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Prématurés : mieux vaut ne pas couper le cordon ombilical trop tôt

Après la naissance, sectionner cet organe de façon différée réduit la mortalité des bébés nés avant terme, comme le confirment deux méta-analyses publiées dans « The Lancet ».

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Publié le 30 novembre 2023 à 06h00

Temps de Lecture 3 min.

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Une infirmière s’occupe d’un bébé prématuré dans l’unité de soins intensifs néonatals du Lancashire Women and Newborn Centre, de l’hôpital de Burnley, dans le nord-ouest de l’Angleterre, le 15 mai 2020.

Avec la médicalisation de l’accouchement au XXᵉ siècle et sur la base de certaines croyances − obstacle à la délivrance du placenta et au premier cri du bébé −, couper le cordon ombilical du nouveau-né dans les toutes premières secondes après sa naissance était devenu la norme.

Pourtant, cet organe, qui apporte tout au long de la grossesse l’oxygène, les nutriments et l’eau dont le fœtus a besoin, et permet aussi d’éliminer les déchets, s’avère aussi utile après la naissance. Tant qu’il n’est pas clampé, les échanges se poursuivent pendant cinq à dix minutes, assurant au nouveau-né un apport d’oxygène, d’hémoglobine − et donc de fer − et de cellules souches, avant de s’arrêter de façon naturelle. De plus, « si l’on clampe le cordon avant que le bébé respire, on gêne la transition physiologique de la circulation du sang, ce qui peut conduire à un ralentissement du cœur », explique Elsa Kermorvant, cheffe adjointe du service de pédiatrie et de réanimation néonatale à l’hôpital Necker (AP-HP, Paris).

Déjà en 1801, Erasmus Darwin, médecin, botaniste et grand-père de Charles, faisait l’éloge du clampage tardif, affirmant que la ligature et la section du cordon ombilical effectuées trop tôt étaient « très nuisibles à l’enfant » et que le cordon « devrait toujours être laissé à l’enfant tant qu’il n’a pas respiré à plusieurs reprises. (…) Sinon l’enfant est beaucoup plus faible (…) ».

Depuis plus de dix ans, de nombreuses instances de santé recommandent de différer le clampage. Le Comité de liaison international sur la réanimation (Ilcor) et l’Organisation mondiale de la santé ont ainsi fixé le seuil entre une et trois minutes pour tout nouveau-né ne nécessitant pas de réanimation immédiate. En France, la Haute Autorité de santé préconise d’attendre au-delà de trente secondes après la naissance.

Maintien au chaud

Qu’en est-il pour les bébés prématurés ? « Le clampage immédiat compromet l’adaptation à la vie extra-utérine, affirme Elsa Kermorvant. On sait qu’avec un clampage différé ces nouveau-nés requièrent moins de traitements pour l’hypotension, font moins d’hémorragies intracrâniennes, d’entérocolites nécrosantes [nécrose et inflammation de la muqueuse intestinale] et ont une réduction du risque d’anémie. » Mais les recommandations internationales sont restées prudentes jusqu’ici.

Deux méta-analyses du Conseil national de la santé et de la recherche médicale (NHMRC) de l’université de Sydney (Australie), publiées dans The Lancet le 14 novembre, en confirment les bienfaits. Les données de plus de soixante études incluant près de 10 000 bébés ont été compilées, formant l’une des plus grandes bases de données dans ce domaine de recherche.

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