Le parquet de Paris a annoncé avoir ouvert, vendredi 27 septembre, une information judiciaire concernant les essais cliniques « sauvages » pratiqués dans une abbaye près de Poitiers sur au moins 350 malades de Parkinson et d’Alzheimer.
Deux juges d’instruction ont été saisis pour mener les investigations dans le cadre de cette enquête. Ella a été ouverte après analyse des éléments transmis au pôle santé publique du parquet de Paris par l’Agence du médicament (ANSM). Cette dernière avait décidé de l’interdiction de l’essai clinique le 19 septembre.
L’information judiciaire est notamment ouverte aux chefs d’abus frauduleux de l’ignorance ou de la faiblesse d’une personne vulnérable, d’exercice illégal de la profession de pharmacien et de recherche impliquant une personne humaine malgré son interdiction ou sa suspension administrative, selon les informations du parquet de Paris au Monde.
Réalisé en partie dans une abbaye près de Poitiers, cet essai était mené par une structure baptisée « Fonds Josefa », dont le vice-président, le Pr Henri Joyeux, est très contesté par la communauté médicale, notamment à cause de ses positions antivaccination.
Un risque pour la santé « ne peut être exclu »
L’expérimentation consistait à appliquer aux patients des patchs contenant deux molécules, appelées valentonine et 6-méthoxy-harmalan, dans l’espoir de traiter plusieurs maladies neurologiques (Parkinson, Alzheimer, troubles du sommeil…). Le Pr Joyeux assure que « ça n’a rien à voir avec un essai clinique », en refusant d’en dire davantage.
Selon l’ANSM, ces molécules sont proches de la mélatonine, hormone fréquemment utilisée pour mieux dormir mais déconseillée à certaines populations par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) en raison d’effets secondaires.
Sur le site Internet du Fonds Josefa, son fondateur, le professeur Jean-Bernard Fourtillan, revendique la découverte de la valentonine, supposée « protéger notre organisme et assurer la régulation des vies psychique et végétative ». « La qualité, les effets et la tolérance de ces substances ne sont pas connus » et « un risque pour la santé des participants ne peut être exclu », a répliqué l’ANSM.
L’agence avait demandé aux participants à ces essais « de ne plus utiliser ces patchs » et « de consulter rapidement [leur] médecin traitant pour l’informer de la situation, réaliser un bilan de santé et s’assurer que la prise en charge de [leur] maladie [avait été] adéquate ».
Contribuer
Réutiliser ce contenu