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Thomas Clozel, de la médecine aux algorithmes prédictifs

Formé en France et aux Etats-Unis, l’hématologue a cofondé la start-up Owkin, qui utilise l’intelligence artificielle pour trouver le traitement le mieux adapté à chaque patient.

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Publié le 29 octobre 2022 à 18h00, modifié le 09 novembre 2022 à 17h47

Temps de Lecture 5 min.

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Thomas Clozel, cofondateur et président d'Owkin, à Paris en mars 2019.

A 15 ans, il se rêvait médecin chercheur avec un microscope. Vingt-cinq ans plus tard, l’hématologue Thomas Clozel a troqué sa blouse blanche de chef de clinique pour une tenue décontractée de start-upeur. Spécialisée en intelligence artificielle (IA), l’entreprise franco-américaine Owkin, qu’il a cofondée en 2016, est même devenue une « licorne » (valorisée à plus de 1 milliard d’euros) depuis que Sanofi a investi 159 millions d’euros dans son capital, en novembre 2021. « C’est juste une façon différente de faire ce que j’aime : de la recherche », assure celui qui, ces trois dernières années, a cosigné plusieurs articles scientifiques dans des revues cotées avec une kyrielle d’experts en oncologie issus du centre Léon-Bérard (Lyon), de l’institut Gustave-Roussy (Villejuif), de l’hôpital Henri-Mondor (Créteil), de l’Imperial College (Londres), etc.

Avec le sens de la formule, Thomas Clozel explique : « En médecine, l’intelligence artificielle apporte deux choses : l’accélération et l’augmentation. L’accélération, ce sont des diagnostics beaucoup plus rapides, comme en radiologie, en anatomopathologie [étude conjointe de l’anatomie et de la pathologie]. L’augmentation, ce sont les superpouvoirs, par exemple pour faire des prédictions sur les traitements. »

Sur cette dernière fonction de l’IA, Owkin a obtenu, le 2 septembre, une certification européenne pour deux solutions analysant des lames histologiques (tranche d’un organe observable au microscope) : l’une, développée en collaboration avec l’Institut Gustave-Roussy, pour prédire la probabilité qu’une personne atteinte d’un cancer du sein au stade précoce rechute après le traitement ; l’autre pour effectuer, dans le cas de tumeurs du cancer colorectal, une première identification du biomarqueur « MSI » (instabilité microsatellitaire), qui nécessite un traitement supplémentaire.

Tombé dans la marmite

Comment, sans avoir été geek et après un internat mixte entre recherche et médecine à l’université Paris-XII, se retrouve-t-on dans une start-up d’IA franco-américaine ? Difficile de ne pas évoquer l’exemple parental. Le jeune Thomas, né en Lorraine, est tombé tout petit dans une marmite mêlant médecine, recherche et… entrepreneuriat.

Ses parents, Martine et Jean-Paul, respectivement pédiatre et cardiologue, ont quitté la France à 28 ans pour l’université de Californie à San Francisco. « Ils ont tellement adoré la recherche là-bas qu’ils ont arrêté la médecine, sont partis chez Roche [le groupe pharmaceutique] puis ont créé Actelion avec deux autres personnes. Devenue la plus grande biotech européenne, l’entreprise a été revendue [en 2017, à Johnson & Johnson] 30 milliards de dollars, le deuxième plus gros rachat de l’histoire de la pharmacie », résume-t-il d’un trait. Un parcours « inspirant » qu’il n’a pas cherché d’emblée à suivre, affirme-t-il, mais qui de facto lui a montré que le passage d’un monde à l’autre était possible.

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