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A l’hôpital Avicenne, un dispositif original de prise en charge du syndrome de l’intestin irritable

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Publié le 12 septembre 2023 à 06h00, modifié le 27 septembre 2023 à 11h47

Temps de Lecture 7 min.

Gilles (le prénom a été modifié), un patient souffrant du syndrome de l’intestin irritable, montre les médicaments qu’il a pris depuis quatre ans : aucun ne le soulage de ses douleurs. A l’hôpital Avicenne, à Bobigny, le 11 juillet 2023.

Une à une, Gilles (tous les prénoms des patients ont été modifiés) sort les boîtes des médicaments auxquels il a eu recours ces quatre dernières années. « J’ai essayé ça, mais ça ne me fait rien, ça non plus. » Au total, plus d’une dizaine d’emballages s’empilent sur le bureau du gastro-entérologue Fabien Wuestenberghs, à l’hôpital Avicenne de Bobigny (AP-HP), qui examine minutieusement le dossier médical de ce garagiste de 49 ans. Soit un épais classeur contenant les résultats d’au moins deux coloscopies, une biopsie des intestins, un scanner abdominal, un scanner par émission de positons (PET-scan) et toute une batterie d’examens divers. Aucun ne montre d’anomalie organique, ni d’inflammation.

Gilles souffre du syndrome de l’intestin irritable (SII), aussi connu il y a quelques années sous le nom de « syndrome du côlon irritable » ou « colopathie fonctionnelle ». Un mal insaisissable, qui touche de 5 % à 10 % de la population, selon différentes études scientifiques, soit plus de 3 millions de personnes en France. Les symptômes de ce patient alternent entre diarrhée et constipation, mais surtout des douleurs permanentes, au niveau du ventre, du dos et de la cavité pelvienne, ainsi que des brûlures gastriques, des flatulences et des « claquements des intestins ». « Sur vingt-quatre heures, j’ai mal pendant vingt heures, résume, fataliste, le garagiste de l’Oise. Je n’ai plus envie de rien faire, je suis fatigué en permanence, je n’ai plus faim. » Depuis le début des symptômes, en 2019, il a perdu 15 kilos.

Après avoir multiplié les consultations de médecine générale et de gastro-entérologie pendant quatre ans, sans aucune amélioration de son état, il a décidé de prendre rendez-vous à l’hôpital de jour à destination des personnes atteintes de cette maladie mis en place il y a six mois dans les locaux de l’hôpital Avicenne à Bobigny. Deux jours par semaine, des patients sont reçus successivement par un gastro-entérologue, une diététicienne et un psychologue. A la fin de la journée, les trois professionnels de santé se réunissent et proposent plusieurs options thérapeutiques au patient. « Cela permet d’avoir une vision globale de chaque cas », souligne Jean-Marc Sabaté, gastro-entérologue à la manœuvre de ce dispositif, encore rare en France.

Fabien Wuestenberghs, gastro-entérologue, reçoit Gilles (le prénom a été modifié) en consultation, à l’hôpital Avicenne, à Bobigny, le 11 juillet 2023.

Adaptation du régime alimentaire

Le même jour sont reçus deux autres patients. Mathilde, jeune blonde pimpante de 26 ans, souffre depuis sa naissance de problèmes digestifs et « sait gérer, puisqu’elle a grandi avec », malgré une errance médicale d’une quinzaine d’années. La jeune femme, qui ne mange pas le soir et prend un Smecta avant les réunions trop longues pour éviter les mauvaises surprises, a hâte de tester un nouveau traitement, l’ondansétron, un médicament indiqué au cours de certaines chimiothérapies dans la prévention des nausées et vomissements. Jean-Marc Sabaté l’utilise en repositionnement pour le SII, bien qu’aucune indication n’ait encore été validée dans ce cadre.

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