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Course-poursuite entre les chasseurs de météorites et le Muséum

Le plus gros fragment du météore tombé en Seine-Maritime, le 13 février, sera exposé, avec le reste de la récolte normande, au Muséum national d’histoire naturelle, à Paris, pendant cinq ans, après bien des péripéties.

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Publié le 30 mai 2023 à 18h00, modifié le 31 mai 2023 à 12h08

Temps de Lecture 5 min.

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La météorite Saint-Pierre-le-Viger, tombée en Normandie, le 13 février 2023.

« C’était un astéroïde de 1 mètre de diamètre et d’environ 1 tonne aperçu à plus de 200 000 kilomètres de la Terre. Et, soixante-douze heures après, on en avait un morceau dans la main », raconte, encore tout émue, Brigitte Zanda, trois mois et demi après cette découverte. L’enseignante-chercheuse au Muséum national d’histoire naturelle n’en était pourtant qu’au début de l’aventure.

Pour la première fois en France, et seulement la troisième dans l’histoire des sciences, un objet interplanétaire observé par des astronomes était identifié comme faisant route vers la Terre (l’astéroïde), puis vu, photographié et filmé lors de son entrée dans l’atmosphère (le météore), et enfin retrouvé sous forme de fragments (les météorites). Un enchaînement exceptionnel… et public. En même temps que le réseau Vigie-Ciel mobilisait scientifiques et volontaires pour tenter de retrouver dans le sol normand le maximum de témoignages de cet événement, les chasseurs de météorites ont afflué de France, d’Allemagne ou de Pologne. Une course contre la montre était lancée.

La première météorite de 93 grammes trouvée par une étudiante dans un champ de Saint-Pierre-le-Viger (Seine-Maritime), le 15 février, deux jours après le flash lumineux observé au-dessus de la Manche, signait le succès du programme de sciences participatives Fripon Vigie-Ciel. Mis en place depuis 2017 pour associer des chercheurs (Muséum, Observatoire de Paris, universités Paris-Sud, de Grenoble, etc.) et des amateurs, le dispositif comprend une centaine de caméras réparties sur le territoire afin de déterminer la zone de chute d’éventuelles météorites et tenter de les retrouver.

A la différence des objets archéologiques capables de patienter sous terre, les météorites peuvent rapidement se dégrader. « Ce sont les seuls objets naturels qui contiennent du métal. Donc, ils rouillent. Il faut les sortir vite de terre si l’on veut analyser leurs propriétés », explique Brigitte Zanda, astrophysicienne et cosmochimiste.

Le plus mercantile des chasseurs de météorites, en ramassant un tel caillou de terre, contribue donc à le préserver. « Ce ne sont pas nos ennemis, nous avons aussi besoin d’eux, mais un cadre réglementaire manque, alors qu’aucune loi ne dit qui est le propriétaire d’une météorite trouvée sur le sol français », ajoute la chercheuse.

« Fragmentation catastrophique »

Il se trouve que les Américains Steve Arnold et Roberto Vargas, réputés pour la mise aux enchères du moindre gramme de météorite tombé du ciel, n’ont pas tardé à rappliquer. Forts de plus de vingt ans d’expérience à travers le monde, ils ont, sans doute mieux que d’autres, su orienter leurs recherches. L’ellipse dessinée au sol par la dispersion des fragments s’étale, en effet, généralement sur plusieurs kilomètres.

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