Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Sabrina Le Bars, en mission pour prévenir les cancers ORL

Après un cancer ORL, Sabrina Le Bars est devenue présidente de Corasso, afin d’informer et de soutenir dans leur reconstruction les personnes opérées. Son dynamisme a élargi la vocation de cette association en établissant une relation « patients partenaires » avec les professionnels de santé.

Par 

Publié le 17 février 2024 à 17h00

Temps de Lecture 5 min.

Article réservé aux abonnés

Sabrina Le Bars, à Paris, le 31 août 2023.

Lundi 2 août 2010, Institut Gustave-Roussy, à Villejuif (Val-de-Marne). A 29 ans, Sabrina Le Bars, maman depuis quelques jours, demande que le miroir de sa chambre d’hôpital soit caché. Après quatorze heures d’opération d’un cancer de la tête et du cou, elle ne veut pas voir, dit-elle, sa « gueule cassée ».

Treize ans plus tard, samedi 16 décembre 2023, à Vincennes (Val-de-Marne). En petite robe noire de cocktail, la même, sourire chaleureux, célèbre l’association Corasso, fondée en 2014 avec une autre patiente, Christine Fauquembergue, sur les conseils de deux spécialistes de ces pathologies, François Janot, chirurgien à Gustave-Roussy, et Anne-Catherine Baglin, anatomopathologiste à l’hôpital Foch, à Suresnes (Hauts-de-Seine). A l’époque, il s’agit avant tout de sortir de la solitude les personnes opérées de ces cancers méconnus pouvant se loger au niveau des sinus, de la cavité buccale, du pharynx, du larynx, etc. « Une patiente venait de se suicider, se souvient Sabrina Le Bars. Après une telle opération, tout ce que fait le chirurgien est visible à l’extérieur. La voix change, on touche à l’identité. Chacun doit apprendre à reconstruire une nouvelle image. »

Le groupe privé « Corasso échangeons », lancé par l’association sur Facebook, a déjà porté ses fruits : lors de cette soirée de décembre, sur des écrans habillés de couleurs pop, défilent des témoignages de patients qui ne se cachent plus. Certains d’entre eux étaient déjà là en 2018 pour « Quoi ma gueule ? », une opération coup-de-poing où ils énonçaient, face caméra, le titre de Johnny Hallyday. « Sabrina Le Bars a cassé un tabou en révolutionnant la communication autour de ce cancer désocialisant, estime Sylvie Boisramé, directrice de l’unité de formation et de recherche (UFR) d’odontologie de Bretagne-Occidentale à Brest. Les actions de l’association ont déjà changé le regard de la population sur les patients. »

Des premiers signes terriblement banals

En septembre dernier, cette professeure des universités et praticienne hospitalière de chirurgie orale a organisé, avec ses collègues ORL, une journée de dépistage où Emilie Carré, secrétaire de Corasso, a échangé avec de futurs chirurgiens-dentistes. Le cancer de cette jeune femme de 26 ans a été diagnostiqué en 2020, dit-elle, « après cinq consultations médicales vaines où je suis ressortie avec des prescriptions de sirop pour la toux ». Sabrina Le Bars cherche à multiplier les prises de parole de bénévoles face à des professionnels de santé. « Le témoignage de visu est bien plus percutant que la théorie, raconte-t-elle. Il expose sans filtre les conséquences souvent invalidantes, même handicapantes et très visibles d’un diagnostic tardif. A tel point que l’on oublie difficilement de tels moments. »

Il vous reste 66.47% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.