Alors qu’aucune date n’a encore été fixée pour la reprise des négociations autour de la future convention médicale avec l’Assurance-maladie – ce contrat qui fixe, pour cinq ans, les conditions d’exercice et de rémunération de toute la profession –, un large éventail de représentants de médecins, d’étudiants et d’internes appellent à une grève à partir de vendredi 13 octobre.
Un appel à la fermeture des cabinets émane des rangs des médecins libéraux. Cela vous inquiète-t-il ?
Les médecins libéraux, notamment les généralistes, sont dans une situation difficile. Il y a de plus en plus de patients à prendre en charge et, en face, de moins en moins de médecins disponibles. Ce diagnostic de malaise et de tensions, je le partage. Mon rôle est de proposer des solutions, en relançant les négociations conventionnelles.
Je rappelle toutefois que nous avons avancé depuis l’échec des précédentes discussions. Un règlement arbitral, en mai, a permis des avancées, comme l’assouplissement du cadre juridique d’utilisation des assistants médicaux [qui libèrent les médecins des tâches administratives notamment] ou la revalorisation de la consultation par le médecin traitant des patients en affection de longue durée [à 60 euros].
Au 1er novembre, l’augmentation prévue de 1,50 euro du tarif de la consultation représente, déjà, une hausse de 6 % des honoraires pour les généralistes. Le règlement arbitral a été pensé comme un texte d’attente, et, oui, il est temps que les partenaires conventionnels reprennent la main.
Mais quand ? Les médecins le disent : ils n’ont aucune visibilité sur le calendrier…
Nous ne temporisons pas : il y a des formalités, et pas que juridiques, à respecter. Il faut au préalable qu’une « lettre de cadrage » nous soit adressée par le ministère de la santé et de la prévention, et, ensuite, il faut que des orientations soient votées par le conseil de l’Union nationale des caisses d’assurance-maladie. Elles constituent les lignes directrices de la future négociation. Dès lors que ces éléments seront sur la table, nous serons prêts à redémarrer.
Ces « lignes directrices » seront-elles différentes des précédentes ?
Il faut savoir avancer : nous n’allons pas reprendre une logique qui liait une revalorisation à l’acte à des conditions individuelles d’engagement. Le « contrat d’engagement territorial » n’est plus d’actualité, il faut inventer autre chose. Quant à la consultation des généralistes à 26,50 euros, je me suis déjà exprimé sur ce point : elle ne constitue qu’une étape.
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