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L’Ifremer s’inquiète pour l’avenir de ses missions

Pour ses 40 ans, l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer est en crise. De plus en plus sollicité avec de moins en moins de moyens, l’établissement public a vu plus de la moitié de son personnel tirer la sonnette d’alarme.

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Publié le 25 juin 2024 à 17h00

Temps de Lecture 3 min.

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Hervé Berville, secrétaire d’Etat à la Mer, visite le submersible « Nautile » en construction au centre Ifremer de La Seyne-sur-Mer (Var), le 1er juin 2023.

Pour son quarantième anniversaire, l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) semble en être réduit à lancer une bouteille à la mer en guise de SOS. Le conseil d’administration, qui s’est tenu le 6 juin, a validé les orientations et priorités que se fixe l’institut dans le cadre du contrat d’objectifs, de moyens et de performance qui doit être conclu avec l’Etat pour la période 2024-2028, mais a reporté à octobre la question des moyens. Or, c’est le point le plus délicat de la négociation, au moment où l’Ifremer affiche un déficit financier inédit (9 millions d’euros prévus en 2024) et est contraint de siphonner son fonds de roulement pour financer des dépenses courantes.

C’est dans ce contexte que plus de la moitié du personnel de cet établissement public (800 sur 1 540) a signé une tribune, publiée lundi 24 juin par Le Monde, selon laquelle « l’Ifremer est en crise, l’Ifremer s’essouffle ». Ils évoquent l’« action entravée » d’une maison chargée de l’observation des océans et de la recherche liée à la mer. L’idée d’un texte sur la richesse et l’actualité des activités de l’Ifremer à l’occasion de ses 40 ans est venue de la direction de la communication… mais les cinq scientifiques qui l’ont rédigé en sont arrivés à la conclusion qu’il fallait « interpeller les tutelles ».

Les comptes de cet institut, au statut d’établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), ont chaviré en raison de l’inflation des années 2022 et 2023. Au point d’alarmer le conseil d’administration : « La poursuite dans cette voie placerait l’Ifremer dans une situation financière extrêmement difficile dès 2026 », lit-on dans un document interne de décembre 2023 qui évoque le risque de « défaut de paiement ».

Parer au plus pressé

Certes, « l’Etat a compensé tous les surcoûts énergétiques liés aux campagnes océanographiques », se félicite François Houllier, le PDG de l’Ifremer, qui gère une flotte de dix-sept navires. « Mais 10 % d’inflation en deux ans sur le reste du budget, soit un peu moins de 200 millions d’euros, ça fait une vingtaine de millions d’euros de charges supplémentaires par an », précise-t-il. Déjà, en 2023, l’institut a perdu quarante-deux équivalents temps plein, essentiellement par des départs non remplacés.

Traduction concrète, par exemple dans l’unité brestoise de Fabrice Pernet, chercheur en écophysiologie, l’un des rédacteurs de la tribune, « des chercheurs se retrouvent à la paillasse à faire le travail de techniciens », détaille-t-il. Au-delà, c’est le modèle de l’EPIC qui est questionné. « Notre statut nous amène à chercher des recettes, alors que quand vous faites de la recherche, vous dépensez de l’argent », précise-t-il.

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