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Vaccin contre la dengue : faut-il privilégier le bénéfice collectif ?

Avec l’exemple du Dengvaxia, du laboratoire Sanofi, un véritable problème d’éthique est posé.

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Publié le 06 mars 2018 à 12h00, modifié le 06 mars 2018 à 12h00

Temps de Lecture 2 min.

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Le moustique, transmetteur de la dengue.
Enquête : Article réservé à nos abonnés Vaccination contre la dengue : le fiasco de Sanofi

A travers le cas du vaccin Dengvaxia, une question éthique brûlante se pose : peut-on accepter, au nom d’un bénéfice collectif, qu’une innovation nuise à certains individus ? En 2016, l’OMS jugeait « acceptable » cette vaccination dès lors que le pourcentage de la population déjà infectée par la dengue dépassait 50 %, tout en notant qu’« il est possible que la vaccination soit inefficace, ou même, en théorie, qu’elle augmente le risque futur d’hospitalisations ou de dengue sévère chez les personnes séronégatives au moment de la première vaccination, quel que soit leur âge. Si c’est le cas, il pourrait y avoir, même dans des contextes de forte transmission, un risque accru pour les personnes séronégatives, en dépit d’un recul de la dengue au niveau de la population ».

Le positionnement de l’OMS a divisé les scientifiques. Certains ont soutenu cette recommandation pour son bénéfice collectif, arguant qu’une vaccination massive dans les régions de forte prévalence permettrait de diminuer de 10 % à 30 % les cas symptomatiques de dengue et d’hospitalisations. « Du point de vue de la santé publique, [ce vaccin] devrait être considéré comme un moyen de contrôler un problème grandissant dans les pays affectés », affirmaient plusieurs chercheurs, en décembre 2016, dans The Journal of Infectious Diseases.

Au contraire, d’autres spécialistes ont immédiatement critiqué ce feu vert de l’OMS, mettant en avant les risques pour les personnes non encore infectées. « Il est inacceptable qu’un médicament fasse du mal, même à une petite partie de la population, même s’il existe un impact collectif positif », estime pour sa part Scott Halstead, infectiologue américain. Il critique la défense actuelle de Sanofi qui consiste à dire que, pour un cas de dengue sévère lié à la vaccination des personnes séronégatives, 10 cas sont évités chez les personnes séropositives vaccinées. « C’est un argument irresponsable », abonde Leonila Dans, épidémiologiste à l’université des Philippines. Cette médecin, très choquée par cette idée de « compensation », souligne que la décision devrait revenir aux patients sur la base d’une information complète.

Un conflit déjà vu

L’OMS avait bien considéré, dès 2016, la possibilité de tester chaque individu avant vaccination pour écarter les séronégatifs… Avant d’y renoncer au vu des limitations des tests disponibles, des complications de mise en œuvre à grande échelle et en l’absence, à l’époque, de preuves de risque.

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