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Un sphincter télécommandé pour lutter contre l’incontinence urinaire

Deux dispositifs français de sphincter artificiel actionné par télécommande sont actuellement testés sur l’être humain, dont un sur la femme, majoritairement touchée par ce problème – tabou, mais mondial.

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Publié le 05 avril 2024 à 07h00, modifié le 06 avril 2024 à 10h33

Temps de Lecture 2 min.

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Une solution pour faciliter la vie quotidienne est-elle sur le point d’être trouvée pour les centaines de millions de personnes dans le monde, très majoritairement des femmes, souffrant du problème tabou qu’est l’incontinence urinaire sévère ? Deux dispositifs français de sphincter artificiel actionné par télécommande sont actuellement testés sur l’être humain. Dans les deux cas, ces innovations permettront au patient de s’affranchir d’une manipulation peu agréable avec le système communément implanté : une pompe placée sous la peau, sur le côté des bourses chez l’homme et dans l’une des grandes lèvres chez la femme, doit être actionnée plusieurs fois pour vider la vessie de l’urine. Ce dispositif, conçu par l’urologue américain Brantley Scott dans les années 1970, avait, à l’époque, été considéré comme révolutionnaire.

Sources : Affluent Medical ; Artus
Infographie Le Monde : Laure Belot, Audrey Lagadec

La première solution, dénommée UroActive, est déjà utilisée par six hommes et une femme, en France, depuis au moins six mois, dans le cadre d’un essai clinique. La première implantation chirurgicale du dispositif, réalisée à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP, Paris 13e) chez un homme en septembre 2022, fait l’objet d’une publication scientifique dans European Urology, présentée vendredi 5 avril lors du congrès de l’Association européenne d’urologie, à Paris. Imaginé par le professeur Pierre Mozer, chirurgien urologue à la Pitié-Salpêtrière et cofondateur de la start-up UroMems, le sphincter utilise, dans sa partie inférieure, la technologie du système hydraulique de Brantley Scott : un manchon (précisément le modèle AMS 800 de Boston Scientific) contracte ou relâche la pression sur l’urètre (canal de sortie de la vessie) de l’homme ou le col vésical (partie rétrécie de la vessie composée de fibres musculaires entrecroisées, qui communique avec l’urètre) de la femme. Ce manchon est relié, par un tuyau rempli de sérum physiologique, à un boîtier interne. C’est celui-ci qui communique par radiofréquence avec la télécommande manuelle. « Pour le brassard, nous avons choisi d’utiliser la technologie hydraulique, qui a fait ses preuves depuis plus de quarante ans, explique M. Mozer. A l’aide de la télécommande, l’utilisateur peut moduler la pression, qui amène à un serrage plus ou moins important du dispositif. »

Sources : Affluent Medical ; Artus
Infographie Le Monde : Laure Belot, Audrey Lagadec

L’application clinique de la seconde solution est plus récente. Le 28 février, Roman Zachoval, chef du service d’urologie de l’hôpital universitaire Thomayer, à Prague, a implanté un dispositif médical dénommé Artus à un homme de 68 ans. Ce sphincter artificiel, porté par l’entreprise française Affluent Medical, est également un manchon qui contracte ou relâche la pression sur l’urètre du patient à l’aide d’une télécommande. Mais l’approche, ici mécanique – c’est un lien, et non un tuyau, qui relie le boîtier et l’urètre –, a été conçue en Suisse dans les locaux de la Haute Ecole d’ingénierie et de gestion du canton de Vaud. La recherche a rassemblé les professeurs Piergiorgio Tozzi (chirurgien cardiaque au centre hospitalier universitaire vaudois) et Daniel Hayoz (chef de la clinique de médecine de l’hôpital cantonal de Fribourg), sur les conseils du professeur Pierre Costa, ancien chef de service d’urologie du CHU de Nîmes. Pour l’heure, le recul est encore modeste. « Il faut bien sûr rester prudent, ce premier essai clinique est un succès d’implantation, explique le directeur général de l’entreprise, Sébastien Ladet. Nous prévoyons à terme d’étendre ce test auprès de soixante-dix patients. »

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