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Le débat sur la fermeture des petites maternités relancé par l’Académie de médecine

Un rapport récemment adopté juge « illusoire » de soutenir, pour des raisons de sécurité, les structures réalisant moins de 1 000 accouchements par an et préconise des « regroupements » entre les établissements de niveau 1 et ceux de niveaux 2 et 3.

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Publié le 14 mars 2023 à 12h00, modifié le 18 mars 2023 à 18h44

Temps de Lecture 2 min.

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Le bus Opti'soins, une unité mobile de suivi grossesse dépendant du CHU de Clermont Ferrand, sur la place de l'église du village du Monteil (Haute-Loire), le 13 janvier 2023.

Des maternités ferment depuis quarante ans. Faut-il, face à la crise aiguë de la démographie médicale, accélérer le mouvement ? La question, récurrente, fait de nouveau des remous depuis une dizaine de jours – et l’adoption par l’Académie nationale de médecine, début mars, d’un rapport sur la « Planification d’une politique en matière de périnatalité en France » porté par Yves Ville, chef du service d’obstétrique de l’hôpital Necker, à Paris, et une quinzaine d’autres académiciens.

Rendu public alors que de nombreuses petites structures – comme à Guingamp (Côtes-d’Armor), à Autun (Saône-et-Loire) ou à Sedan (Ardennes) – se mobilisent pour rester ouvertes, le document a jeté un pavé dans la mare en jugeant « illusoire de soutenir » les maternités réalisant moins de 1 000 accouchements par an.

Sur un total de 471 maternités réparties sur tout le territoire – dont 452 en métropole –, ce sont 111 sites qui sont placés sous les projecteurs : des structures de niveau 1 (sur une échelle de trois), prenant en charge des grossesses sans risque, toutes ou presque situées dans la « diagonale géographique du vide », et toutes ou presque en situation de « tension démographique sévère ». « 80 % de ces maternités ferment de façon erratique, ont un recours à l’intérim massif et des listes de gardes clairsemées », fait valoir le docteur Ville, en défendant un changement d’échelle « au nom de la sécurité de la mère et de l’enfant ».

Le rapporteur préconise des « regroupements », avec un transfert de moyens et de ressources humaines des maternités de niveau 1 vers celles de niveaux 2 et 3. « Il n’est pas question de condamner tous ces sites, dit-il, le suivi avant et après la grossesse pourrait toujours y être assuré, mais les femmes n’y accoucheraient plus. »

Nombre d’élus, d’associations ou de syndicats de soignants rappellent que les maternités, en France, étaient trois fois plus nombreuses il y a quarante ans. Que le « seuil de fermeture » invoqué n’a cessé d’évoluer, passant, au fil des années, de 300, à 500, et aujourd’hui à 1 000 accouchements. Ou encore que la sécurité ne va pas de soi dans les « usines à bébés ». Cette problématique ressurgit alors que nombre de sociétés savantes alertent sur la situation alarmante du système de soins périnatal, et la hausse du taux de mortalité infantile.

« Ce rapport a le mérite de mettre l’accent sur la qualité des soins en salle de naissance, des salles de naissance qui deviennent de véritables déserts médicaux », réagit Joëlle Belaisch Allart, présidente du Collège national des gynécologues et obstétriciens français. « Mais fermer des maternités va-t-il résoudre le problème de l’attractivité de nos métiers ? J’en doute », nuance cette médecin, en défendant des « mesures d’attractivité » financière et d’amélioration des conditions de travail.

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