Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Une inoculation psychologique pour contrer les « fake news »

Le visionnage de courtes vidéos décrivant les procédés rhétoriques des infox pourrait limiter la diffusion de celles-ci sur les réseaux sociaux, suggère une expérience menée en laboratoire et en vie réelle.

Par 

Publié le 20 septembre 2022 à 05h50, modifié le 03 février 2023 à 11h49

Temps de Lecture 4 min.

Read in English

Article réservé aux abonnés

Extrait de l’une des cinq vidéos présentant les mécanismes de désinformation et de manipulation.

Le 31 août, l’astronaute Thomas Pesquet a dû longuement expliquer sur Twitter que « bien sûr que oui, l’humain est allé sur la Lune pendant les missions Apollo », après que ses propos ont été déformés par des négateurs de la conquête par l’homme de notre satellite.

Enième illustration du fait que la désinformation en ligne continue d’être un problème sociétal majeur. Et ce, malgré la multiplication dans les médias de services de debunkers [de l’anglais debunk, « discréditer »], des journalistes qui, à l’image des Décodeurs du Monde, cherchent à vérifier des affirmations suspectées d’être fallacieuses. Comment trouver d’autres parades à ces « fake news » qui massivement se répandent sur les réseaux sociaux et, par ricochet, dans la société et les foyers ?

Une équipe internationale de chercheurs en psychologie des universités de Cambridge, Bristol (Royaume-Uni) et Perth (Australie) a réalisé une expérience inédite par son ampleur, à l’aide d’un partenariat avec le laboratoire Jigsaw (Google, Etats-Unis). Par vidéos interposées, ils ont « psychologiquement inoculé », expliquent-ils, de fausses nouvelles à faible dose à des internautes afin de stimuler, un peu à l’image d’un vaccin, l’immunité de ceux-ci envers la désinformation, et de leur apprendre à faire le tri entre le bon grain et l’ivraie. Les résultats obtenus, plutôt encourageants, ont été publiés dans Sciences Advances le 24 août.

« Nous avons eu l’idée par “inoculation” d’immuniser les gens contre les techniques de manipulation courantes en créant, en février 2018, le jeu des mauvaises nouvelles », explique l’auteur principal de la publication, Jon Roozenbeek, de l’université de Cambridge. L’idée de ces vidéos s’inscrit dans le prolongement de ce premier travail. »

Etude en labo et en « vie réelle »

Pour lancer cette nouvelle étude, les chercheurs ont imaginé cinq courts films de quatre-vingt-dix secondes qui présentent des techniques de manipulations fréquemment utilisées dans des pratiques de désinformation : le langage émotionnellement manipulateur, l’incohérence, les faux dilemmes, la technique du bouc émissaire et les attaques ad hominem.

Chacune des vidéos s’articule de la même façon : un premier message trompeur – par exemple dans le cas du langage manipulateur, une petite fille triste avec une voix off appelant à regarder la suite même si cela va faire pleurer –, puis vient un film d’animation pour décrypter la manipulation. « Quand le message est annoncé comme générant des émotions négatives telles que la peur, la colère ou le mépris, cela donne envie de regarder le reste de la vidéo », apprend-on. Enfin, un court exercice pratique conclut le film afin de vérifier que la technique de manipulation a été bien assimilée.

Il vous reste 61.55% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.