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« Il est urgent d’harmoniser les réglementations internationales de biosécurité dans la recherche »

Le virologue Etienne Decroly alerte, dans une tribune au « Monde », sur certaines pratiques de recherche comme les expériences de franchissement de barrière entre espèces ou de gain de fonction, qui augmentent le risque de nouvelles zoonoses. Il plaide pour la création d’une agence internationale régulant la biosécurité dans les laboratoires.

Publié le 04 juin 2024 à 13h00, modifié le 04 juin 2024 à 17h09 Temps de Lecture 3 min.

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Quatre ans après le début de la pandémie de Covid-19, l’origine du virus reste incertaine. L’hypothèse zoonotique, privilégiée par la mission conjointe Organisation mondiale de la santé (OMS)-Chine, manque de preuves. Ni le virus progéniteur de l’épidémie ni l’animal responsable des premières infections humaines n’ont été identifiés. L’hypothèse d’une émergence liée à un accident de recherche reste plausible, mais n’a pu être étayée faute d’investigations. Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, résumait ainsi la situation en 2021 : « Toutes les hypothèses restent sur la table et nous devons au monde d’en établir la source afin de pouvoir prendre collectivement des mesures pour réduire le risque que cela se reproduise. »

Malgré l’absence de conclusions, il est possible de limiter le risque de nouvelles émergences. Il est nécessaire d’agir simultanément sur les risques zoonotiques et sur certaines pratiques de recherche.

Les risques de nouvelles émergences zoonotiques sont très élevés. La propagation actuelle du virus de la grippe aviaire (H5N1) chez de nombreuses espèces de mammifères et l’importante épizootie bovine en cours aux Etats-Unis sont alarmantes. La dissémination du virus chez les bovins a été détectée tardivement, empêchant son contrôle. La présence du virus dans le lait et les eaux usées de grandes villes, ainsi que les premières infections humaines, sont-ils les prémices d’une future pandémie ?

Un meilleur contrôle des risques zoonotiques implique de développer des approches dites « One Health » avec une surveillance accrue de la circulation des pathogènes dans les élevages, et dans la nature, comme en ce moment chez les mammifères marins sur les plages du Chili et de l’Argentine, le contrôle des marchés dits « humides », de la vente d’animaux sauvages, ainsi que la préservation de la biodiversité.

Accidents de recherche

Quant aux risques liés à la recherche, ils sont largement sous-évalués. Il est urgent de repenser les règles de biosécurité internationales pour un meilleur rapport bénéfices/risques.

Les bénéfices des recherches en virologie sont considérables, car ils permettent le développement de vaccins et de traitements antiviraux. Les vaccins constituent un outil de santé publique permettant le contrôle des pathogènes viraux et contribuent significativement à l’augmentation de l’espérance de vie. Les antiviraux ont montré leur efficacité dans le contrôle des épidémies du sida et de l’hépatite C, en l’absence de vaccin. La recherche en virologie doit donc pouvoir se poursuivre en sécurité afin de développer de nouvelles approches thérapeutiques et vaccinales.

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