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Bertin Nahum, serial innovateur de robots chirurgicaux

L’ingénieur français propose un quatrième automate, un bras articulé destiné à l’ablation de tumeurs abdominales. Retour sur un parcours hors norme, de l’orphelinat aux honneurs des prix internationaux, en passant par l’aventure des start-up.

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Publié le 14 octobre 2023 à 18h00, modifié le 16 octobre 2023 à 10h21

Temps de Lecture 5 min.

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Bertin Nahum, à Paris, le 13 septembre 2018.

Il a déménagé à Miami (Floride) cet été, juste à temps pour la rentrée scolaire de ses deux derniers. L’ingénieur montpelliérain Bertin Nahum s’installe outre-Atlantique pour promouvoir en personne son dernier robot Epione, bras articulé qui permet de réaliser des ablations de tumeurs du foie.

Le quinquagénaire, basé désormais dans la filiale américaine de son entreprise, Quantum Surgical, n’arrive pas en terre inconnue. En octobre 2022, sa start-up a reçu à New York le prix Galien USA, qui distingue depuis cinquante ans des « innovations d’exception » dans la santé.

Epione est son quatrième « bébé technologique » – ils portent tous des prénoms féminins – après Brigit, consacré à la chirurgie du genou, Rosa Brain pour la neurochirurgie et Rosa Spine, destiné aux opérations de la colonne vertébrale. Ces trois derniers ont été cédés à l’américain Zimmer Biomet avec son ancienne société, Medtech, en 2017. « Ça a fait grincer des dents, mais je n’avais pas d’autre solution », soulignait-il au journal Le Monde en 2022.

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Désormais plus d’un millier de Rosa équipent des hôpitaux du monde entier et Bertin Nahum se dit presque sans regret. « Pour aller plus loin, nous savions que cela allait requérir des moyens que nous n’étions pas capables de mobiliser, explique-t-il. Et pour l’emploi, ils [les dirigeants de Zimmer Biomet] ont triplé le nombre de salariés, près de 250 aujourd’hui, faisant de Montpellier leur centre de recherche mondial pour la robotique chirurgicale. »

Place désormais à Epione – du nom de la déesse grecque de l’apaisement de la douleur – qui « guide une ou plusieurs aiguilles insérées à travers la peau pour détruire, par radiofréquence ou cryoablation notamment, une tumeur, sans recours à une lourde chirurgie parfois difficile à supporter pour une personne malade », explique Bertin Nahum. Le chemin emprunté par ces aiguilles est préalablement programmé par un radiologue interventionnel sur un double numérique du patient.

« Cibler des tumeurs mal placées »

« Cela permet de cibler des tumeurs très petites ou mal placées, auparavant quasi inaccessibles », précise le professeur Laurent Milot, de l’hôpital Edouard-Herriot de Lyon, qui l’utilise depuis novembre 2022. « Environ 20 % des 70 personnes déjà opérées chez nous n’auraient pas pu l’être avant, estime-t-il. On peut aussi traiter très précisément de grosses tumeurs en évitant des structures à risque tels les vaisseaux [sanguins]. Je viens de réaliser une intervention avec six aiguilles en parallèle. »

Les usages du bras articulé vont grandissant : au dernier congrès de la Société européenne de radiologie cardiovasculaire et interventionnelle – du 9 au 13 septembre à Copenhague, au Danemark –, l’Institut Gustave-Roussy de Villejuif (Val-de-Marne) a présenté une nouvelle fonctionnalité désormais autorisée en Europe, l’ablation de tumeurs au poumon. Et le premier site européen de lutte contre le cancer teste une autre application. « Nous travaillons avec l’accord des patients pour faire des navigations dans l’os et atténuer des douleurs métastatiques. Nous essayons de faire de l’orthopédie sans ouvrir », explique le professeur Thierry de Baère.

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