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MIRAGEC/GETTY IMAGES

Maladies chroniques : pourquoi un patient sur deux ne suit pas son traitement malgré les risques

Par  et
Publié le 19 février 2024 à 18h00, modifié le 12 avril 2024 à 11h21

Temps de Lecture 10 min.

Hakim (son prénom a été modifié) le reconnaît, il a longtemps été « laxiste » dans la gestion de son diabète. « Est-ce que c’est compliqué les injections d’insuline ? Y a-t-il des oublis ? », l’interroge Anne Vambergue, professeure des universités, praticienne hospitalière dans le service d’endocrinologie-diabétologie du CHU de Lille, où est hospitalisé cet homme de 46 ans. « Les oublis, c’est rare, mais ce qui m’est arrivé souvent, c’est de décaler les injections, les faire après le repas plutôt qu’avant, en raison de contraintes professionnelles », résume ce patient diabétique de type 1 depuis l’âge de 6 ans, traité par quatre injections quotidiennes.

Rançon du déséquilibre glycémique lié en partie au respect insuffisant des prescriptions (mauvaise observance thérapeutique, dans le jargon médical), il a déjà développé plusieurs complications : neuropathie, rétinopathie, hypertension artérielle. Pour améliorer le contrôle de sa maladie, l’équipe lui a proposé la mise en place d’une pompe à insuline. D’abord peu motivé, il s’y est décidé après avoir côtoyé, lors d’un séjour à l’hôpital, un autre patient amputé de plusieurs orteils et qui avait eu des « artères bouchées » en raison de son diabète. « Ça m’a mis un coup sur la tête. On m’avait parlé des complications, mais je pense qu’il faut voir des personnes vraiment atteintes pour se réveiller », témoigne Hakim.

Michel Bossu, 67 ans, diabétique depuis onze ans, vu le même jour en consultation dans ce service de diabétologie, suit, lui, à la lettre les préconisations médicales. « Je suis bête et discipliné, car c’est une maladie sournoise, raconte-t-il. On ne meurt pas du diabète, mais de complications affreuses. » Dans les premières années, il n’était qu’à « 5-6 sur 10 en termes d’observance ». C’est la survenue d’un autre grave pépin de santé qui l’a convaincu de ne plus « déconner », tant dans la prise de ses médicaments que dans son hygiène de vie.

« En diabétologie, l’observance, c’est le respect des prescriptions médicamenteuses, mais aussi celui des recommandations d’activité physique et d’alimentation, et le sérieux dans le suivi et les examens. C’est une prise en charge globale », souligne la professeure Vambergue.

De nombreuses initiatives

Un patient observant, l’autre pas. Les deux personnes vues ce matin de janvier en diabétologie sont finalement assez représentatives d’une réalité retrouvée dans toutes les maladies chroniques. Dans les pays développés, seulement un patient sur deux se conforme aux prescriptions médicales, alertait dès 2003 un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui appelait à l’action face à ce problème mondial, encore plus critique dans les pays en voie de développement.

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