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Les acouphènes altèrent l’attention et le plaisir de la musique

Les premiers résultats d’une équipe française travaillant depuis 2020 sur ses « sons fantômes » montrent des altérations comportementales comme une réponse plus lente aux stimuli d’alerte.

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Publié le 12 février 2024 à 18h00, modifié le 13 février 2024 à 11h57

Temps de Lecture 2 min.

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Les acouphènes sont souvent liés à un traumatisme acoustique ou au vieillissement de l’oreille.

Souffrir d’acouphènes entraîne une attention altérée et moins de plaisir à écouter de la musique. C’est ce qui ressort des premiers résultats de recherches menées sur des personnes souffrant de ces fameux bruits dits subjectifs : sifflements, bourdonnements ou encore grésillements constants, qui se manifestent par la perception d’un « son fantôme » en l’absence de stimulus sonore externe. Des symptômes souvent liés à un traumatisme acoustique ou au vieillissement de l’oreille (presbyacousie).

Tous âges confondus, 14,4 % des adultes sont touchés par les acouphènes dans le monde (740 millions) selon une méta-analyse publiée en août 2022 dans la revue Jama Neurology et réalisée par des chercheurs italiens, allemands, suédois, néerlandais et britanniques. Ils ont passé en revue 767 publications et retenu 113 articles scientifiques entre 1972 et 2021 pour évaluer la prévalence et l’incidence des acouphènes au niveau mondial. Le retentissement est très variable d’un individu à l’autre, pouvant aller d’une simple gêne à un handicap sévère dans la vie quotidienne (problèmes de sommeil, irritabilité, hypersensibilité au bruit…) L’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), qui a consacré un dossier à ce trouble en octobre 2023, estime qu’une personne sur dix y est confrontée en France. Les formes très invalidantes représentant moins de 1 % des cas.

Baptisées Audicog, les recherches – menées par Séverine Samson, professeure de neuropsychologie à l’université de Lille, Alain Londero, oto-rhino-laryngologiste, et leur équipe à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (Hôpital européen Georges-Pompidou et Pitié-Salpétrière) et à l’Institut du cerveau – examinent par neuro-imagerie fonctionnelle les changements de réseaux des neurones liés aux acouphènes, tout en évaluant le profil auditif, socio-émotionnel et cognitif des sujets atteints. Soutenu par la Fondation pour l’audition, ce projet vise aussi à isoler des réseaux neuronaux spécifiques qui pourront être la cible de futurs traitements thérapeutiques.

Une fatigue auditive excessive

« On sait déjà beaucoup de choses sur les acouphènes mais on n’arrive pas forcément à les mettre toutes ensemble », souligne Séverine Samson. « Avec Audicog, notre objectif vise essentiellement à mieux comprendre quels sont les facteurs cognitifs impliqués dans l’intolérance induite par les acouphènes et à essayer de ne garder que ce qui est spécifique à l’acouphène, ajoute Alain Londero. C’est-à-dire en excluant tous les facteurs confondants : perte auditive, anxiété, troubles du sommeil, dépression qui pourrait être liée… » Une fois cette dissociation effectuée, l’équipe espère que des approches thérapeutiques beaucoup plus ciblées seront possibles.

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