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Douleurs articulaires, troubles de l’humeur… l’implant contraceptif Essure a fait de la vie de Françoise Vanmuysen « un enfer »

Porteuse de l’implant pendant huit ans, cette ancienne chirurgienne soupçonne le dispositif médical de l’avoir empoisonnée. Elle a déposé plainte pour « blessures involontaires, mise en danger d’autrui et tromperie aggravée ».

Par  (Lyon, envoyée spéciale)

Publié le 23 juillet 2019 à 17h00, modifié le 24 juillet 2019 à 06h25

Temps de Lecture 6 min.

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Le professeur Bernard-Jean Blanc présente, le 20 avril 2004 à Marseille, un micro implant qui entraîne l'obstruction des trompes.

Les traits tirés, pelotonnée sur le canapé de son appartement de la périphérie lyonnaise, Françoise Vanmuysen, 49 ans, dit « remonter doucement la pente ». Cette ancienne chirurgienne de la main est en arrêt-maladie depuis janvier. Mais la « chape de fatigue » qui l’enveloppait « en permanence » et l’impression « de vivre la tête, le cou et les épaules enserrés dans un heaume métallique » s’estompent.

Elle attribue l’amélioration de son état à l’explantation, début mars, du dispositif médical contraceptif définitif Essure dont elle était porteuse depuis 2011 : « Il avait fait de ma vie un enfer et je m’en suis débarrassée au prix d’une mutilation. »

L’intervention qui a exigé l’ablation de son utérus et de ses trompes de Fallope lui a cependant permis de valider ce qu’elle soupçonnait. « En se dégradant, les implants libèrent des particules des métaux lourds qu’ils contiennent, ce qui a déclenché chez moi une adénomyose [maladie de la paroi musculaire de l’utérus] », résume-t-elle, en brandissant un document signé par le Dr Michel Vincent.

Ce pneumologue-cancérologue à la retraite, expert médico-judiciaire près la cour d’appel de Lyon, a fondé le laboratoire Minapath, auquel Mme Vanmuysen a confié l’analyse des extraits de sa corne utérine et les implants qu’on lui a ôtés. Le médecin a conclu à une « altération majeure de la zone de la soudure [de l’implant] qui semble “éclatée” et susceptible de déverser de nombreuses particules d’étain qui ont pu essaimer le long de l’implant ».

Epuisantes douleurs articulaires

Il affirme également « l’existence d’un lien causal entre l’érosion de l’implant Essure au niveau de ses parties riches en étain et la pathologie inflammatoire des trompes et cornes utérines dont souffrait Mme Vanmuysen ». Et il ajoute qu’on ne peut éliminer une « surcharge possible en nano-particules de nickel, chrome et/ou titane ».

Parallèlement, Vincent Balter, chercheur au CNRS basé à l’ENS de Lyon a observé que les implants Essure « contiennent des quantités de nickel-chrome bien supérieures à celles que le corps humain contient naturellement »…

Comme 175 000 Françaises entre 2005 et 2017, Françoise Vanmuysen s’est laissée séduire autour de la quarantaine par ces mini-ressorts expansibles en fibres de polyéthylène (PET), nickel-titane et acier inoxydable. Présenté comme une contraception irréversible efficace à 99,8 % et remboursé par la Sécurité sociale dès 2005, le dispositif Essure, posé par les voies naturelles dans les trompes, provoque une réaction de fibrose qui les obstrue définitivement en trois mois.

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