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L’intelligence artificielle au secours du suivi de la santé mentale

Une équipe française s’est appuyée sur des analyses par IA de textes en langage naturel provenant des dossiers d’hospitalisation de quinze établissements franciliens. Les résultats de l’étude corroborent la nette hausse des hospitalisations pour tentative de suicide pendant l’épidémie de Covid-19.

Par  et

Publié le 16 février 2024 à 16h13, modifié le 19 février 2024 à 11h01

Temps de Lecture 4 min.

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Les données s’accumulent et vont toutes dans le même sens. Partout dans le monde, la crise sanitaire provoquée par l’épidémie de Covid-19 a eu des effets majeurs sur la santé mentale, en particulier chez les jeunes. De nombreuses enquêtes ont mis en évidence une augmentation de l’anxiété, des dépressions, des troubles du sommeil, ainsi que des idées suicidaires et des tentatives de suicide. Et ces indicateurs ne semblent pas être revenus aux niveaux d’avant 2020. Chez les 18-24 ans, la prévalence des pensées suicidaires au cours de l’année a plus que doublé entre 2014 et 2021, passant de 3,2 % à 7,2 %, selon le dernier baromètre santé de Santé publique France publié le 5 février. Elle a même triplé chez les jeunes femmes du même âge, bondissant de 3,3 % à 9,4 % sur la même période.

Une nouvelle étude française publiée le 14 février dans NPJ Mental Health Research, une revue du groupe Nature, vient corroborer ces tendances, en attestant d’une nette hausse des hospitalisations pour tentative de suicide pendant l’épidémie, dans un contexte d’augmentation des violences domestiques, physiques et sexuelles. « Au-delà des résultats, c’est la méthode qui est novatrice », souligne d’emblée le pédopsychiatre Richard Delorme (hôpital Robert-Debré, à Paris), qui a coordonné ce travail mené avec l’Entrepôt de données de santé de l’Assistance publique. Les chercheurs se sont, en effet, appuyés sur des analyses par intelligence artificielle (IA) de textes en langage naturel provenant des dossiers d’hospitalisation. « Cela signifie qu’à partir de registres médicaux simples, des comptes rendus, on peut créer un outil de science de très bonne qualité, qui permet de suivre une population dans le temps, en fonction de critères que l’on choisit », poursuit le professeur Delorme.

Le recours à de tels dispositifs, fiables et réactifs, semble d’autant plus séduisant qu’en France les données sur la santé mentale sont peu nombreuses. Jusqu’à la pandémie, il n’y avait pas de système dynamique capable de repérer une augmentation de troubles psychiques, en lien par exemple avec une situation de crise.

« Une forte augmentation de tous les types de violence »

Dès mars 2020, Santé publique France a mis en place un baromètre par questionnaire en ligne, CoviPrev, pour suivre les taux d’anxiété, de dépression et les troubles du sommeil en population générale. Un item sur les pensées suicidaires a été ajouté en février 2021.

De son côté, l’équipe de pédopsychiatrie de l’hôpital Robert-Debré avait alerté, en novembre 2020, sur une hausse récente des tentatives de suicide (TS) des mineurs de moins de 15 ans vus aux urgences de l’établissement, hausse qui s’est confirmée ensuite dans d’autres hôpitaux parisiens et de province.

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