Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Implants contraceptifs Essure : les soudures à l’étain mises en cause

Des travaux scientifiques publiés mardi 22 décembre désignent l’étain utilisé dans les implants commercialisés par Bayer comme la source des effets secondaires rapportés par de nombreuses femmes.

Par 

Publié le 22 décembre 2020 à 14h00

Temps de Lecture 5 min.

Article réservé aux abonnés

D’anciennes utilisatrices d’implants contraceptifs Essure, leur avocat Stephen Duval, le gynécologue Gilles Sournies et le PDG du laboratoire Minapath Michel Vincent, lors d’une conférence de presse le 10 février 2020, à Lyon.

Le scandale des implants contraceptifs Essure aurait sans doute pu être évité. C’est ce que suggèrent des travaux rendus publics mardi 22 décembre par une équipe pluridisciplinaire de chercheurs et médecins. Commercialisés par Bayer jusqu’en 2018 aux Etats-Unis et 2017 en Europe, ces stents métalliques en forme de microressorts étaient implantés dans les tubes utérins (ou trompes de Fallope), afin de produire une contraception permanente et irréversible. Ils sont au centre d’une vive controverse, de nombreuses femmes implantées ayant déclaré des effets indésirables douloureux et invalidants.

En effet, selon ces travaux – qui doivent être prochainement publiés dans une revue scientifique, et qui confirment de précédentes observations parues en avril dans la revue European Journal of Obstetrics and Gynecology –, la soudure à l’étain de l’implant, défaillante, serait à l’origine d’une grande part des effets secondaires observés. L’un des tests fournis en 2004 aux autorités sanitaires par la société Conceptus – rachetée en 2013 par Bayer – montrait lui-même des taux de relargage d’étain considérables. Mais ce défaut de conception de l’implant est passé sous le radar des agences du médicament, notamment en France et aux Etats-Unis, les deux pays où l’implant a été le plus posé (sur un million d’Essure implantés dans le monde, environ 200 000 l’ont été en France).

L’étain, possible coupable

Les auteurs, dont certains sont experts auprès d’associations de victimes, ont analysé les tissus prélevés sur dix-huit femmes ayant subi un retrait chirurgical, suivant une méthode originale d’anatomopathologie. Ces données s’ajoutent à celles produites par l’analyse de dix autres cas publiée précédemment. « Dans la majorité des cas, nous observons une inflammation qui ne se limite pas aux trompes, mais qui se propage jusqu’à la paroi de l’utérus », explique le docteur Michel Vincent, coauteur de ces travaux. Ainsi, pour M. Vincent, pneumologue qui a développé de nouvelles méthodes d’anatomopathologie fondées sur la microscopie électronique, « le premier enseignement de ce travail est qu’il ne faut pas se limiter au retrait des trompes de Fallope dans les procédures d’explantation, mais qu’il faut procéder à une hystérectomie [un acte chirurgical consistant à retirer l’utérus] complète ».

« Nous formons l’hypothèse que l’étain de la soudure ne provoque pas seulement des effets locaux, mais qu’il se transforme dans l’organisme en organo-étain dont on connaît les effets neurotoxiques », docteur Michel Vincent

Il vous reste 64.15% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.