différents quartiers pour une vertigineuse opération de porte-à-porte.

Les abeilles de cette ­ruche sont quasi exclusivement des femmes habitant le district, qui participent bénévolement à cette opération. Parmi ces butineuses, Suman et Bharati, dont le rayon d’action compte l’un des quartiers les plus pauvres du district.

Munies d’un grand cahier noir dans lequel sont enregistrés le nom et l’âge de tous les enfants, elles progressent dans ces ruelles étroites, évitant les rigoles d’eaux sales. Devant chaque porte, elles crient des prénoms. Les enfants arrivent de toutes parts, les ­mères apportent les nouveau-nés. Personne ne pose de question. Personne ne refuse les gouttes.

Une marque au feutre noir

A chaque fois, le protocole est le même : il faut d’abord vérifier que ces enfants n’aient pas déjà été vaccinés dans les postes de vaccination fixes, l’absence de feutre noir sur l’ongle de l’auriculaire gauche permet de s’en assurer. Suman sort ensuite le ­petit flacon rose de sa glacière, verse trois gouttes dans la bouche de l’enfant, puis marque l’ongle au feutre, pendant que Bharati consigne tout dans le grand cahier.

Une nouvelle grossesse ? Elles insistent auprès de la mère pour qu’elle passe au centre de santé, pour un suivi. Un enfant malade ou blessé ? ­Elles en profitent pour l’ausculter, donner des ­conseils. Une jeune femme d’à peine 20 ans vient d’accoucher de son quatrième enfant : les deux femmes lui parlent de contraception.

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