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« La PMA est une médecine hasardeuse en l’absence de diagnostic préimplantatoire »

Dans une tribune au « Monde », des spécialistes de la reproduction plaident pour l’autorisation en France de la recherche d’anomalies chromosomiques sur les embryons issus de fécondations in vitro, qui permettrait de limiter les échecs de conception.

Publié le 19 décembre 2023 à 14h00, modifié le 27 février 2024 à 11h29 Temps de Lecture 3 min.

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Absence d’implantation de l’embryon, fausses couches, anomalies du développement fœtal font partie du lot quotidien des patientes en parcours de procréation médicalement assistée (PMA). Après une fécondation in vitro (FIV), les échecs sont nombreux, douloureux et nécessitent de répéter les tentatives, de multiplier les transferts d’embryons.

Pourtant, dans le cas d’une FIV, il est aujourd’hui possible d’analyser les très jeunes embryons (trois à six jours) au moyen d’un diagnostic génétique préimplantatoire. Cet examen, appelé DPI-A, permet de vérifier que les embryons ne sont pas porteurs d’anomalies chromosomiques ou métaboliques, avant leur implantation dans l’utérus de la femme. Car ces anomalies sont fréquentes. Elles sont présentes chez 40 % à 90 % des embryons, selon l’âge des patientes. Lorsque c’est le cas, ces embryons, dits « aneuploïdes », ne permettront pas la naissance d’un enfant en pleine santé. Les femmes en parcours de PMA étant souvent plus âgées, ces anomalies augmentent et, avec elles, les échecs de conception.

Connaître les potentialités de développement d’un embryon réduirait, pour cette population à risque, le recours à une médecine hasardeuse et les drames vécus par les arrêts de grossesse. Le DPI-A n’augmente pas les chances pour un couple d’avoir un enfant, car il ne « répare » pas les embryons porteurs d’anomalies. Mais il permettrait de réduire le délai pour obtenir une naissance viable, diminuerait le nombre de fausses couches, les grossesses multiples et les transferts d’embryons non viables. Cela permettrait aussi de transférer un seul embryon, d’éviter la congélation d’embryons anormaux et d’identifier les patientes à très faibles chances en assistance médicale à la procréation (AMP).

Questions éthiques

La loi française autorise à titre exceptionnel la réalisation de ce DPI-A lorsqu’une pathologie génétique a été clairement identifiée dans la famille. Cependant, la majorité des aneuploïdies surviennent chez des femmes qui n’ont pas ces risques familiaux et qui pourtant subissent échecs répétés et fausses couches après une AMP. Comment dès lors expliquer que cette même loi interdise le DPI-A dans ces situations ?

Écouter aussi La PMA, un parcours du combattant ?

Pour comprendre la réticence du législateur, il faut s’intéresser aux questions éthiques soulevées par le DPI-A. La première question est simple : à partir de quand l’embryon devient-il humain ? Pour certains, il l’est dès le premier instant de la conception. Pour d’autres, il s’agit d’une simple structure pluricellulaire jusqu’au 7e ou 14e jour. D’autres encore estiment que l’embryon devient humain seulement lorsqu’il est implanté dans le corps d’une femme.

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