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Au procès du Mediator, Xavier Bertrand charge les laboratoires Servier

Ministre de la santé en 2010, au moment où éclatait le scandale sanitaire, l’actuel président des Hauts-de-France a souligné, jeudi, la responsabilité du groupe au cours d’une audience houleuse.

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Publié le 07 février 2020 à 06h46, modifié le 24 octobre 2021 à 15h49

Temps de Lecture 3 min.

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L’ancien ministre de la santé Xavier Bertrand au tribunal de Paris pour témoigner dans le cadre du procès du Mediator, le 5 février.

Plus de vingt ministres de la santé en France de 1976 à 2009, entre la mise sur le marché et le retrait du Mediator ; un seul est venu témoigner, jeudi 6 février, lors du procès qui occupe la 32chambre du tribunal correctionnel de Paris depuis quatre mois et demi : Xavier Bertrand, ministre de la santé du gouvernement Villepin de 2005 à 2007, puis du gouvernement Fillon de 2010 à 2012.

L’actuel président de la région Hauts-de-France était cité par la défense du groupe Servier, dont la stratégie consiste depuis le départ à entraîner tout le monde dans sa chute afin de diluer sa propre responsabilité dans celle des autres acteurs du dossier, autorités sanitaires ou responsables politiques.

Le pari était audacieux pour les laboratoires Servier : la gestion du scandale par l’ancien ministre a toujours été globalement saluée – y compris par Irène Frachon –, en particulier sa décision rapide de mettre en place un système d’indemnisation pour lequel trois avocats de victimes du Mediator ont d’ailleurs, au nom de leurs centaines de clients, remercié Xavier Bertrand qui, à cet instant de l’audience, buvait du petit-lait.

« La compassion, un mot totalement étranger à Servier »

Avant cela, très à l’aise à la barre, l’ancien secrétaire général de l’UMP (devenu depuis Les Républicains, parti que Xavier Bertrand a quitté) a raconté comment il avait appris l’affaire à la radio, un mardi matin de novembre 2010, alors qu’il avait été nommé ministre le dimanche. Et comment il avait immédiatement confié à l’inspection générale des affaires sociales (IGAS) une enquête qui, six semaines plus tard, montrera la responsabilité du groupe Servier et de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé, et entraînera la disparition de cette dernière au profit de l’Agence nationale de sécurité du médicament.

Xavier Bertrand a profité de l’audience pour dédouaner son ministère et charger les laboratoires Servier. « J’étais convaincu qu’ils allaient nous dire : “Il y a eu un problème terrible, et nous ferons tout ce qu’il faut pour la réparation.” C’est ça que j’attendais. Une déclaration publique claire, franche, nette. C’était pas compliqué ! »

Au lieu de ça, il y aura les propos de Jacques Servier devant des salariés, quelques semaines plus tard, rapportés dans la presse. Le fondateur du groupe avait évalué le nombre total des victimes du Mediator à 3, et qualifié l’estimation de 500 morts alors avancée de « beau chiffre marketing ». « La compassion était un mot qui leur était totalement étranger, a soufflé Xavier Bertrand. Ça montrait que nous ne pourrions jamais compter sur leur coopération, y compris pour l’indemnisation. »

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