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La socialiste Mélanie Boulanger, maire de Canteleu, mise en examen pour complicité de trafic de stupéfiants

L’élue normande, mise en examen le 22 avril, avait été placée en garde à vue en octobre 2021 lors d’une opération policière d’envergure, avant d’être remise en liberté. Son avocat a réaffirmé qu’elle était innocente.

Le Monde avec AFP

Publié le 25 avril 2022 à 20h59, modifié le 26 avril 2022 à 17h28

Temps de Lecture 3 min.

La maire de Canteleu (Seine-Maritime), Mélanie Boulanger, tient une conférence de presse après sa garde à vue, aux côtés de son avocat, Arnaud de Saint Remy, le 11 octobre 2021.

La maire de Canteleu (Seine-Maritime), près de Rouen, la socialiste Mélanie Boulanger, et l’un de ses adjoints, ont été mis en examen le 22 avril, pour complicité de trafic de stupéfiants, et placés sous contrôle judiciaire, a-t-on appris, lundi 25 avril, auprès du parquet de Bobigny (Seine-Saint-Denis), confirmant une information de la presse locale. L’élue avait été placée en garde à vue en octobre 2021 lors d’une vague d’arrestations antidrogue, puis remise en liberté.

Interrogé lundi par l’Agence France-Presse (AFP), Arnaud de Saint Remy, l’avocat de Mme Boulanger, a réaffirmé que sa cliente était innocente. « On veut user de tous les droits qui seront à la disposition de Mélanie Boulanger pour mettre en évidence son innocence », a-t-il dit. « Nous avons pris rendez-vous avec le juge d’instruction le 22 avril, et le juge d’instruction a décidé de faire bénéficier Mme Boulanger des droits reconnus à la personne mise en examen (…). Ce choix procédural a été celui du juge d’instruction et ça nous va très bien », a-t-il assuré. « Si on veut avoir une plénitude de droits pour agir (…), il faut être mis en examen. »

De l’héroïne, des armes à feu et de l’argent saisis

Une opération d’envergure en Seine-Maritime et en Seine-Saint-Denis, mais aussi dans l’Eure, le Val-d’Oise et les Yvelines, avait abouti, le 8 octobre 2021, à l’interpellation de Mélanie Boulanger et de l’un de ses adjoints de la commune de Canteleu. Cette vague d’arrestations, menée par un juge de Bobigny, était survenue dans le cadre d’une information judiciaire ouverte en septembre 2019 pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs.

Le 13 octobre 2021, onze personnes sur les dix-neuf arrêtées avaient été mises en examen. Comme six autres personnes, les deux élus avaient vu leur garde à vue levée. Aucune charge n’avait été retenue contre Mme Boulanger et son adjoint, selon M. de Saint Remy.

« Il appartiendra au juge d’instruction d’apprécier les suites à donner concernant ces personnes au regard des éléments recueillis dans le cadre de l’information judiciaire », avait expliqué Eric Mathais, procureur de la République de Bobigny, dans un communiqué.

Les onze personnes mises en examen l’ont, pour la plupart, été pour association de malfaiteurs et pour association au trafic de drogue, selon le procureur. Elles ont majoritairement été placées en détention provisoire. Huit d’entre elles sont domiciliées en Normandie, et trois en région parisienne. Dans un premier communiqué, M. Mathais avait annoncé que les perquisitions avaient « permis de saisir 15 kilos d’héroïne, 25 kilos de produit de coupe, des armes à feu et la somme de 375 000 euros ».

Lire aussi Article réservé à nos abonnés Un important trafic de stupéfiants démantelé dans la Seine-Maritime

« Aucun lien » avec les trafiquants de drogue

Lors d’une conférence de presse le 11 octobre 2021, la maire de Canteleu et vice-présidente de la métropole de Rouen avait estimé que son placement en garde à vue n’était « pas justifié » et avait assuré qu’elle n’avait « aucun lien » avec les trafiquants de drogue de la ville de 15 000 habitants dont elle est maire depuis 2014.

« Ils ont essayé plusieurs fois d’entrer en contact avec moi par personne interposée. Je suis une élue de terrain. On m’appelle, je réponds. Ils ne m’ont évidemment jamais appelée eux-mêmes », avait détaillé la maire, aujourd’hui âgée de 45 ans. « Je sais que je suis irréprochable », avait-elle ajouté.

Selon elle, ces trafiquants l’ont contactée pour tenter « de l’impressionner, de l’intimider, de la dissuader de mener le combat » contre la délinquance, lors de la pose des caméras de vidéosurveillance ou quand elle réclamait des moyens supplémentaires. Elle avait aussi déclaré avoir été suivie en voiture, attendue sur le parking de la mairie ou devant chez elle, mais a dit n’avoir jamais déposé plainte, de peur des représailles.

« Dans les menaces qui m’étaient formulées, il y avait : “Je sais où vous habitez et je sais où va votre fille à l’école” », avait-elle précisé. « Quand on vous dit ça, vous vous dites : “Si je porte plainte, il faut que je sois sûre de mon coup.” » « Menacée une fois plus sérieusement », Mme Boulanger avait même raconté avoir sollicité « les autorités préfectorales », en vue d’une éventuelle protection – en vain, selon elle.

Le Monde avec AFP

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