Dix mille pas et plus. Dès l’entrée du bâtiment, l’inscription au-dessus de l’interphone donne le ton : « Accueil deuxième étage, c’est pas si haut à pied. » L’aménagement et la décoration du hall de ce petit immeuble moderne de Courbevoie (Hauts-de-Seine) sont à l’avenant. Ici, tout invite à se bouger, avec le sourire. Sur un mur noir, un parachute en trompe-l’œil propose de faire la chaise (se tenir le dos droit contre le mur, les cuisses parallèles au sol, comme si l’on était assis). Au sol, des lignes colorées dirigent ostensiblement les visiteurs vers l’escalier, une signalétique appuyée par des messages incitatifs en grosses lettres sur les murs. Les rebelles tentés de se diriger vers l’ascenseur au fond ont droit à un humoristique « Vous avez encore le choix d’utiliser votre énergie en prenant l’escalier plutôt que l’ascenseur ». Ce moyen de transport « représente de 5 % à 8 % de la consommation énergétique d’un bâtiment », souligne un panneau à côté des portes battantes.
Les candidats à l’ascension à pied, eux, sont encouragés d’un « Grimpez, sept minutes d’escaliers par jour, – 50 % de risque cardio-vasculaire sur dix ans », inscrit sur les trois premières marches. De fait, il a été prouvé qu’une pratique régulière de cette activité, qui sollicite le cœur et l’appareil respiratoire – surtout en montée –, et renforce les muscles – en montée comme en descente –, réduit le risque d’infarctus et d’accident vasculaire cérébral.
Alors que les cages d’escalier des immeubles modernes sont généralement sinistres et peu accessibles, puisque les escaliers ne sont considérés que comme une option de secours, celle-ci tranche par son décor coloré et dynamique, sur le thème de l’escalade et de la montagne. Deux étages plus tard, on arrive dans de pimpants bureaux, où règne le même esprit.
Vélos-bureaux et bureaux debout, sièges ballons, accessoires multiples et variés en libre accès (sac de boxe avec gants, cible de fléchettes, minipanier de basket, échelle pour s’étirer ou faire des abdos…) incitent à l’activité, tant pendant le travail que lors des moments de pause. De même que les multiples messages sur les murs, qui vous rappellent qu’il est bon de ne pas rester assis trop longtemps. Des moyens ludiques de lutter contre la sédentarité et ses nombreux méfaits sur la santé. Comme le proclament les Britanniques, « sitting is the new smoking » (« rester assis est le nouveau tabagisme »).
Adopter les mêmes réflexes en télétravail
Siège de l’agence de communication et de graphisme Printvallée, ces locaux sont en quelque sorte l’appartement témoin de Mazam, une société de réaménagement des espaces de travail, qui se lance dans le design actif. « Le principe de ce concept, c’est d’inciter à l’activité physique de façon libre et spontanée », précise Christophe Mazières, président de Printvallée et fondateur de Mazam, avec Nicolas Paugam.
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