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Au procès du scandale de la viande de cheval, la défense plaide la relaxe

Les avocats des quatre prévenus qui se renvoient la responsabilité de la fraude réfutent conjointement l’infraction d’« escroquerie en bande organisée »

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Publié le 14 février 2019 à 00h08, modifié le 14 février 2019 à 00h08

Temps de Lecture 4 min.

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L’entreprise Spanghero de Castelnaudary (Aude).

Le jugement du scandale de la viande de cheval vendue comme étant du bœuf sera prononcé le 16 avril par la 31e chambre correctionnelle du TGI de Paris. Mardi 12 et mercredi 13 février, les avocats des prévenus qui répondaient notamment d’« escroquerie en bande organisée » et de « tromperie » ont plaidé la relaxe.

Dans ce volet d’une fraude alimentaire d’envergure européeenne mise au jour début 2013, les Français Jacques Poujol et Patrice Monguillon, 47 et 58 ans, respectivement ancien directeur général et ancien responsable de site dans l’entreprise de transformation de viande Spanghero à Castelnaudary (Aude), et les négociants en viande néerlandais Johannes Fasen et Hendricus Windmeijer, 69 et 61 ans, sont soupçonnés de s’être entendus pour substituer, de 2012 à début 2013, en en modifiant l’étiquetage, plus de 500 tonnes de viande de cheval à du bœuf. Achetée à bas prix, cette viande était ensuite revendue plus cher à l’entreprise luxembourgeoise Tavola qui l’incorporait dans la fabrication de plats surgelés pour Picard et Findus.

Aucun des mis en cause – qui encourent chacun une peine maximale de dix ans d’emprisonnement – n’a reconnu la moindre responsabilité au fil d’une audience truffée de calembours culinaires et animaliers, débutée le 21 janvier. Les uns se défaussant systématiquement sur les autres, les quatre professionnels de la viande ont tout au plus concédé quelques « erreurs » et « négligences ».

« Et c’est ça, une bande ? »

Jacques Poujol jure avoir été abusé par Johannes Fasen quant à la nature de la viande qu’il lui achetait, tandis que ce dernier – qu’une subordonnée de M. Poujol appelait « rey de los caballos » (roi des chevaux) dans des courriels professionnels – soutient que M. Poujol lui commandait sciemment le cheval en provenance du Canada et de la Roumanie, qu’il lui fournissait. M. Monguillon assure, de son côté, n’avoir « jamais travaillé de cheval de [sa] vie », ce qui lui interdisait d’en identifier la présence dans l’usine Spanghero. Hendricus Windmeijer, lui, a été qualifié par son avocat, Me Edward Huylebrouck, lors des plaidoiries, de « pigeon » et de « dindon de la farce » de M. Fasen.

Les conseils des prévenus se rejoignent toutefois sur le fait que l’infraction d’escroquerie en bande organisée « ne tient pas ». « Je résume, a raillé Me Eric Dupond-Moretti, avocat de Jacques Poujol avec Me Laurent De Caunes et Me Antoine Vey, mercredi. On reproche aux uns d’avoir collé des étiquettes [sur les pains de viande congelée] et aux autres de les avoir décollées pour en remettre d’autres. Et c’est ça, une bande ? Sur quels critères ? Où est la hiérarchie ? Qui est le patron, là-dedans ? »

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