En avril 2009, quand un nouveau virus AH1N1 a semblé pouvoir engendrer une pandémie similaire à la grippe espagnole de 1918, les chercheurs s’étaient étonnés d’une combinaison inédite de fragments d’ARN d’origine aviaire, porcine et humaine dans son génome. Même s’il n’a pas été aussi meurtrier qu’on l’avait redouté, son apparition continue à susciter des recherches, comme en témoigne une étude publiée le 7 novembre dans Nature Microbiology. Hui-Ling Yen (université de Hongkong) et ses collègues ont inoculé à des porcelets des virus porcins d’origine aviaire isolés en Europe entre 1979 et 2011, pour voir à quel moment et par quels mécanismes ils étaient devenus très transmissibles chez le porc. Ils ont aussi créé des virus présentant les étapes successives supposées de ces évolutions. Et ont constaté qu’une période de faible transmission dans les élevages aurait pu être mise à profit pour prévenir le passage à l’homme, si une surveillance adéquate avait existé.
L’histoire revisitée du virus pandémique grippal de 2009
Une équipe internationale a reconstitué les mutations qui ont permis à un des ancêtres de ce virus, passé des oiseaux aux porcs, d’évoluer vers une plus grande transmissibilité, avant de contribuer au passage à l’homme.
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