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Prothèses mammaires : des femmes porteuses d’implants déposent une série de plaintes au pénal

Au-delà de la question de la qualité des produits incriminés, les plaignantes estiment que la justice doit s’intéresser au rôle des « organismes certificateurs » qui autorisent leur commercialisation, et aux autorités de santé.

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Publié le 07 février 2019 à 06h03, modifié le 07 février 2019 à 07h26

Temps de Lecture 8 min.

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Une quinzaine de femmes porteuses de prothèses mammaires ont décidé de saisir la justice française les 6 et 7 février.

Jusqu’à présent, elles échangeaient via Internet sur ces coques qui se forment autour de leurs seins en silicone, ou sur ces autres dérèglements de leur corps qu’elles associent à leur nouvelle poitrine. Plus récemment, elles parlaient de ce lymphome rare lié aux implants mammaires (LAGC-AIM), dont les cas se multiplient – 673 déclarés dans le monde, 59 en France – et au sujet duquel l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a émis des recommandations, fin novembre 2018. Mais elles en restaient là.

Une quinzaine de femmes porteuses de prothèses ont décidé d’aller plus loin et de saisir la justice pour demander des comptes aux autorités et aux fabricants. Selon les informations du Monde et de Radio France, les pôles de santé publique des tribunaux de Paris et de Marseille devaient être saisis de deux séries de plaintes pour « blessures involontaires », « tromperie », ou « mise en danger de la vie d’autrui », mercredi 6 et jeudi 7 février.

Ces actions interviennent au moment où l’ANSM organise deux journées d’auditions consacrées à l’utilisation des implants mammaires en chirurgie esthétique et reconstructrice. On estime à 500 000 le nombre de porteuses de prothèses en France. Ces 7 et 8 février, patientes et chirurgiens doivent témoigner de leur expérience heureuse ou malheureuse avec le silicone. Des agences de santé étrangères sont aussi annoncées.

Lors de ces débats retransmis sur YouTube, il sera également question de ce cancer dont l’origine pourrait être liée à des implants à la surface plus rugueuse que les autres. Le Biocell d’Allergan, retiré du marché après le non-renouvellement de son marquage « CE » (conformité européenne), est directement montré du doigt.

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La première série de ces plaintes, dont le cas le plus emblématique devait être présenté au parquet de Marseille le 7 février, vise les délits de « tromperie aggravée » et de « blessures involontaires ». L’avocat Emmanuel Molina a été saisi par onze femmes. Toutes ont entre 25 et 45 ans et ont eu recours à la chirurgie esthétique pour des seins jugés trop petits ou parce qu’elles rêvaient de retrouver leur poitrine d’avant grossesse. A la plupart d’entre elles, un lymphome a été diagnostiqué.

Le rôle des « organismes certificateurs »

L’histoire de Laetitia, 42 ans, est la plus parlante. En 2007, la jeune femme s’offre une opération de chirurgie esthétique et se fait poser des prothèses Allergan. Neuf ans plus tard, alors qu’elle décharge un camion frigorifique, une caisse lui heurte le sein gauche. La douleur l’oblige à consulter. A l’imagerie, les médecins s’aperçoivent que la prothèse est rompue et que le silicone s’est répandu dans le corps. Les implants sont retirés en urgence. Mais quelques semaines plus tard, un LAGC est diagnostiqué.

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