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Poliomyélite : la souche 3 éradiquée, une victoire en demi-teinte

La souche 3 du virus est déclarée comme éradiquée, mais cette annonce, officialisée lors de la Journée mondiale contre la polio, jeudi 24 octobre, est ternie par le risque lié à la distribution orale du vaccin dans plusieurs pays.

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Publié le 23 octobre 2019 à 18h00, modifié le 24 mars 2023 à 11h48

Temps de Lecture 4 min.

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Administration du oral vaccin contre la polio dans un quartier de Manille (Philippines), le 14 octobre.

Le virus de la poliomyélite met un nouveau pied dans la tombe. Sauf surprise majeure, la commission pour la certification de l’éradication, un groupe d’experts auprès de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en fera l’annonce lors de la Journée mondiale contre la polio, jeudi 24 octobre : la souche 3 du virus a définitivement disparu de la surface de la terre. Cette souche n’a plus été détectée depuis 2012. Après la souche 2, officiellement éradiquée en 2015, c’est le deuxième agent du virus à se retrouver condamné à la réclusion à perpétuité. Seul son troisième agent, la souche 1, court encore dans la nature, plus exactement dans deux pays : le Pakistan et l’Afghanistan.

L’autre bonne nouvelle de cette Journée mondiale contre la polio concerne le continent africain : plus aucune des trois souches du virus sauvage (classique) n’y circule depuis 2016. « C’est un aboutissement fantastique », souligne Oliver Rosenbauer, porte-parole du programme d’éradication de la polio pour l’OMS. Il y a encore trente ans, ce virus paralysait plus de 1 000 enfants chaque jour dans le monde. Pour l’année 2018, seuls 19 cas de paralysies liées au virus sauvage étaient recensés.

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Circulation de virus vaccinaux

Vu sous cet angle, la victoire paraît proche. Mais, sur le terrain, les derniers kilomètres vers l’éradication sont un cauchemar. Car au problème du virus sauvage s’en est substitué un autre : la circulation de virus vaccinaux (mutés). Les vaccins ont certes permis de diminuer de plus de 99 % les cas de paralysie, mais certains offrent une possibilité de seconde vie au virus. Il s’agit des vaccins oraux, qui contiennent des poliovirus dits « atténués ». S’ils ont perdu leur virulence en laboratoire, ces virus sont encore vivants. Lorsqu’ils sont ingérés par des enfants, sous forme de gouttes, ils déclenchent la production d’anticorps dans les intestins, permettant de détecter puis de neutraliser directement ces pathogènes dès leur arrivée dans l’organisme. Ils permettent ainsi de stopper la transmission interhumaine du pathogène.

Les poliovirus sont particulièrement coriaces, ils peuvent survivre plusieurs années dans les cours d’eau

Le problème, c’est qu’une partie de ces virus vaccinaux finissent dans les selles des personnes vaccinées et poursuivent leur route dans l’environnement. Or, les poliovirus sont particulièrement coriaces, ils peuvent survivre plusieurs années dans les cours d’eau, et éventuellement passer dans d’autres intestins. Durant ce laps de temps, ces virus peuvent, de manière rarissime, subir des mutations leur permettant de retrouver la virulence d’antan. Dès lors, il suffit qu’ils croisent la route de personnes non immunisées pour entraîner, dans environ 1 cas sur 100, des paralysies. En 2018, pas moins de 86 personnes se sont retrouvées ainsi paralysées par ces souches mutantes. C’est 4,5 fois plus que les victimes du virus sauvage. Le bilan 2019 sera plus sombre encore : à la mi-octobre, on recensait 111 personnes paralysées par les souches vaccinales, dont 97 par la souche 2, qui n’existe plus dans la nature depuis une décennie.

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