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Glioblastome : un essai vaccinal prometteur

Une équipe américaine a mis au point un vaccin thérapeutique à ARN messager qui a permis de prolonger la vie de quatre patients et de dix chiens atteints de cette tumeur cérébrale agressive. Une phase d’essai clinique devrait s’ouvrir chez des patients adultes et enfants.

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Publié le 23 mai 2024 à 06h00

Temps de Lecture 3 min.

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C’est une lueur d’espoir pour traiter le glioblastome, la tumeur cérébrale la plus agressive. Une équipe de l’université de Floride a en effet annoncé avoir mis au point un vaccin thérapeutique à ARN messager (ARNm). Certes, cet essai ne porte que sur quatre patients adultes, mais les résultats, fruits de sept années de recherche, semblent très prometteurs. Ils ont été publiés dans la revue Cell le 9 mai.

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Le principe du vaccin de l’équipe menée par Elias Sayour, oncologue pédiatrique au centre de cancérologie de l’université, est le même que celui utilisé pour le Covid-19 ou testé actuellement pour éviter des récidives de cancer (mélanome, pancréas, poumon) : induire une réponse immunitaire et laisser l’organisme lutter lui-même contre la maladie. Dans cette étude, ce sont les propres cellules tumorales du patient qui ont servi à créer un vaccin personnalisé.

Les chercheurs américains ont cependant innové pour l’« habillage » du vaccin. En effet, pour être efficace, l’ARNm contenu dans le vaccin doit être protégé. Pour celui contre le Covid-19, il l’est grâce à une nanoparticule lipidique, une sorte de coque protectrice qui permet à l’ARNm de mieux entrer dans les cellules. Dans l’essai clinique de l’université de Floride, l’ARNm a été enveloppé dans plusieurs couches de particules de même nature, qui s’enroulent les unes autour des autres, formant une sorte d’oignon. « Ces couches alertent le système immunitaire d’une manière beaucoup plus puissante que ne le feraient des particules isolées. Les résultats de l’essai chez le chien ont montré que le vaccin reprogrammait le micro-environnement tumoral en quelques jours, permettant aux cellules activées du système immunitaire de combattre la tumeur », explique Elias Sayour.

Une réponse très robuste

C’est une autre originalité de ces travaux. L’équipe a testé son vaccin sur des souris, mais aussi, et c’est plutôt rare, sur dix chiens de compagnie qui avaient spontanément développé un glioblastome et pour lesquels il n’y avait aucune option thérapeutique.

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Que ce soit chez la souris, le chien ou l’homme, la réponse immunitaire a été très robuste. En moins de quarante-huit heures, Elias Sayour affirme avoir vu avec surprise la tumeur ou l’environnement tumoral passer de « froid » (avec peu de cellules immunitaires) à « chaud », c’est-à-dire avec des cellules inflammatoires. Ces dernières répondent à l’immunothérapie, contrairement aux tumeurs « froides ».

Les chercheurs américains mettent en avant un mécanisme là aussi innovant. Normalement, pour induire une bonne réponse immunitaire, les vaccins à ARN cherchent à cibler les cellules dendritiques – clés du système immunitaire, elles sont censées alerter, en cas de danger, les autres cellules du système immunitaire pour induire une production d’anticorps. Or, le vaccin testé ici ne cible pas les cellules dendritiques mais celles du stroma (tissu non tumoral naturellement présent dans les organes, et dans tous les types de cancers invasifs – sauf les leucémies). « C’est très original. C’est peut-être un nouveau moyen de stimuler une réponse immunitaire après l’administration de ces vaccins anticancer mais, comme ça ne correspond pas du tout au dogme classique, ça pose question », relève Eric Tartour, immunologiste à l’hôpital européen Georges-Pompidou, à Paris. Ce dernier ne cache pas un certain enthousiasme : « Ce n’est pas tous les jours qu’une nouvelle plate-forme de vaccin ARN est proposée avec des mécanismes différents de ce que l’on a l’habitude de voir, mais il va falloir confirmer tous ces nouveaux mécanismes d’action. »

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