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Des moutons entraînés à passer une IRM éveillés

Des chercheurs de l’Inrae ont mis en place un protocole d’entraînement pour apprendre à de jeunes moutons à monter la rampe, s’installer sur la table IRM et rester immobile, sans avoir recours à une anesthésie générale.

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Publié le 09 juillet 2024 à 18h00

Temps de Lecture 3 min.

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Un mouton couché sur la table IRM, au centre de l’Inrae, à Nouzilly (Indre-et-Loire), le 4 juillet 2024.

Ils s’appellent Tony, Robin et Brook, Leonard ou encore Ted et Maggie. Ils, ce sont des moutons capables de passer des IRM (imagerie par résonance magnétique) éveillés. La prouesse est bien réelle : d’habitude, pour garantir l’immobilité d’un animal, il faut passer par une anesthésie générale. Jusqu’à présent, le chien était la seule espèce animale capable de rester à l’état vigile pour passer cet examen.

Pour en arriver là, dix moutons ont été entraînés par une équipe de chercheurs de l’Institut national de la recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) pendant de longs mois. Ils étaient ensuite capables de monter sur une rampe d’accès, de s’allonger sur une table d’examen, d’accepter que celle-ci se déplace, de placer leur tête dans un tube cylindrique, d’attendre et de rester immobile plusieurs minutes pendant l’examen. Le tout sans anesthésie, sans médicament et sans contention, une première mondiale. Ces travaux ont été publiés dans Behavior Research Methods, fin juin.

« L’IRM est un examen non invasif mais il nécessite que le participant soit totalement immobile. Or, s’il est pratiqué sous anesthésie générale, cela peut engendrer du stress et des effets secondaires. Par ailleurs, l’activité cérébrale étant modifiée, cela peut compromettre l’étude du fonctionnement du cerveau », souligne Camille Pluchot, première autrice de la publication. Cette jeune chercheuse en troisième année de thèse en neuroéthologie à l’Inrae étudie les mécanismes de perception des voix chez les moutons, comment ils communiquent entre eux à travers les bêlements notamment et quelles régions du cerveau s’activent en fonction de différents types de sons.

Tout a commencé en mars 2022 à la bergerie du centre Inrae de Nouzilly (Indre-et-Loire). Les chercheurs se sont intéressés aux agneaux séparés de leur mère et placés en allaitement artificiel. Pendant un mois, sept jours sur sept, deux fois par jour, ils se sont installés à la nurserie pour nouer une proximité avec eux. Dans le même temps, l’équipe a mis en place un protocole d’entraînement avec des exercices : avoir de la mousse autour de la tête pour mimer l’antenne cylindrique de l’IRM ou encore les faire marcher sur du béton… « L’idée était d’identifier les animaux les plus réceptifs aux caresses mais aussi à la nouveauté », explique Camille Pluchot.

« Nous ne les forçons jamais »

Une fois cette étape passée, dix agneaux ont été choisis. Une fausse machine à IRM, grandeur nature, a été construite et placé au sein de la bergerie. Les chercheurs ont enseigné aux animaux à monter sur une rampe puis à se coucher. Ils leur ont aussi appris à placer leur tête dans une antenne IRM factice. « L’entraînement est basé sur ce que l’on appelle le renforcement positif, c’est-à-dire la récompense afin de motiver l’animal à réaliser ce qu’on lui demande », précise la doctorante. Il a reposé pour une part également sur le volontariat de l’animal. « A chaque étape du protocole, nous avons respecté cette condition. Nous ne le forçons jamais. Il arrive dans la salle, s’il veut travailler, tant mieux, sinon, tant pis ce sera pour une prochaine fois », poursuit-elle.

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