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Le cytomégalovirus, première cause de surdité non génétique chez l’enfant

Le Parlement a voté fin 2023 pour que l’Etat puisse, après avis de la Haute Autorité de santé, mettre en place un dépistage systématique, chez les femmes enceintes, de ce virus, qui peut être à l’origine de troubles neurologiques et d’atteintes de l’audition du fœtus.

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Publié le 05 février 2024 à 17h30

Temps de Lecture 3 min.

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Image du cytomégalovirus au microscope électronique.

En votant la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024, les parlementaires ont ouvert la voie au dépistage du cytomégalovirus (CMV) chez la femme enceinte. L’article 44 du PLFSS prévoit en effet que l’Etat puisse mettre en place, après avis de la Haute Autorité de santé (HAS), un programme de dépistage du cytomégalovirus de façon systématique chez la femme enceinte.

Peu connue du grand public, cette infection, due au virus de la famille des herpès, se transmet par les sécrétions corporelles (salive, éternuements, larmes, urine…) et ses symptômes évoquent une légère grippe. Si elle est dans la majorité des cas sans conséquence, elle peut, chez la femme enceinte, être à l’origine de troubles neurologiques et d’atteintes de l’audition du fœtus.

En France, chaque année, sept nouveau-nés sur mille sont infectés in utero. Dans les faits, le CMV est la première cause d’infection congénitale devant la toxoplasmose et la rubéole. Il est aussi la première cause non génétique de surdité latérale ou bilatérale, soit 20 % des cas de surdité. Il n’existe à l’heure actuelle aucun traitement pour guérir le fœtus infecté.

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« Près de 80 % des handicaps induits par le CMV sont évitables par la réalisation de ce dépistage systématique et précoce », avait déclaré la députée du Loiret Stéphanie Rist (Renaissance) devant la commission des affaires sociales pour justifier son amendement. Cette idée ne date pas d’hier. De nombreux médecins appellent de leurs vœux sa mise en place dès le début de la grossesse, au même titre que la toxoplasmose et la rubéole.

Un risque élevé au premier trimestre de grossesse

Dans un avis de 2020, l’Académie de médecine le réclame aussi. Yves Ville, chef de la maternité de l’hôpital Necker-Enfants malades (AP-HP), en a fait, lui, sa croisade depuis plus de vingt ans. Sans succès. « Le Haut Conseil de la santé publique s’est prononcé contre à chaque fois. Parmi ses arguments : la génération d’un stress injustifié pour la plupart des femmes dépistées, ainsi que l’absence d’un traitement efficace, se désole-t-il. Cinquante pour cent des femmes en âge de procréer n’ont jamais rencontré ce virus, ni développé une immunité contre lui ; entre 0,5 % et 1 % vont s’infecter pendant la grossesse, et le taux de transmission au fœtus est de 30 % au premier trimestre. » Or, c’est à cette période de la gestation que le risque d’atteinte neurosensorielle est le plus élevé. « Vingt pour cent des fœtus infectés feront une forme grave et 10 % auront des troubles auditifs », précise Olivier Picone, gynécologue obstétricien à l’hôpital Louis-Mourier de Colombes (Hauts-de-Seine) et par ailleurs président du Groupe de recherche sur les infections pendant la grossesse.

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