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Un bateau cousu main, long de 12 mètres et vieux de 3 000 ans, découvert près d’une plage de Croatie

C’est de loin le plus ancien exemple de navire entièrement cousu de Méditerranée. Cette épave exceptionnelle sortira de l’eau, début juillet, près d’une plage du nord de la Croatie.

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Publié le 20 juin 2023 à 17h48, modifié le 21 juin 2023 à 10h18

Temps de Lecture 2 min.

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L’épave découverte dans la baie de Zambratija, en Croatie.

C’est une épave exceptionnelle qui s’apprête à sortir de l’eau, début juillet, sous les yeux d’une équipe de chercheurs français et croates. Ce bateau, qu’une première datation au carbone 14 a permis de situer entre la fin du XIIe siècle av. J.-C. et la fin du Xe siècle av. J.-C., est, de loin, le plus ancien exemple de navire entièrement cousu de Méditerranée. Certes, il existait des embarcations cousues sur le Nil plusieurs siècles plus tôt, « mais cela n’a rien à voir avec cette technique qui s’est développée de façon indépendante en Méditerranée », précise Giulia Boetto (CNRS), qui dirige le programme de recherche « Adriboats, navires et navigation en Adriatique orientale dans l’Antiquité ». Cette épave, découverte en 2008 par 2 mètres de fond, à 600 mètres d’une plage touristique du nord de la Croatie, va faire l’objet d’un ambitieux programme de recherche et de sauvegarde.

Tout est parti d’un pêcheur de la baie de Zambratija qui avait repéré depuis longtemps ce qu’il prenait pour des restes d’une barque contemporaine. Jusqu’à ce qu’un de ses amis fasse venir deux archéologues du musée local pour leur montrer un site sous-marin voisin… et qu’ils en profitent pour aller voir ce bout de bois dépassant du sable. A la vue des petits trous caractéristiques dans les planches, ils ont tout de suite pensé à un bateau dont les planches de la coque étaient cousues entre elles comme dans l’Antiquité.

Epoque préromaine

La plus grande surprise est venue de la datation de l’épave, réalisée à l’issue de deux campagnes, en 2011 et en 2013, à partir de quatre échantillons, alors que ce type de construction navale était considéré comme étant l’apanage de l’époque romaine impériale dans le golfe de Venise. Ce bateau de plus de 12 mètres de long, désormais entièrement dégagé, a manifestement encore des choses à apprendre aux scientifiques du Centre Camille-Jullian (CNRS-université d’Aix-Marseille) et du Musée archéologique d’Istrie (Pula, Croatie).

Affiner sa datation permettrait d’éclairer cette époque préromaine pendant laquelle le peuple occupant l’Istrie, les Liburniens, s’était fait, à en croire des récits ultérieurs, une réputation de pirates. Et retrouver des fibres sur ce bois d’orme donnerait des indications sur la nature des ligatures et sur la façon dont l’étanchéité de la coque était assurée.

Autre mystère qui intrigue Giulia Boetto, la planche centrale. « Cette pièce évidée, qui fait office de quille, fait, bien sûr, penser aux techniques très anciennes des embarcations monoxyles », c’est-à-dire taillées dans un tronc d’arbre, souligne la chercheuse. Le bateau de Zambratija serait ainsi le dérivé d’une pirogue. Ses occupants naviguaient à la pagaie.

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