LA LISTE DE LA MATINALE
Les journalistes du service Science & médecine du Monde proposent cinq expositions, pour tous les goûts et tous les âges. Chacun pourra satifaire sa curiosité sur l’histoire des épidémies et des chasses aux sorcières qu’elles suscitent, sur les outils bricolés par les scientifiques du XIXe siècle pour faire avancer les connaissances ou sur les mosaïques romaines…
Talents et talon d’Achille
Avec l’exposition « Achille et la guerre de Troie », présentée jusqu’au 5 janvier 2025, le Musée de la romanité, à Nîmes, s’écarte du monde romain, avec un pas de côté vers la mythologie grecque et l’un de ses plus célèbres héros.
« Le musée a été construit à la suite des découvertes archéologiques faites en 2006-2007 sous l’avenue Jean-Jaurès en préalable à la construction d’un parking. A cette occasion, l’Institut national de recherches archéologiques préventives a effectué une trouée de 400 mètres de long au milieu d’un ancien quartier romain et on a trouvé une des plus belles domus jamais mises au jour à Nîmes », défend Nicolas de Larquier, conservateur en chef du musée et commissaire scientifique de l’exposition
La maison a été baptisée « Domus aux mosaïques », car deux œuvres de grand format ont été découvertes. La première, en parfait état et montrant la mort du roi Penthée, figure dans le parcours permanent du musée. La seconde, lacunaire, illustre un épisode crucial de la vie d’Achille et n’avait pas été montrée au public depuis sa restauration, en 2010.
On y voit l’épisode dit « d’Achille à Skyros », du nom de cette île où la mère du héros le cache dans un gynécée déguisé en femme. Elle sait que les Grecs ont besoin de son fils pour vaincre Troie mais qu’il mourra lors de cette guerre. Cependant, le rusé Ulysse, déguisé en marchand et apportant des paniers d’objets où sont dissimulées des armes, fait sonner la trompette du combat. Achille (dont l’essentiel du corps manque sur la mosaïque) lâche pelote, fil et quenouille pour brandir un bouclier, attraper une lance. C’est, pour lui, l’heure de choisir son destin : il opte pour les armes, la gloire éternelle, mais aussi la mort précoce.
En cinq grandes sections, accompagnées de belles animations signées des artistes Dominik Barbier et Anne Van den Steen, tout le mythe d’Achille est retracé. Et le récit souligne que ce parangon de la virilité grecque a aussi ses failles. L’Iliade est, en résumant à gros traits, le récit de la colère et de la bouderie d’Achille, mais aussi celui d’une vengeance personnelle. Si le héros reprend le combat et affronte le Troyen Hector, dont il profanera ensuite le cadavre, ce n’est pas pour apporter sa part au collectif, mais pour venger son ami Patrocle.
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