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Dans cette pièce, un système de ventilation et de filtration permet d'éviter la contamination par les agents pathogène. Ici nous sommes sur un laboratoire de niveau sécurité P2+ - Reportage dans les locaux de la Cellule d'Intervention Biologique d'Urgence (CIBU) au sein de l'Institut Pasteur, Paris, le 17 mai 2024
JULIE BALAGUE POUR « LE MONDE »

Au cœur de la cellule d’intervention biologique d’urgence de l’Institut Pasteur

Par 
Publié le 19 juin 2024 à 09h09, modifié le 19 juin 2024 à 09h09

Temps de Lecture 4 min.

L’esprit d’un microbiologiste est ainsi fait que certains mots-clés ont le pouvoir d’y allumer des signaux d’alerte. « La Mecque » et « syndrome respiratoire », par exemple. C’est ce qui est arrivé à Laurent Dacheux récemment, prévenu d’un cas suspect à Angers. Un homme souffre de légères difficultés à respirer. Il revient d’un pèlerinage dans la ville sainte d’Arabie saoudite. Laurent Dacheux, lui, est le responsable adjoint de la cellule d’intervention biologique d’urgence (CIBU) de l’Institut Pasteur, à Paris, chargée d’examiner des prélèvements susceptibles de contenir des agents pathogènes dangereux pour la collectivité.

En découvrant ce tableau clinique, il pense aussitôt au coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV), qui s’attrape auprès de dromadaires et tue dans 35 % des cas. Aucune transmission interhumaine d’ampleur n’a jamais été observée, mais des contagions ont déjà eu lieu dans des hôpitaux. Or, l’Arabie saoudite représente 80 % des cas enregistrés dans le monde.

Laurent Dacheux, responsable adjoint de la CIBU au sein de l’Institut Pasteur, à Paris, le 17 mai 2024.
Une technicienne prépare un mix réactionnel, dans les locaux de la CIBU de l’Institut Pasteur, à Paris, le 17 mai 2024.

En quelques heures, le prélèvement arrive entre les mains de l’expert, qui le soumet en priorité à un test permettant d’identifier le MERS-CoV. Résultat négatif. Vient ensuite un test « multiplex » à même d’identifier une variété d’autres agents provoquant des infections respiratoires, dont le SARS-CoV-2 ou le virus respiratoire syncytial responsable des bronchiolites. La CIBU développe souvent ses propres outils, et certains peuvent traquer plusieurs dizaines de pathogènes en même temps. Quarante minutes plus tard, le mystère est levé : ce n’est qu’une grippe. Journée de travail assez classique à la CIBU.

« Le microbe, voilà l’ennemi »

La cellule a été mise sur pied en septembre 2002, quelques mois après la vague d’envois, aux Etats-Unis, d’enveloppes contenant du bacille du charbon, qui avaient tué cinq personnes. « Nous avons des capacités de diagnostic élargies : si un hôpital ne parvient pas à expliquer un cas, c’est la direction générale de la santé qui décide de déclencher ou non notre cellule », explique Laurent Dacheux. Comme dans l’exemple d’Angers, la priorité face à un pathogène n’est pas toujours de savoir ce que c’est, mais ce que ce n’est pas. « En première intention, nous réalisons souvent du diagnostic d’exclusion, qui consiste à écarter toute menace pour la santé publique », explique Jessica Vanhomwegen, responsable du pôle d’identification virale de la cellule.

Charlotte Balière, ingénieure de recherche pôle génotypage des pathogènes, devant le génotypage du SARS-CoV 2, à la CIBU, au sein de l’Institut Pasteur, à Paris, le 17 mai 2024.

L’équipe d’une vingtaine de personnes a travaillé dur pendant la pandémie due au SARS-CoV-2. Le contexte sanitaire international s’est allégé depuis, mais reste riche en menaces. Aux Etats-Unis, la grippe aviaire H5N1 touche de nombreux élevages laitiers, suscitant une « énorme inquiétude » de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La dengue frappe l’Amérique latine et les Antilles, y compris la Guyane, la Martinique et la Guadeloupe. Deux raisons parmi d’autres de maintenir la surveillance. A l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques, qui vont provoquer des rassemblements favorables aux contaminations, l’équipe d’astreinte de la CIBU passera d’ailleurs de deux à quatre personnes.

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