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Le concept « One Health », une approche scientifique multidisciplinaire pour mieux prévenir les pandémies

Mieux anticiper les infections émergentes, avant que l’une d’elles ne dégénère en pandémie : tel est l’enjeu de la traque des microbes hébergés par la faune sauvage ou les animaux domestiques, suivie de la quête des meilleures ripostes pour prévenir leur transmission aux humains. Une approche non dénuée de risques.

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Publié le 11 avril 2022 à 18h30, modifié le 12 avril 2022 à 09h37

Temps de Lecture 14 min.

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Laboratoire de recherche au Centre de recherche et de formation en infectiologie de Guinée, à Conakry, le 30 avril 2019.

« Une seule santé » : sous ce nom abscons se cache un concept plus connu sous sa terminologie anglo-saxonne, « One Health ». Il s’intéresse aux liens étroits entre la santé humaine, la santé de la faune et celle des écosystèmes. Son principal mobile : nous préserver des zoonoses, ces maladies infectieuses transmises des animaux aux humains – ou inversement. Et nous prémunir ainsi du risque de pandémie.

Vétérinaires, écologues et éthologues, virologues, bactériologistes, infectiologues, épidémiologistes et médecins… sont ainsi invités à collaborer pour retracer les tours et détours qu’empruntent virus, bactéries et autres pathogènes, dans la nature ou dans les élevages, avant d’infecter notre espèce. Détecter la propagation de ces germes infectieux dans leurs réservoirs animaux. Repérer leur éventuel passage à notre espèce. Déterminer les comportements humains à risque. Identifier, enfin, les meilleures armes à déployer, sur le terrain, pour contrer ces offensives microbiennes. La démarche varie peu, mais doit être renouvelée dans chaque écosystème.

Il s’agit de surveiller pour anticiper, en somme. Et, en cas de circulation élevée d’un pathogène dans une population animale, « d’intervenir avant qu’il ne se transmette à l’homme puis ne se répande, le cas échéant, par des contaminations interhumaines », souligne Sylvain Baize, de l’Institut Pasteur-CIRI. Le concept recèle cependant une part d’ambivalence : en s’efforçant de prévenir un risque, les chercheurs ne risquent-ils pas au contraire, dans certains cas, de le favoriser ?

La menace de la « maladie X »

Le principal enjeu est de parer une menace sournoise : la « maladie X ». En clair, une maladie hypothétique due à un virus (ou à une bactérie) inconnu, de nature à provoquer une grave pandémie. En 2018, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait ajouté cette « maladie X » à la liste des pathologies qui pourraient mettre en péril l’humanité.

Troublante prophétie : deux ans plus tard, le Covid-19 frappait aux portes du monde entier. Ironie du sort, cette pandémie est un parfait modèle de « maladie X ». « Le Covid-19 est très probablement une zoonose due à l’introduction d’un coronavirus à partir d’un réservoir animal », rappelait le conseil scientifique français dans son avis du 8 février, consacré au concept « One Health ».

Depuis cette crise sanitaire, le concept a séduit la sphère politique. Brandie comme une incantation, la formule est censée verdir certains programmes. Cela fait plus de vingt ans, pourtant, que loin du tapage politico-médiatique, les chercheurs poursuivent leur traque des microbes dans le grand bestiaire de la nature. Autant de pierres à l’édifice du barrage qu’ils s’efforcent ainsi d’ériger contre un nouveau déferlement pandémique. En 2015, la revue One Health a même été créée par l’éditeur Elsevier.

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