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La dépression post-partum, un mal enfin mesuré en France

Entre 15 % et 20 % des mères souffrent d’une dépression dans l’année suivant la naissance de leur enfant. Dépister le plus tôt possible est un enjeu car les conséquences n’ont rien à voir avec le baby blues. Depuis juillet, un entretien de prévention est obligatoire.

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Publié le 14 novembre 2022 à 11h30, modifié le 16 novembre 2022 à 09h56

Temps de Lecture 5 min.

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Même les personnes les plus endurcies ne sont pas à l’abri. Laure Manaudou a confié récemment avoir fait une dépression post-partum pendant un an. « Je me suis sentie submergée, étouffée, c’était trop… », a expliqué la nageuse et championne olympique dans une vidéo sur Brut, le 11 octobre. « En tant que sportive, je suis censée être dure… Or, j’étais fatiguée, énervée, j’avais l’impression de ne pas savoir m’occuper de mon fils, le troisième. » Laure Manaudou fait partie des nombreuses femmes qui ont souffert d’une dépression post-partum, l’un des sujets portés par la Société française de médecine périnatale lors de ses dernières journées nationales, à Lille, du 12 au 14 octobre.

Selon l’enquête nationale périnatale 2021, menée auprès de 12 723 femmes, publiée en octobre, 16,7 % des femmes ayant accouché en mars 2021 ont présenté des signes de dépression post-partum deux mois après l’accouchement. Ces scores, mesurés pour la première fois, ont été calculés sur la base des dix questions de l’échelle de dépression postnatale d’Edimbourg (EPDS). « Ces chiffres sont concordants avec les autres pays similaires à la France, avec un taux de dépression maternelle postnatale variant de 15 % à 20 %, avec un pic de fréquence à deux-quatre mois et un autre à six mois », constate Camille Le Ray, chercheuse à l’Inserm et gynécologue-obstétricienne à la maternité Port-Royal (Paris), qui a coordonné l’étude. Les pères ou coparents ne sont pas épargnés, mais il existe moins de données sur le sujet.

« Ces chiffres nous inquiètent, observe Anne Chantry, sage-femme et chercheuse à l’Inserm. Cela veut dire qu’une femme sur sept n’est pas bien après son accouchement, ce qui représente plus de 100 000 femmes par an. C’est inquiétant d’un point de vue sociétal, car la plupart des grossesses sont désirées. L’état de la femme se serait dégradé pendant la grossesse et/ou après l’accouchement. »

Rien à voir avec le baby blues

La dépression post-partum se distingue du baby blues, un événement transitoire attendu qui concerne de 30 % à 80 % des accouchées dans la semaine qui suit, et qui dure de sept à dix jours. Comme pour d’autres types de dépression, « ces femmes perdent toute forme d’envie, ont un sentiment de tristesse, d’isolement, ce qui peut altérer leur santé et celle de leur bébé », constate Anne Chantry. « Les mères ont un sentiment d’incapacité à s’occuper de leur bébé, se disent que les autres seront plus à même de le faire, ce qui est spécifique de la dépression post-partum », décrit Sylvie Viaux-Savelon, pédopsychiatre périnatale à l’hôpital de la Croix-Rousse, à Lyon.

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