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Les troubles prémenstruels, enjeu négligé de santé publique

Un sondage international en ligne de grande ampleur révèle la prévalence du syndrome prémenstruel et met en lumière des différences de ressenti selon les pays d’un phénomène parfois tourné en dérision.

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Publié le 11 octobre 2022 à 06h00, modifié le 11 octobre 2022 à 18h47

Temps de Lecture 4 min.

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Encre rouge dans l’eau sur un fond blanc.

« Etre indisposée ». Selon le dictionnaire Larousse, « être légèrement souffrante ». Pour près de 2 milliards de femmes dans le monde, cela signifie avoir ses règles, accompagnées d’un possible syndrome prémenstruel (SPM) – symptômes physiques et/ou changements d’humeur légers, ou des troubles dysphoriques prémenstruels (TDPM), plus rares et comprenant des symptômes plus invalidants. Ces troubles, qui débutent quelques jours avant la période menstruelle, prennent généralement fin quelques heures après le début des règles. Or, les données pour les étudier à une échelle globale sont limitées. D’où l’idée d’une équipe de chercheurs des universités de médecine de Baltimore et de Virginie (Etats-Unis) de passer par la voie numérique en sondant des utilisatrices de l’application Flo Health (Flo, en France) qui propose de suivre les cycles menstruels. L’étude, qui rassemble les réponses de 238 114 femmes de 18 ans à 55 ans dans 140 pays a été publiée dans Women’s Mental Health le 26 août.

« Nous voulions déterminer dans quelle mesure les différents types de symptômes prémenstruels sont courants et s’ils ont un impact fonctionnel sur les femmes de manière régulière », explique Jennifer L. Payne, directrice du programme de recherche en psychiatrie de la reproduction à l’école de médecine de l’université de Virginie. Nous cherchions également à savoir s’il existait des différences entre pays. A ma connaissance, c’est la plus grande étude menée à ce jour. » Techniquement, ce questionnaire a été administré sur l’application à l’aide d’un chatbot (une intelligence artificielle conversationnelle), en dix langues (du chinois au russe), de mai 2017 à juin 2020.

Troubles indépendants de l’âge

Premiers résultats, les symptômes les plus courants exprimés mondialement sont les fringales, ressenties par 85 % des femmes interrogées, suivies par les sautes d’humeur ou l’anxiété (64 % à eux deux) et la fatigue (57 %). La fréquence de ces trois derniers symptômes est comparable à celle d’une étude réalisée en 2019 auprès de 43 000 femmes aux Pays-Bas. Jennifer L. Payne reconnaît avoir été surprise par la faible influence de l’âge sur la proportion des symptômes psychologiques (troubles de l’humeur/anxiété) quasi similaire dans les quatre groupes étudiés : 18-27 ans, 28-37 ans, 38-47 ans et 48-55 ans. Pour le médecin, cette « étude démontre que ces symptômes de l’humeur sont incroyablement courants et constituent un problème de santé publique essentiel à l’échelle mondiale ».

Autre tendance révélée par l’étude, 29 % des répondantes déclarent que leur SPM interfère avec leur vie quotidienne à chaque cycle menstruel – pour 35 % de femmes supplémentaires, il interfère « parfois ». Parmi les symptômes les plus fréquemment ressentis chaque mois, outre les trois susnommés (fringale, humeur et fatigue), figurent les tensions mammaires, des crampes abdominales, des problèmes de ballonnements, de prise de poids, de constipation ou de diarrhée, de migraines, etc. Ce sondage mondial permet également de confirmer que l’âge a bien des effets sur l’augmentation de certains symptômes physiques communément associés avec la période de périménopause, tels que les bouffées de chaleur, la baisse de libido, etc., que connaissent les répondantes de 48-55 ans.

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