Qui coordonnera en France la recherche en biologie et santé ? Philippe Berta, député MoDem du Gard, a ajouté, jeudi 26 octobre, une nouvelle proposition au débat lancé par le président de la République, le 16 mai, à l’Institut Curie. Emmanuel Macron appelait à un plan d’action « pour avoir une recherche biomédicale plus unifiée et plus efficace ».
Rapporteur de la commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale pour avis du volet recherche du projet de loi de finances pour 2024, Philippe Berta propose de confier à l’Agence de l’innovation en santé la fonction de pilotage global. Sous la forme d’une direction interministérielle de la recherche et de l’innovation en santé placée sous la tutelle de Matignon, « cette structure aurait pour objet d’assurer la mise en cohérence des stratégies de recherche biomédicale des tutelles ministérielles et des grands opérateurs, et la mise en synergie des différents acteurs, afin de lutter contre les cloisonnements de toute sorte. Elle interviendrait sur l’intégralité de la chaîne de valeur, de la recherche fondamentale à la valorisation, à travers des structures internes ad hoc », plaide le député, lui-même ancien chercheur en génétique au CNRS et à l’Inserm et professeur des universités.
Il prend ainsi le contrepied des recommandations du rapport que le géophysicien Philippe Gillet a remis le 15 juin à Sylvie Retailleau, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, au titre de la mission sur « l’écosystème de la recherche et de l’innovation » qui lui avait été confiée. Le géophysicien préconisait de structurer la programmation de la recherche autour des organismes nationaux de recherche (ONR) qui seraient transformés en agences de programmes. Dans la foulée, Mme Retailleau a confié, le 13 juillet, avec ses collègues de la santé et de l’industrie, François Braun et Roland Lescure, une mission à Raymond Le Moign, directeur général des Hospices civils de Lyon, et Manuel Tunon de Lara, professeur des universités, pour proposer un « plan de rénovation de la recherche biomédicale ». Un plan dans lequel l’Inserm se voit confier la préfiguration d’une agence de programmes en santé.
Un éparpillement préjudiciable
Philippe Berta ne remet pas en cause le constat de départ ni la nécessité de faire émerger une structure nationale de pilotage et de coordination de la recherche biomédicale. « Il suffit de regarder sur Internet qui fait en France de la recherche en infectiologie. Quand on voit le nombre de structures publiques qui interviennent dans ce domaine, sans relations entre elles, ça fait peur », résume-t-il. Autre exemple d’un éparpillement qu’il juge préjudiciable, « l’Inrae, sous la tutelle du ministère de l’agriculture, qui travaille aussi sur la santé humaine ».
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